Le discours de Nicolas Sarkozy, à Saint-Quentin, n'a rien apporté de nouveau au débat sur la crise. Le président de la République persiste et signe : « il n'y a pas d'alternative à ma politique ». Bouclier fiscal, heures supplémentaires…« je ne serai pas le président qui augmente les impôts »…il continue de soutenir les riches et s'il sermonne les patrons voyous qui s'offrent parachutes dorés (indemnités contractuelles de départ) et stock options (actions de sociétés offertes et revendues opportunément sur le marché) il prend bien soin de n'exiger aucune mesure législative contraignante. Par contre, un nouveau délit va être soumis à l'approbation des parlementaires pour empêcher les bandes de s'immiscer dans les établissements scolaires et d'y terroriser élèves et enseignants. Tous les syndicats de magistrats affirment que la loi existante est bien suffisante mais on connait la méthode Sarkozy : rebondir avec émotion et compassion sur chaque fait divers.
Il a écarté d'un mot la grande manifestation du 19 mars et les trois millions de Français dans les rues, se contentant de promettre une rencontre avec les acteurs sociaux avant l'été. Je ne suis pas certain que le président et ses conseillers (Guéant, Soubie, Guaino etc.) aient bien mesuré le degré de mécontentement des manifestants et de ceux qui les soutiennent dans le silence. Un sondage très récent indique que 60 % des Français souhaitent que le mouvement social se poursuive avec grèves et manifestations de rue si nécessaire.
Les millions de manifestants qui ont défilé dans les rues le 19 mars ont inventé des slogans et porté des banderoles aux textes originaux. Il faudra se méfier du contenu de ces textes, lors de la prochaine manif, après la condamnation d'un participant qui avait brandi une pancarte sur laquelle on pouvait lire : « casse-toi pov'con ». Il devra payer 30 euros d'amende avec sursis pour outrage au chef de l'Etat. Mais la victime a décidé de se pourvoir en cassation.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire