Ils ont la trouille. Le gouvernement, ses commissions d'études, ses comités d'experts, les Balladur, les Perben, les Fillon, ont la peur au ventre. Alors qu'on annonçait (Nicolas Sarkozy dixit) des lois et donc des réformes au sein du millefeuille des collectivités territoriales, on apprend que finalement, après mûre reflexion, rien ne devrait être opérationnel avant les élections de 2014. Ils ont l'air malin les Lefebvre, les Guaino, les Guéant et compagnie qui nous promettaient la fusion des départements et des régions pour « très bientôt ». Eux qui voulaient réformer à la hussarde les collectivités locales, faire élire des conseillers territoriaux dès 2011, retarder les élections régionales de 2010, supprimer un échelon, battre la Gauche à plate couture…voilà qu'ils ratent la marche et font choir un projet qui a mis de nombreux élus en émoi légitime.
« Je n'ai pas été élu pour ne rien faire » affirme à tout bout de champ le président de la République. Est-ce une raison pour faire n'importe quoi, sans concertation, sans réflexion, sans prendre le temps nécessaire pour analyser, proposer, contre-proposer et sortir du chapeau d'un ancien premier ministre en retraite un texte ou une proposition de textes ? Est-ce une raison pour imposer un cadre idéologique entérinant (comme diraient des experts une fois de plus démentis) la victoire des idées de la Droite sur celles de la Gauche ? La commission Balladur avait un cadre non dit mais bien défini consistant à reprendre des régions et des départements au Parti socialiste.
La crise économique et sociale (la cas des départements d'Outre-mer est exemplaire) suscite des craintes, des replis, des souffrances matérielles et morales. Y répondre par le conflit, par une volonté de soumettre les opposants (les forces de l'ordre ont frappé à Saint-Lô et en Guadeloupe) ce serait prendre un risque énorme. Les retraits non avoués des projets de certains ministres (Pécresse, Darcos etc.) montrent que le pouvoir atteint ses limites. Ce 18 février a lieu la rencontre entre les forces syndicales et le président de la République : je parie qu'il leur donnera du grain à moudre.
1 commentaire:
Eh bien moi, je ne prendrai pas le pari. A entendre les bulletins d'information se succédant depuis hier sur les médias, il semble désormais acquis que le soi-disant dialogue social devant avoir lieu aujourd'hui même ne sera une fois de plus qu'un monologue. J'en veux pour preuve qu'avant même que cette rencontre ne se tienne, Nicolas Sarkozy a déjà annoncé qu'il présenterait ce soir aux Français, ses dernières "mesures sociales" contre la crise. Tout est donc déjà décidé et arrêté, et cela en dit long sur le mépris dans lequel notre omniprésident tient les organisations syndicales. Après son discours introductif, elles disposeront chacune de quelques minutes pour exposer leur point de vue, dont, comme d'habitude, il ne tiendra aucun compte puisque lui seul sait ce qui est bon pour les Français et seul contre tous a raison. Face à cela, les syndicats qui ont accepté cette rencontre, appelés à faire de la figuration, auront-ils le courage de refuser cette mascarade et de claquer la porte ?
Reynald Harlaut
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