L'ancienne banque de France, construite en 1925, située sur la Place de la République et propriété de la ville de Louviers, est à vendre. A moins qu'elle ne soit déjà vendue ou que la promesse de vente ait déjà été signée par le maire. Comme ce fut le cas récemment pour l'ancienne fabrique Decrétot, rue Pierre-Mendès-France, cet important élément du patrimoine va disparaître du registre des propriétés communales dès que le conseil municipal aura entériné la transaction.
Dans sa course effrénée à la recherche d'argent, le maire cherche à vendre tout ce qui est vendable. Le problème est que le contexte favorise les acheteurs (quand il y en a) et pas les vendeurs. La crise de l'immobilier pousse les prix à la baisse. Ainsi, la fabrique Decrétot est-elle passée de 450 000, 400 000 euros à 350 000 euros selon l'estimation des Domaines qui, d'après ce qu'a déclaré le maire au conseil municipal, prend en compte la dure loi du marché. Combien vaut la Maison Condorcet puisque c'est ce nom qu'on a donné à la BDF. 500 000, 1 million d'euros, plus ou moins ? Qui peut être intéressé par cet immeuble : un marchand de biens pour y réaliser des appartements ? Une entreprise pour y installer son siège social ? Un particulier fortuné à la recherche d'une maison d'un certain standing ?
Ainsi, le GRETA, le service des Archives municipales (dont tout le fonds Mendès France utilisé par Eric Roussel pour écrire la biographie de l'ancien président du Conseil) et sans doute les services municipaux inclus dans la propriété (sports, jeunesse, écoles) Le PLIE (Plan local d'insertion par l'économique) La Mission locale, vont devoir déménager et trouver de nouveaux points de chute. Gageons que le maire à quelques idées derrière la tête.
Faut-il déplorer la vente des locaux de l'ancienne banque de France ? Dans l'absolu, peut-être pas. Je considère, quand même, que le moment n'est pas bien choisi et que les intérêts de la collectivité ne sont pas bien défendus. Vendre à la baisse est un comportement jugé inapproprié par les boursicoteurs. Les élus locaux devraient s'inspirer des règles de base de l'économie et de la finance.
L'offre est supérieure à la demande
Aujourd'hui, la plupart des Français n'ont plus les moyens d'acheter en raison de la forte augmentation des prix ces dernières années (beaucoup plus rapide que celle des salaires) et également en raison de l'augmentation des taux d'intérêt des crédits immobiliers depuis de longs mois, associée à une frilosité plus importante des banques. Et puis l'offre est devenue supérieure à la demande si bien qu'entre 1500 et 2000 agences immobilières sont en train de fermer sur les 30 000 que compte la France. La raison ? Beaucoup de biens à vendre et peu d'acheteurs capables de mettre le prix demandé et d'obtenir le prêt correspondant malgré les grands discours de notre hyperprésident.
Légende : L'ancienne banque de France vue du boulevard Jules Ferry. Et vue de la Place de la République. (photos JCH)
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