L'année des présidentielles avait été faste pour l'UMP comme elle l'avait été pour le Parti socialiste. L'adhésion à 20 euros avait attiré de nombreux supporteurs qui ont voté pour Ségolène Royal lors du vote interne mais la crainte était que ces nouveaux adhérents, en cas d'échec de leur favorite, rendent leur carte très rapidement. En quelques mois, le PS a perdu des dizaines de milliers d'ahérents qui se comptent à 170 000 aujourd'hui à jour de cotisation.
A l'UMP, l'année 2008 a été brutale pour le trésorier. 90 000 adhérents ont, en effet, fait le choix de ne pas renouveler leur adhésion. C'est, du moins, le chiffre communiqué aujourd'hui par Dominique Paillé. Et pourtant, Nicolas Sarkozy est toujours président de la République. Un phénomène qui a joué : la déception. Nombre de Français avaient rejoint Nicolas Sarkozy par passion, j'allais dire par émotion. Les discours rédigés par l'habile M. Guaino ont eu une portée considérable. Ce fut un coup à droite avec l'héritage de mai 68 «à rayer de l'histoire», un coup à gauche avec Jaurès et Blum, un coup à l'extrême droite avec le ministère de l'Identité nationale, un coup au centre avec le ralliement d'Hervé Morin…La personnalité bling bling du président, la nuit au Fouquet's, la croisière sur le yacht de Bolloré, le « casse toi pauv'con » ont affecté durablement son image chez nombre de conservateurs attachés à une certaine tenue. Pour eux, Nicolas Sarkozy manque de classe, il n'est pas des leurs.
Croyant adhérer à un parti gaulliste mu par un idéal, d'autres se sont rendus compte que l'UMP n'était qu'une machine au service d'un homme avide d'hyperprésidence. D'autres, encore, ont fait les comptes : la dette de la France grossit à chaque seconde qui passe, le chômage est reparti à la hausse, le pouvoir d'achat n'augmente pas et la crise sociale est là, à notre porte.
Pour toutes ces raisons 90 000 Français n'ont pas repris leur carte à l'UMP. Quant aux socialistes, ils ont de gros efforts à faire pour convaincre les Français de les rejoindre. Martine Aubry vient à peine d'être élue première secrétaire. Laissons lui le temps de prendre ses marques, de définir une stratégie, d'affiner son discours. Après une décennie d'unanimisme de façade, le PS s'est doté d'une majorité et d'une minorité. Les élections européennes, toujours délicates pour les grands partis, vont contraindre le PS à adopter une ligne claire et crédible sur un sujet qui l'a déchiré. Même s'il perd des voix et des sièges, il doit en sortir raffermi.
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