La sécurité en France pourrait bien s'étendre davantage au secteur privé. C'est ce que laisse entendre le livre blanc sur la défense rédigé par Michèle Alliot-Marie et préfacé par Nicolas Sarkozy. Le Figaro s'est procuré le précieux sésame. On y apprend notamment que le gouvernement, qui tient toujours à une réduction du nombre de fonctionnaires en France, souhaite « reconnaître la place du secteur privé dans la protection de nos concitoyens ». Le président va même plus loin en parlant de « coproduction » entre le public et le privé, à terme. Place donc aux vigiles, agents d'aéroports et salariés des sociétés de surveillance. Des métiers en pleine expansion, selon le quotidien, qui écrit qu'« avec 200 000 effectifs au total, le nombre de privés dans l'Hexagone sera équivalent à celui des policiers et des gendarmes réunis ».
Christian Renoncourt, conseiller municipal PS, lors du débat organisé par le collectif anti-vidéosurveillance sous l’égide de la section locale de la Ligue des droits de l’homme avait fait cette annonce en racontant comment il avait découvert ce qu’un préfet préconisait pour « alléger » le fardeau du budget du ministère de l’Intérieur qui, dorénavant, réunit policiers et gendarmes. Il ne serait pas surprenant qu’on apprenne, un jour, que les images enregistrées par les caméras de surveillance seront contrôlées par des « privés ». Est-ce cela que nous voulons ? Quand on comptabilise le nombre de bavures commises par les vigiles aux portes des discothèques, dans les grands magasins ou dans les salles de concert, on peut s’étonner d'abord (et protester ensuite) que l’Etat régalien se décharge de ses compétences fondamentales. Là est le vrai visage du sarkozysme.
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