Bien malin qui peut pronostiquer ce qui va sortir des urnes socialistes ce soir-même. De 17 à 22 heures, tous les militants des 3200 sections socialistes (dans toute la France) vont en effet voter pour l'une des six motions soumises à leur examen. J'ai choisi très tôt la motion de Martine Aubry et j'ai dit, sur ce blog, pourquoi cette motion me paraissait la plus actuelle, la plus en phase avec le mouvement social et la plus prometteuse à la fois dans l'opposition à Sarkozy et dans l'élaboration du futur projet présidentiel du ou (de la) futur(e) candidat(e) du Parti socialiste aux élections présidentielles de 2012.
Plusieurs scénarii s'annoncent. Soit l'une des trois grandes motions (Delanoë, Royal, Aubry) est largement en tête et dès lors, la synthèse doit se faire autour de cette motion. Soit ces trois motions sont dans un mouchoir et obligent les principaux signataires à une négociation visant à dégager une ligne majoritaire. Il est essentiel, en ce cas, que les accords se fassent avant le congrès de Reims. Je rappelle les propos de Martine Aubry : « les alliances se font sur une ligne politique, ce n'est pas la ligne qui conditionne les alliances…Il faut qu'il y ait un débat dans le parti, il faut un patron, quelqu'un qui n'ait pas changé de ligne, qui soit crédible, capable de faire travailler ensemble des gens différents" » Les militants de base dont je suis ne comprendraient pas qu'il faille attendre la nuit du samedi 15 au dimanche 16 pour apprendre au petit matin, à la radio, ce qu'ont décidé les ténors du PS.
Je rappelle, enfin, que Martine Aubry était la directrice de cabinet d'un ministre du nom de Jean Auroux sous le gouvernement Mauroy. C'est elle qui a proposé les fameuses lois Auroux dont je rappelle ci-dessous le contenu. Qu'on ne vienne pas nous dire que ces lois n'étaient pas de gauche.
Les lois Auroux modifièrent le Code du travail de l'époque dans une proportion d'environ un tiers. Parmi les principales innovations qu'elles introduisaient, citons entre autres l
- — L'encadrement du pouvoir disciplinaire du chef d'entreprise et du règlement intérieur, au moyen notamment de l'interdiction de toute discrimination : "aucun salarié ne peut être sanctionné ou licencié en raison de ses opinions politiques, de ses activités syndicales ou de ses convictions religieuses" (loi du 4 août 1982).
- — La création d'un droit d'expression des salariés sur leurs conditions de travail (loi du 4 août 1982).
- — L'attribution d'une dotation minimale de fonctionnement au comité d'entreprise égale à 0,2 % de la masse salariale brute (loi du 28 octobre 1982).
- —L'instauration d'une obligation annuelle de négocier dans l'entreprise, sur les salaires, la durée et l'organisation du travail (loi du 13 novembre 1982)
- —La création du comité d'hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT), qui fusionne et remplace le comité d’hygiène et de sécurité et la commission d’amélioration des conditions de travail, qui existaient précédemment (loi du 23 décembre).
- —L'instauration d'un droit de retrait du salarié en cas de situation de danger grave et imminent (loi du 23 décembre 1982).
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