La Villa Calderon, ex-maison Prévost, ex-maison Jeuffrain, est un projet de cinq millions d'euros heureusement subventionné. (photo JCH)
Revenons un instant sur la dernière séance du conseil municipal de Louviers. Une fois de plus, elle fut exemplaire du comportement excessif du maire. Les conseillers municipaux socialistes se sont toujours montrés réticents au projet de rénovation de la maison Prévost, rue Saint-Germain, devenu le projet « Villa Calderon ». Le maire, en accord avec Roland Liénard, président du CCAS (centre communal d'action sociale) et premier adjoint, a souhaité y implanter 15 logements d'urgence et cinq résidences pour artistes afin d'assurer du lien social et culturel. Ce que reprochent au maire les socialistes, ce n'est évidemment pas l'intention de relogement des familles dans le besoin. C'est la méthode et le coût de cet équipement de cinq millions d'euros. Pour faire court et caricatural, le maire a affirmé : « les socialistes sont contre la culture et le social. » Comme il ne croit pas lui-même à cette ineptie, il a dû inventer arguties et prétextes pour justifier sa parole trompeuse.
Les quinze logements sociaux sont occupés et le maire se déclare fier, dans le contexte de crise actuel, d'être à la pointe du relogement des familles nécessiteuses. Reloger ces familles, c'est bien. Les reloger dans des logements décents, c'est très bien. Qui sera contre cette mesure ? Pas nous. Le problème se corse quand il s'agit d'un investissement financier conséquent et quand le projet est discutable.
Ne peut-on remettre en cause l'architecture ? Ne peut-on contester une rénovation coûteuse ? Ne peut-on imaginer un autre concept, ailleurs, avec le même objectif de relogement ? Le fait est que la gestion courante de la ville est, dit-on, très coûteuse. Le fonctionnement de cet équipement devra être assumé. En a-t-on mesuré toutes les conséquences ? Il en va de même avec la Maison de l'emploi prévue sur la Place Thorel. L'ANPE (boulevard Postel) s'est agrandie. Les ASSEDIC (rue du Commandant Lherminier) occupent des bâtiments quasiment neufs. On sait que ni l'une ni l'autre ne souhaitent déménager. Alors pourquoi s'obstiner à vouloir conduire un projet de 17 millions d'euros aux lieu et place de l'ex-garage Renault sur la place Thorel ?
Terminons par la culture. L'affirmation du maire est aussi gratuite que malvenue. Notre programme électoral des municipales faisait une large place à ce domaine essentiel de la vie collective. Cinéma, musique, danse, peinture, théâtre, lecture…les possibilités sont diverses et importantes à Louviers et c'est tant mieux. S'appuyer sur nos doutes et nos interrogations à l'égard du projet de restauration du cloître des Pénitents pour agresser nos élus est totalement injuste. Une école de musique moderne, accessible, de qualité ? Bien sûr que nous y sommes favorables. Une école de musique de cinq millions d'euros, dans le centre-ville, sur une surface limitée…pourquoi devrions-nous signer le projet de la municipalité les yeux fermés ?
La méthode consistant à résumer des notions fines, voire complexes, en un slogan erroné, c'est choquant. Affirmer que le résultat des futures élections municipales est joué d'avance « entre ma liste (dixit le maire) et celle de M. Aubert (UMP) » relève de l'autosuggestion. Laissons le maire croire à ses chimères. Le suffrage universel devrait pourtant le pousser à faire preuve de beaucoup de modestie. Comme chacun sait, rien n'est écrit.
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