Pendant la campagne des municipales, Franck Martin a tourné le dos à la gauche. (photo JCH)
Jean-Michel Baylet, président du Parti radical de gauche, a depuis longtemps, envie de changer d'alliés. Dans une interview donnée au «Journal du Dimanche», il affirme qu'il envisage sérieusement de faire liste commune avec le MODEM de François Bayrou aux prochaines élections européennes. Il justifie ce choix en regrettant que le Parti socialiste n'ait pas été unanime sur le projet de traité constitutionnel. Cette déclaration est, peut-être, destinée à faire pression sur son allié traditionnel pour l'obliger à accepter certaines conditions posées par M. Baylet. Il peut aussi s'agir d'une vraie volonté de constituer un nouveau pôle centriste rassemblant radicaux de gauche et de droite (un mouvement se dessine en ce sens au Sénat) et le MODEM que M. Baylet situe dans l'opposition à Nicolas Sarkozy.
A Louviers, le rassemblement des radicaux de gauche et des centristes du MODEM a eu lieu, de fait, aux élections municipales. La gauche (PS-PC-sans parti) et le NPA (anciennement à Gauche Vraiment) ont totalisé près de 28 % des suffrages au second tour, la droite a rassemblé moins de 32 % des voix, la liste de Franck Martin a atteint près de 41 % des voix restantes. De mémoire de Lovérien, jamais la gauche, stricto sensu, n'a atteint 28 plus 40 soit 68 % des suffrages exprimés ! Il est évident que des centristes de droite ont choisi Franck Martin sur la base de ses réalisations, sans doute, mais aussi en fonction de son positionnement politique au centre. Il n'est qu'à analyser le vote, bureau par bureau. D'ailleurs, le maire de Louviers, candidat aux législatives, ne s'est pas caché de cette option : s'ouvrir au MODEM de Bayrou.
Les déclarations de M. Baylet, les actes de Franck Martin, président départemental du PRG, montrent bien que nous avons eu raison de ne pas nous embarquer à nouveau avec lui et ses amis. En choisissant Martine Aubry, les socialistes ont fait le choix d'une ligne politique claire, à gauche, en opposition frontale à Sarkozy et en refusant tout accord politique avec François Bayrou. Si des électeurs de ce dernier veulent s'opposer à la politique de régression sociale et soutenir une alternative crédible dans la durée et solide dans ses choix, ils peuvent évidemment voter socialiste sans souci. Ils seront les bienvenus. Si nous étions restés dans la majorité du maire, la section locale du PS aurait dû faire preuve d'une solidarité confinant à la schizophrénie.
Ceux et celles qui n'avaient pas compris notre démarche vont (ne les brusquons pas) devoir admettre que nos craintes étaient fondées. Qu'en votant Martin, en croyant voter à gauche, il y a eu tromperie sur la marchandise.
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