Un 1er mai unitaire ? (photo JCH)
Christine Boutin, dans un premier temps avait justifié les propos du pape sur le préservatif « qui aggraverait l'épidémie de SIDA ». Hier, compte tenu du tollé soulevé par les propos de Benoit XVI et des remarques (même dans le camp de la majorité) hostiles aux déclarations de la ministre, Mme Boutin a fait machine arrière en reconnaissant que le préservatif est nécessaire « et qu'il faut redonner un sens à l'acte d'amour qu'est l'acte sexuel. » Celle qui fut contre le PACS, est toujours contre l'avortement et fait preuve d'une rigueur toute religieuse, s'est enfin rendue à l'évidence.
Le 1er mai sera-t-il unitaire ? L'intersyndicale, forte du succès immense des manifestations du 19 mars, a décidé d'attendre quelques jours pour envisager de nouvelles actions. Le gouvernement ayant passé la patate chaude au patronat (le vilain !) c'est Laurence Parisot qui devrait, selon M. Fillon, hériter du mécontentement et négocier les mesures salariales favorables aux travailleurs manuels et intellectuels comme on disait du temps de Georges Marchais sinon « le gouvernement prendra ses responsabilités ». Les syndicats ont compris que la présidente du MEDEF n'était pas une femme facile à convaincre du bienfondé des revendications avancées pour augmenter le pouvoir d'achat donc les salaires…Il se pourrait bien que le succès aidant le succès, le 1er mai 2009 devienne (ce n'est pas arrivé depuis longtemps) une journée de protestation nationale. Joli mois de mai…
La Clio revient chez elle. La direction de Renault annonce une délocalisation à l'envers. Pour des raisons « évidemment » techniques (tu parles !) la direction du fabricant français va dans le sens préconisé par Nicolas Sarkozy. 400 emplois seraient créés ou sauvés pour produire en France une voiture qui continue de plaire…aux Français et à d'autres.
Dans une tribune du 21 mars, Robert Badinter revient sur la suppression programmée du juge d'instruction. Il confirme que si le parquet demeure sous la dépendance du pouvoir politique, il sera impossible de conduire une enquête à charge et à décharge et que certains actes judiciaires nécessaire à la manifestation de la vérité (perquisitions, écoutes telephoniques par exemple) ne seront pas forcément ordonnés. Il rappelle que la réforme, déjà envisagée en 1987, prévoyait cette indispensable autonomie du parquet vis-à-vis du pouvoir.
Hervé Novelli, secrétaire d'Etat au commerce, a obtenu de France 3 région Centre la non diffusion d'une émission dans laquelle il était fait référence à son passé au sein d'un mouvement d'extrême-droite. D'autres, avant lui, tels Gérard Longuet, Alain Madelin, se sont vu rappeler ces engagements de jeunesse qui, parfois, les poussaient à manier le baton sans la carotte. Bien sûr, quand on veut être un ministre respectable, il vaut mieux gommer de sa carte de visite ces épisodes fâcheux car souvent violents de sa vie d'avant. Je considère qu'il n'est pas malsain que les Français sachent d'où viennent les uns et les autres.
Ségolène Royal a reçu 18 000 euros du tribunal qu'elle avait saisi après la parution de photos personnelles et privées dans « Paris Match ». Elle demandait 50 000 euros pour le préjudice mais la juge a estimé que l'ancienne candidate à la Présidence de la République avait une forme d'élasticité critique à l'égard de la presse people. Jean-Pierre Mignard, son avocat, a prévenu les photographes que toute photo non autorisée entraînerait des poursuites judiciaires systématiques.
Martine Aubry se fait son Zénith à elle. Mais pas dans le même registre que son ancienne collègue ministre. Elle s'appuie sur un collectif et sur une idée-force : Nicolas Sarkozy et ses ministres ainsi que la majorité qui les soutiennent portent atteinte, depuis près de deux ans, à nos libertés. Nous sommes en liberté surveillée. A chaque fait divers nouveau, sa loi. A chaque crime, la compassion du président. A chaque dérive, transgression, délit, l'aggravation des peines, les propos de matamore (« Je n'ai pas l'intention que la France…) et patati et patata. Mais les bandes agissent toujours, les agressions augmentent, les atteintes aux personnes croissent comme jamais. La posture sécuritaire du président n'a qu'un but : servir de diversion aux préoccupations des Français. Qui, bien sûr, ne sont pas dupes.
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