23 octobre 2020

Un Parisien faisant la leçon à un Lovérien, on aura tout vu !

Dans un article du journal « La Dépêche » titré « Ce sont des mensonges » de ce vendredi 23 octobre, je lis la phrase suivante mettant en cause Philippe Brun, conseiller municipal d’opposition, sous la dictée de François-Xavier Priollaud, maire de Louviers « …il fait signer des gens qui ne sont pas de Louviers et d’anciens élus de Louviers qui n’ont jamais rien fait pour ce lieu (NDLR : le Manoir de Bigards) c’est à peu près les gens qui sont dans notre opposition, dont beaucoup ne sont pas de Louviers comme…M. Charmot, Mme Sanchez, M. Houel ou M. Taconet…On les connaît ces gens-là…»

J’ignore si les personnes qu’il cite habitent ou non à Louviers. Je n’accepte pas le ton méprisant utilisé par le maire à mon égard (1). Si M. Priollaud s’était mieux renseigné il saurait que j’ai toujours habité à Louviers et que j’y réside encore. Il saurait que j'y ai suivi une grande partie de ma scolarité et participé à la vie de maintes associations sportives, culturelles ou politiques. J’accepte d’autant moins le ton utilisé par le maire que M. Priollaud — à ma connaissance — a surtout découvert Louviers le jour où il a eu des ambitions électorales et s’est présenté aux élections législatives contre François Loncle qui l’avait battu à plates coutures. M. Priollaud avait d’ailleurs conduit une campagne dont la violence des mots en avait étonné plus d’un, même à droite. Il était alors ce qu’on appelle un parachuté. M. Priollaud a eu raison d’insister puisqu’il a été élu en 2014 à la mairie de Louviers alors même que sa résidence habituelle est parisienne. Je lui reconnais donc le mérite d’avoir adopté notre bonne ville mais cela n’en fait pas pour autant un homme du cru. Il reste un horsain si bien décrit par l’abbé Alexandre dans un livre du même nom. Un Parisien faisant la leçon à un Lovérien, on aura tout vu !

(1) Certains élus de la liste Priollaud, et non des moindres, n'habitent pas à Louviers.Ils n'en méritent pas moins toute notre considération.

La sagesse exigerait un report des élections cantonales et régionales

Le premier tour des élections municipales a été pour beaucoup, un cauchemar. Le samedi soir qui précédait l’élection, le Premier ministre, Edouard Philippe, annonçait au pays la mise en place d’un plan destiné à restreindre les déplacements des Français à compter du 17 mars : c’était le confinement. Mais le dimanche 15 mars, jour de vote, bien des électeurs et électrices ont choisi de s’abstenir pressentant un danger de contamination que, malheureusement, les faits allaient confirmer. Jamais élection municipale n’avait connu un si faible taux de participants. D’ailleurs, le second tour, pour les communes où il devait avoir lieu, fut reporté à des jours meilleurs.

Se pose, aujourd’hui, le problème des élections cantonales et régionales de mars 2021. Le gouvernement vient de nommer Jean-Louis Debré à la tête d’une autorité indépendante chargée de faire des propositions au gouvernement avec ce choix cornélien de tenir l’élection aux dates prévues ou de les reporter…à un moment jugé propice. Propice voulant dire que le coronavirus aura été vaincu ou tout au moins jugulé.

Choisir une date d’élection c’est une chose. Organiser une campagne électorale digne de ce nom, c’en est une autre. Lors du premier tour des municipales, la campagne s’était déroulée à peu près convenablement. Réunions publiques et conférences de presse avaient permis de connaître les listes candidates et leur chef de file. Ainsi, pour les cantonales et les régionales, tous les partis et mouvements responsables s’accordent pour souhaiter qu’une campagne soit réellement démocratique et pour l’organiser suffisamment tôt en amont. Mais l’épidémie, telle qu’elle se présente aujourd’hui, ne sera pas vaincue ni même maîtrisée en janvier et en février 2021. Le risque d’une abstention massive est donc grand et le gouvernement a raison de chercher une solution de rechange. Il n’est pas dans mon propos d’imaginer si ces élections doivent se dérouler avant ou après la présidentielle.

Il me parait, en tout état de cause, impossible qu’elles aient lieu en mars 2021 sous peine d’avoir un scrutin totalement dénaturé et donc antidémocratique. Des élus de tous bords ne sont pas d’accord sur cette décision de report. M. Bussereau, président de l’association des départements est favorable aux dates « normales ». D’autres contestent cette position. On se souvient que Gérard Larcher et quelques amis à lui avaient plaidé pour que le premier tour des municipales ait lieu malgré l’épidémie. Emmanuel Macron, personnellement favorable au report avait cédé à ses opposants. Des élus ont été contaminés le jour du vote et lors du dépouillement. Les bulletins allaient de main en main et on sait que c’est un acte facilitant la propagation du virus. La sagesse voudrait un report. Mais la sagesse n’a pas toujours fait bon ménage avec les intérêts politiciens.

20 octobre 2020

Après la mort de Samuel Paty, relisons Albert Camus et son instituteur républicain laïque

Après le drame de Conflans-sainte-Honorine et la mort de Samuel Paty, on mesure l’importance du rôle de l’école de la République dans la formation des esprits libres et la construction du citoyen en devenir. Comment pourrait-on écrire mieux que les lettres échangées par Albert Camus et son instituteur ? Au lendemain de l’attribution du prix Nobel de littérature, l’auteur de « l’Etranger » a trouvé le temps de s’adresser à l’homme qui a vu en lui ses capacités intellectuelles exceptionnelles et deviné le chemin qu’il emprunterait. M.Germain consacre un long passage à son attitude à l’égard des religions. Il le fait avec dignité et respect en insistant sur le rôle de l’école de la République. Celle-ci doit demeurer ce temple de la raison qu’aucun fanatisme d’aucune sorte n’aura la possibilité d’attaquer ! A constater les décisions des gouvernants et à lire les déclarations de certains responsables politiques, il semble bien que l’Etat ait décidé de se protéger de toute influence pernicieuse et de protéger l’éducation nationale des prosélytes de tous poils. Il était grand temps.

 

La lettre d’Albert Camus 19 novembre 1957 Cher Monsieur Germain, J’ai laissé s’éteindre un peu le bruit qui m’a entouré tous ces jours-ci avant de venir vous parler un peu de tout mon cœur. On vient de me faire un bien trop grand honneur, que je n’ai ni recherché ni sollicité. Mais quand j’ai appris la nouvelle, ma première pensée, après ma mère, a été pour vous. Sans vous, sans cette main affectueuse que vous avez tendue au petit enfant pauvre que j’étais, sans votre enseignement, et votre exemple, rien de tout cela ne serait arrivé. Je ne me fais pas un monde de cette sorte d’honneur mais celui-là est du moins une occasion pour vous dire ce que vous avez été, et êtes toujours pour moi, et pour vous assurer que vos efforts, votre travail et le cœur généreux que vous y mettiez sont toujours vivants chez un de vos petits écoliers qui, malgré l’âge, n’a pas cessé d’être votre reconnaissant élève. Je vous embrasse, de toutes mes forces. Albert Camus  

La réponse de Monsieur Germain 30 Avril 1959 Mon cher petit, (…) Je ne sais t’exprimer la joie que tu m’as faite par ton geste gracieux ni la manière de te remercier. Si c’était possible, je serrerais bien fort le grand garçon que tu es devenu et qui restera toujours pour moi « mon petit Camus». (…) Qui est Camus ? J’ai l’impression que ceux qui essayent de percer ta personnalité n’y arrivent pas tout à fait. Tu as toujours montré une pudeur instinctive à déceler ta nature, tes sentiments. Tu y arrives d’autant mieux que tu es simple, direct. Et bon par-dessus le marché ! Ces impressions, tu me les a données en classe. Le pédagogue qui veut faire consciencieusement son métier ne néglige aucune occasion de connaître ses élèves, ses enfants, et il s’en présente sans cesse. Une réponse, un geste, une attitude sont amplement révélateurs. Je crois donc bien connaître le gentil petit bonhomme que tu étais, et l’enfant, bien souvent, contient en germe l’homme qu’il deviendra. Ton plaisir d’être en classe éclatait de toutes parts. Ton visage manifestait l’optimisme. Et à t’étudier, je n’ai jamais soupçonné la vraie situation de ta famille, je n’en ai eu qu’un aperçu au moment où ta maman est venue me voir au sujet de ton inscription sur la liste des candidats aux Bourses. D’ailleurs, cela se passait au moment où tu allais me quitter. Mais jusque-là tu me paraissais dans la même situation que tes camarades. Tu avais toujours ce qu’il te fallait. Comme ton frère, tu étais gentiment habillé. Je crois que je ne puis faire un plus bel éloge de ta maman. J’ai vu la liste sans cesse grandissante des ouvrages qui te sont consacrés ou qui parlent de toi. Et c’est une satisfaction très grande pour moi de constater que ta célébrité (c’est l’exacte vérité) ne t’avait pas tourné la tête. Tu es resté Camus: bravo. J’ai suivi avec intérêt les péripéties multiples de la pièce que tu as adaptée et aussi montée: Les Possédés. Je t’aime trop pour ne pas te souhaiter la plus grande réussite: celle que tu mérites. Malraux veut, aussi, te donner un théâtre. Je sais que c’est une passion chez toi. Mais.., vas-tu arriver à mener à bien et de front toutes ces activités ? Je crains pour toi que tu n’abuses de tes forces. Et, permets à ton vieil ami de le remarquer, tu as une gentille épouse et deux enfants qui ont besoin de leur mari et papa. A ce sujet, je vais te raconter ce que nous disait parfois notre directeur d’Ecole normale. Il était très, très dur pour nous, ce qui nous empêchait de voir, de sentir, qu’il nous aimait réellement. « La nature tient un grand livre où elle inscrit minutieusement tous les excès que vous commettez.» J’avoue que ce sage avis m’a souventes [sic] fois retenu au moment où j’allais l’oublier. Alors dis, essaye de garder blanche la page qui t’est réservée sur le Grand Livre de la nature. Andrée me rappelle que nous t’avons vu et entendu à une émission littéraire de la télévision, émission concernant Les Possédés. C’était émouvant de te voir répondre aux questions posées. Et, malgré moi, je faisais la malicieuse remarque que tu ne te doutais pas que, finalement, je te verrai et t’entendrai. Cela a compensé un peu ton absence d’Alger. Nous ne t’avons pas vu depuis pas mal de temps… Avant de terminer, je veux te dire le mal que j’éprouve en tant qu’instituteur laïc, devant les projets menaçants ourdis contre notre école. Je crois, durant toute ma carrière, avoir respecté ce qu’il y a de plus sacré dans l’enfant: le droit de chercher sa vérité. Je vous ai tous aimés et crois avoir fait tout mon possible pour ne pas manifester mes idées et peser ainsi sur votre jeune intelligence. Lorsqu’il était question de Dieu (c’est dans le programme), je disais que certains y croyaient, d’autres non. Et que dans la plénitude de ses droits, chacun faisait ce qu’il voulait. De même, pour le chapitre des religions, je me bornais à indiquer celles qui existaient, auxquelles appartenaient ceux à qui cela plaisait. Pour être vrai, j’ajoutais qu’il y avait des personnes ne pratiquant aucune religion. Je sais bien que cela ne plaît pas à ceux qui voudraient faire des instituteurs des commis voyageurs en religion et, pour être plus précis, en religion catholique. A l’École normale d’Alger (installée alors au parc de Galland), mon père, comme ses camarades, était obligé d’aller à la messe et de communier chaque dimanche. Un jour, excédé par cette contrainte, il a mis l’hostie « consacrée» dans un livre de messe qu’il a fermé ! Le directeur de l’École a été informé de ce fait et n’a pas hésité à exclure mon père de l’école. Voilà ce que veulent les partisans de « l’École libre » (libre.., de penser comme eux). Avec la composition de la Chambre des députés actuelle, je crains que le mauvais coup n’aboutisse. Le Canard Enchaîné a signalé que, dans un département, une centaine de classes de l’École laïque fonctionnent sous le crucifix accroché au mur. Je vois là un abominable attentat contre la conscience des enfants. Que sera-ce, peut-être, dans quelque temps? Ces pensées m’attristent profondément. Sache que, même lorsque je n’écris pas, je pense souvent à vous tous. Madame Germain et moi vous embrassons tous quatre bien fort. Affectueusement à vous. Germain Louis

15 octobre 2020

Vendre le Manoir de Bigards au privé est une preuve de facilité

En réponse à la lettre ouverte que 160 Lovériens et Lovériennes dont plusieurs élu(e)s ont adressée à Stéphane Bern, invitant le féru d’histoire et de protection du patrimoine à intervenir pour « sauver » le Manoir de Bigards d’une aliénation au secteur privé, François-Xavier Priollaud a réagi dans La Dépêche de ce jour. Il précise, et en cela nous sommes déjà satisfaits, que le jardin ne sera pas bétonné et qu’aucun parking ne sera implanté en lieu et place de cet espace vert ! Cela n’autorise pour autant pas le maire à affirmer que notre propos est « mensonger » dans la mesure où la phrase construite au conditionnel évoquait une crainte et non une affirmation. Il reste que sur l’aspect principal de cette lettre — sa privatisation — le maire n’apporte aucune nouvelle assurance quant au devenir du site qu’il a donc bien l’intention de vendre au secteur privé. Le problème n’est d’ailleurs pas dans la nature du projet lui-même (un hôtel de luxe !) mais dans le fait que cette municipalité a une certaine inclination à vendre les bijoux de famille. Par sa situation et son histoire, le Manoir de Bigards est un « joyau » très bien situé en centre-ville et en bordure de rivière. On peut comprendre qu’un promoteur privé s’intéresse au Manoir et parvienne à justifier sa proposition. Le maire et sa majorité devraient, eux aussi, imaginer un équipement d’intérêt collectif (ou demander à des « experts » de réfléchir) pour protéger ce site abandonné depuis plusieurs années. Là se situe le choix : politique autant qu’économique. Vendre au privé est une preuve de facilité. Par ailleurs, il faudra à la municipalité faire acte de transparence pour que les citoyens puissent juger sur pièce de l’option qui sera finalement retenue.
légende : Du temps de l'expression libre

14 octobre 2020

160 Citoyen(ne)s et élu(e)s adressent une lettre ouverte à Stéphane Bern pour conserver le Manoir de Bigards dans le patrimoine public…

Des Lovériens et des Lovériennes (mais pas seulement) adressent une lettre ouverte à Stéphane Bern à l’occasion de sa venue à Louviers où il jouera sa pièce demain 15 octobre « Vous n’aurez pas le dernier mot ». Les signataires espèrent obtenir son soutien au maintien dans le domaine public du Manoir de Bigards (sis rue du Quai) que l’actuelle municipalité de Louviers veut vendre au secteur privé. J’ai accepté de signer cet appel dans la mesure où la défense du patrimoine devrait être une priorité pour tout élu en charge des biens collectifs. Quand ils concourent à la bonne image d’une ville à vocation touristique, notamment, ces équipements doivent être protégés, restaurés, promus. Stéphane Bern, grand défenseur du patrimoine devrait être sensible à cet appel.
« Monsieur, nous profitons de l'occasion de votre présence à Louviers le 15 octobre, pour attirer votre attention sur la cause de la défense du patrimoine qui vous tient à cœur comme à beaucoup de Français. Les Lovériens sont particulièrement attachés à un bâtiment qui, depuis plus de 400 ans, est le reflet de l'histoire de leur ville autant qu'un lieu de partage : le manoir de Bigards, avec ses façades à pan de bois, ses vitraux, sa grande porte sculptée et son jardin traversé par trois bras de l'Eure. Ce manoir a été construit entre la fin du XVIe siècle et le début du XVIIe siècle, pour la famille de Bigards, seigneurs du fief de Louviers. Parmi ces derniers, Louis de Bigards est connu pour s'être opposé aux anglais et avoir tenté de délivrer Jeanne d’Arc, prisonnière à Rouen. Racheté au XIXe siècle par des bourgeois drapiers, il fut alors transformé en usine de textile. Après être passé aux mains de particuliers, l'édifice est acquis, en juillet 1967, par la ville sous la période autogestionnaire d'Ernest Martin. Pendant trente ans, le manoir de Bigards a été un espace de projets, de rencontres et d'expression libre pour les habitants, notamment pour les jeunes, avec des cours de dessin, de sculpture, de travaux manuels et de musique. La première radio libre locale a été émise depuis ce lieu, qui a aussi accueilli un des premiers laboratoires de langue de France. La création du jardin, ouvert au public, a fait l’objet d’un concours organisé en 1999 avec le Conservatoire des jardins de Chaumont-sur-Loire, référence internationale en matière d’art paysager du XXème siècle. Traversé par la rivière, ce jardin est un formidable outil de valorisation touristique pour la commune. Identifié en tant que « référence » du genre, il a été primé et fait régulièrement l’objet de visites organisées par des professionnels, des associations ou des passionnés. Aujourd'hui, ce patrimoine exceptionnel est en péril. Après l'avoir abandonné pendant de nombreuses années, le maire de Louviers a annoncé sa volonté de céder le manoir de Bigards pour en faire un hôtel trois étoiles et un restaurant. Le jardin, actuellement public, serait bétonné et pourrait être transformé en parking. Ce projet ne porte pas seulement atteinte à l'Histoire de la ville et à son identité; il prive aussi les Lovériens d'un lieu ouvert, chaleureux, commun. Connaissant votre très grand engagement en faveur de la sauvegarde de notre patrimoine, c’est au nom de tous les Lovériens inquiets pour le devenir de leur héritage commun que nous sollicitons votre intervention pour protéger le manoir de Bigards. Dans l'attente de votre retour, nous vous prions de croire, Monsieur, en l'expression de nos sentiments les meilleurs. » Ont signé cette lettre : Carmen Alcaraz-Clément, Lovérienne, Sabine Anquetin-Ranger, ancienne directrice du service petit enfance de Louviers, Olivier Aubert, ancien conseiller municipal de Louviers, Jeannine Aveline, retraitée, Laurent Avenel, enseignant, Nathalie Bellevin, professeure, Jean-Philippe Bellevin, régisseur général, Marie-Thérèse Bellevin, retraitée, militante associative, Tom Bénard, artiste peintre, musicien, Gilles Bethon, retraité, Bernard Bidaux, accompagnateur, Thomas Blanchard, militant associatif, Pauline Blasquez, ancienne conseillère municipale, Alain Blondel, enseignant, Anthony Bobo, Lovérien, Catherine Bonnein, infirmière anesthesiste retraitée, Patrick Bouget, militant associatif, gilet jaune, Nicolas Boulanger, pompier professionnel, Sandrine Boulanger, enseignante, Clément Bresciani, président d'association, Maurice Brossaud, retraité, Philippe Brun, conseiller municipal de Louviers, Marie-Annick Bruneau, retraitée, Yves Buffetaut, éditeur, Delphine Caillière-Harlé, assistante maternelle, Natacha Cailly, auxiliaire de vie à domicile, Julie Cayeux, comédienne, François Charmot, journaliste retraité, Philippe Charpiot, retraité, Claudine Charpiot, retraitée, Michel Chevallier, intermittent du spectacle, Norbert Clément, professeur des écoles, Leslie Cléret, ancienne conseillère générale du canton de Louviers, Magali Collard, conseillère municipale de Louviers, Christian Collet, Lovérien, Marie-Claude Cousseau, retraitée SNCF, Axel Daché, electrotechnicien, ancien adjoint au maire, Dominique d'Almeida, retraité, Marie-Andrée d'Almeida, retraitée, Renée Dandeville, retraitée, Philippe Danois, ingénieur, Béatrice Dauvergne, agent de bibliothèque, Yohann Delarue, technicien hospitalier, Kim Deshayes, consultante, Nicole Duflo, retraitée de l'éducation nationale, Claude Duflo, retraité du BTP, Marine Dugord, conseillère municipale de Louviers, Claudine Duteuil, retraitée du secteur mutualiste, Nicole Fauvel, retraitée de l'enseignement public, Fatima Foughali, auxiliaire de vie scolaire, Corinne Fournier, adjoint technique, Alexis Fraisse, conseiller municipal de Louviers, Bruno Gallier, retraité, ancien directeur de l'école des Acacias et d'Anatole France, Véronique Georget, Lovérienne, Serge Gouget, agriculteur, Anne-Josy Guérard, psychologue libérale, Océane Guyomard, Lovérienne, Sofiane Hamici, informaticien, Patrick Harlé, retraité, Océane Harlé, étudiante, Pascal Hébert, ancien conseiller municipal, François Hebrard, directeur de la photographie retraité, Cindy Herrault, chargée fournisseurs, Nadège Hoffmann, ancienne conseillère municipale, Jean-Charles Houel, ancien journaliste à la Dépêche de Louviers, Lisa Houel, professeure des écoles, Patricia Houel-Deschamps, ancienne directrice de service culturel, Jonatan Houssin, responsable de magasin, Steven Houssin, intérimaire, Véronique Houssin, Lovérienne en recherche d'emploi, François Houssin, préparateur de commande, Pauline Jeanne, architecte, Véronique Jeanne-Tellier, retraitée, ancienne conseillère municipale, Daniel Jouanne, retraité de l’éducation nationale, Bertrand Jové, vendeur, Virginie Lambany, assistante maternelle, Valérie Lambert, Lovérienne, Nathan Landrieu, vendeur, Yann Langlois, enseignant, Lola Langlois, infirmière, Audrey Lanvin, artiste peintre, Priscilla Laporte, conseillère emploi, Jean-Yves Le Patezour, consultant en informatique, Gaëlle Lebaillif, conseillère emploi, Isabelle Lebrasseur, assistante de direction, Anita Lebrasseur, retraitée, Alain Lebrasseur, retraité, Sylvie Lecuyer, aesh, Jean-Michel Lekston, programmeur, Jean-Pierre Lemius, retraité, Isabelle Lenormand, professeur agrégée de l'université, Nolwenn Leostic, encadrante d'une ressourcerie, Anne Lesaulnier, conseillère emploi, Chloé Lesaulnier, attachée de recrutement, Marc Lesueur, vendeur, Philippe Letellier, cariste, Geneviève Letellier, assistante maternelle, Ingrid Levavasseur, conseillère municipale de Louviers, Fanny Levillain, étudiante, Manon Levillain, chargée de communication, Michael Loomis, artiste, Sandrine Manso de San Juan, assistante maternelle, Etienne Martin, Lovérien, Pierre Martin, Lovérien, Franck Martin, ancien maire de Louviers, Ghislaine Martin-Baudet, ancienne conseillère municipale, Marine Masure, vendeuse, Anne Maugé, retraitée, Martine Mention, retraitée de l'enseignement, Caroline Messe, vendeuse, Arnaud Monnier, automaticien, Nicole More, retraitée de l'éducation nationale, Frédéric Moy, professeur au lycée des Fontenelles, Michel Natier, conservateur honoraire du patrimoine, architecte, ancien directeur du musée de Louviers, Capucine Natier, militante associative, Augustin Natier, professeur de guitare, Liliane Netillard, Lovérienne, Colette Noé, Lovérienne, Diego Ortega, conseiller municipal de Louviers, Sophie Ozanne, Lovérienne, Corine Peignien, enseignante, Marie-Laure Pelletier, enseignante, Marie-Cécile Picard, enseignante, Mylene Pierlot, infirmière, Pierre Pillou, Lovérien, Anita Pilon, commerçante, Annick Portier, professeur retraitée, Guy Portier, formateur retraité, Chantal Pottier, Lovérienne, Joël Pottier, Lovérien, Marcelle Pouligny, retraitée, Etienne Prevost, agent hospitalier, Yves Ranger, retraité, entrepreneur couverture, Julie Raux, commerçante, Aurélie Rebours, conseillère ASH, Mickaël Rebours, soudeur, Samuelle Rocher, enseignante, François Saillot, Lovérien, Sonia Salles, webmaster, Estelle Sanchez, enseignante, Laetitia Sanchez, conseillère régionale, maire de Saint-Pierre-du Vauvray, Arnaud Savreux, ingénieur, Patrick Senecal, retraité de l'action culturelle, Maud Sow, opticienne, Mikael Sow, Lovérien, Olivier Taconet, ancien directeur territorial à la ville de Louviers, Nicolas Testart, technicien, Catherine Thiry, Lovérienne, Sylvain Thomas, ancien ouvrier, Annie Valin, gérante de société, Yves Valin, inspecteur de l'Education nationale, Paul Valin, Lovérien, Jacky Vallée, cadre social, Nathalie Van Hoorne, praticienne bien-être, Guillaume Vandevoorde, restaurateur de meubles et d'objets d'art, Claire-Lyse Verchotte, retraitée, Daphnée Vovard, assistante contrôleuse qualité, Lola Warin, étudiante.

12 octobre 2020

Audrey Pulvar propose « la gratuité » des transports en région parisienne

Je viens de lire l’entretien accordé par Audrey Pulvar au Journal du Dimanche. L’ancienne journaliste qui a fait les beaux jours de certaines chaines télévisées en est revenue et elle a décidé, en accord avec la maire de Paris, Anne Hidalgo, de se mettre sur les rangs pour devenir tête de liste aux futures élections régionales. En soi rien de bien extraordinaire. Mme Pulvar peut jouer de sa notoriété, de sa diversité, et de ses talents dont elle ne manque pas. Face à elle, elle trouvera une redoutable candidate, présidente sortante du conseil régional d’Ile-de-France, en la personne de Valérie Pécresse.
Ce qui a retenu mon attention, c’est sa volonté affichée publiquement de rendre les transports collectifs gratuits ou plutôt en accès libre puisque rien n’est gratuit et qu’il faut bien que quelqu’un paie le service rendu. Audrey Pulvar tient un raisonnement économique éloquent. Comme les recettes tirées de la billetterie ne représentent qu’un quart des recettes globales (taxe transport, subventions etc.) et que les sommes engagées pour les obtenir égalent (à la louche) le montant des dépenses, Audrey Pulvar, comme d’autres responsables de collectivités l’ont expérimenté avec succès avant elle, propose de permettre à tout un chacun d’utiliser sans bourse déliée train, métro, bus, RER… La droite va pousser des cris d’orfraie ! « Comment ! Des transports gratuits mais c’est honteux ! Il faut bien, pour se sentir responsable, apporter son écot, même symbolique. » Cette rengaine, on la connaît. A Louviers, jadis, le débat a fait rage quand l’accès à la piscine, au laboratoire de langues, au musée, à la bibliothèque, aux ateliers d’expression libre etc., était payé par l’impôt… dont on sait que localement, il touche plus les familles aisées que les autres. Une forme de ruissellement si chère à certains. Audrey Pulvar, en cherchant à rassembler les socialistes, les radicaux de gauche, les communistes et, pourquoi pas, les écologistes, a trouvé là un cheval de bataille passionnant. Rendre les transports « libres » en région parisienne aura certainement un effet multiplicateur puisqu’il n’y aura plus, si elle est élue et si majorité adopte sa proposition, ni contrôles ni amendes. Les forces de sécurité pourront réellement s’acquitter de leur tâche : la protection des biens et des personnes.

10 octobre 2020

Laurent Joffrin veut construire la maison commune d'une gauche sociale, républicaine et réformiste

Il y faut une forte volonté ou une grande naïveté. Ou les deux. Pour reconstruire une identité de gauche, et après le quinquennat Hollande, la gauche, selon Manuel Valls, présente deux voies « irréconciliables ». D’un côté une gauche radicale incarnée par la France Insoumise et dans une moindre mesure par le PCF, de l’autre, une gauche républicaine, réformiste, sociale, située au PS, chez les écologistes et aussi dans une société civile détachée d’un engagement militant. A Pont-de-l’Arche, hier soir, Laurent Joffrin, ancien directeur du journal Libération, a exposé devant une belle salle « clairsemée » (1) pour cause de crise sanitaire son projet de rassembler, dans une maison commune, les hommes et femmes de gauche désireux d’éviter le face à face prévisible. Comment, en effet, éviter que la prochaine présidentielle se cantonne à un duel entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen ? Macron le libéral et Le Pen la droite extrême ripolinée. En dressant l’état des lieux actuels des forces de gauche en France, l’huissier Joffrin déplore un paysage morcelé, émietté, affaibli. A l’initiative d’Olivier Taconet, responsable régional des radicaux de gauche, l’ancien journaliste habitué des plateaux télé et des débats, expose un objectif nécessaire si on veut échapper au libéralisme ambiant : construire une maison commune. Sans connaître le nom de l’architecte c’est pour le moins original. Laurent Joffrin propose, sans surprise, de lutter contre un libéralisme triomphant et contre les inégalités sociales révoltantes. Si l’on veut éviter 3 millions de gilets jaunes, il faudra réformer, encore et toujours, en prenant en compte la situation de ceux et celles que le capitalisme laisse au bord du chemin. Sait-on par exemple que la suppression de l’ISF a rendu plus riche encore la frange la plus privilégiée (0,1%) des Français ? La crise sanitaire, durable, complique la vie mais elle n’empêche pas de réfléchir, de travailler sur une plateforme commune, de « sauter » les cantonales et les régionales pour se préparer à la mère des batailles : la présidentielle. La gauche ? Elle a un passé, une histoire. Elle ne part pas de zéro. S’il est vrai que l’espace des « Arts Chépontains » bruissait des interventions d’élus blanchis sous le harnois et que trop de jeunes se détournent de la politique, l’avenir appartient à ceux et celles qui agissent. La présence de Timour Veyri, Philippe Brun, Diégo Ortega, de plusieurs maires de « gauche » (Marc-Antoine Jamet, Janick Léger, Denis Salkowski…) démontre à l’évidence un intérêt plus que poli pour les 5000, selon Laurent Joffrin, adhérent(e)s du mouvement qu’il a suscité. Les fondations existent, reste à ériger des murs porteurs solides car durables. La référence à Pierre Mendès France s’imposait de la part du principal orateur de la soirée. PMF a été conseiller général de Pont-de-l’Arche, député de Louviers, et il fut de ceux qui, toute leur vie, ont dénoncé les pièges de la 5e République, conçue par et pour le général de Gaulle. Ne cherchons pas ailleurs la verticalité tant reprochée aux élites. Elle est inscrite dans les institutions que seul, à ma connaissance, Jean-Luc Mélenchon propose de remettre en cause.
En parcourant la France des villes moyennes, Laurent Joffrin sort de sa zone de confort. Habitué qu’il est des cénacles parisiens, il a écouté avec attention les interventions de la salle. Il n’est pas dit que la réussite sera au bout du chemin mais les graines semées ici et là auront le temps de lever avant mai 2021. Si, comme l’assure Laurent Joffrin, les événements des prochains mois pèseront lourdement sur l’incarnation (homme ou femme) à gauche, excellons dans ce qui semble le plus facile : prendre un micro et prêcher la bonne parole. A Gauche, on sait faire. (1) Vive les clichés journalistiques !

8 octobre 2020

Laurent Joffrin à Pont-de-l'Arche ce vendredi 9 octobre à l'espace des art's chépontains

Comment recomposer une gauche susceptible de triompher lors des élections prochaines est une question que tous les responsables de partis, mouvements, comités, de gauche ou dits de gauche se posent. Bien des tentatives, au niveau national s'entend, n'ont, le plus souvent, pas dépassé ce qu'on appelle un succès d'estime. Autrement dit, face à la diversité des propositions les hommes et les femmes de gauche n'ont pas pu faire un choix gagnant. Pensez donc. A gauche on trouve le Parti socialiste, des radicaux, certains déçus du macronisme, le PCF, des écologistes, Place publique, la France insoumise, Génération et Benoit Hamon (n'enjetez plus !) et voilà que Laurent Joffrin, ancien directeur du journal Libération, s'en mêle. Lui aussi veut emprunter le chemin de l'union à gauche pour des lendemains qui chantent. Il sera donc présent, ce vendredi 9 octobre, à Pont-de-l'Arche, à 18 h 30, comme indiqué sur l'invitation reproduite ci-dessus. Pour des raisons évidentes, les personnes intéressées par cette rencontre organisée à l'initiative d'Olivier Taconet, responsable régional des radicaux de gauche, devront porter le masque de rigueur et respecter les règles de distanciation. J'imagine que du gel hydroalcoolique sera à disposition de ceux et celles qui voient dans la gauche, la solution aux problèmes sanitaires, sociaux, économiques et bien sûr, au service de la transition énergétique. Le plus difficile pour les militant(e)s animé(e)s des meilleures intentions est de dépasser les éternelles passions égocentriques répandues depuis que le monde est monde et que la politique a droit de cité. C'est bien souvent pour des questions de personnes que l'union ne se réalise pas, chaque leader considérant qu'il (ou elle) est le ou la mieux placé(e) pour aller vers la victoire. Certes, chacun ou chacune, la main sur le cœur, assure privilégier les projets et les programmes. Mais la vérité oblige à constater que sauf exception due au caractère charismatique d'un Pierre Mendès France, peu d'hommes et de femmes de gauche sont parvenues à exprimer une volonté collective transpartisane. Il est vrai que les institutions de la 5e République voulues par le général de Gaulle, favorisent la personnalisation à outrance…faisant parfois oublier les grands principes. En posant la question : « quel avenir pour la gauche ? » Laurent Joffrin devra d'abord définir de quelle gauche il parle…

6 octobre 2020

Que d'eau, que d'eau : une exposition aux Archives de l'agglomération

Pas de pitié pour les abeilles, les « néonics » bientôt de retour dans les champs

Les députés s’apprêtent, dans leur majorité, à commettre une mauvaise action. En autorisant à nouveau les semences chargées de néonicotinoïdes, ils font preuve d’une irresponsabilité dont il faudra se souvenir. Au prétexte que les betteraves sucrières ont vu leur tonnage diminuer sous l’effet négatif de la « jaunisse », le ministre de l’agriculture, Julien Denormandie, sous l’influence forte du lobby agricole, a proposé au Parlement d’accepter à nouveau, pour trois ans, l’usage des néonics.
Ces substances, il faut le savoir, sont nuisibles pour tous les insectes pollinisateurs et en particulier pour les abeilles. On sait, maintenant, preuves scientifiques à l’appui que les Néonicotinoïdes contribuent à la destruction des colonies d’abeilles. En plus du Varroa et du frelon asiatique qui font des ravages dans les ruches, les abeilles sous l’effet de ces pesticides, perdent leur sens de l’orientation et, in fine, ce sont des colonies entières qui disparaissent. Le gouvernement affirme que cette nouvelle autorisation ne sera que provisoire faute de solution alternative. La Confédération paysanne est vent debout contre cette demande et affirme que les problèmes des betteraviers sucriers sont ailleurs. Notamment au niveau du marché mondial du sucre. Mme Barbara Pompili, ministre de la transition énergétique, ancienne membre d’Europe écologie les Verts, va devoir avaler une couleuvre en acceptant de défendre l’autorisation des néonicotinoïdes. Les organisations apicoles ne sont pas assez puissantes pour s’opposer à la décision du gouvernement. L’agriculture est en effet un monde très éclectique au sein duquel les grands producteurs font la pluie et le beau temps. Il en va des néonics comme du glyphosate : beaucoup de paroles et des décisions déplorables.