23 octobre 2020

La sagesse exigerait un report des élections cantonales et régionales

Le premier tour des élections municipales a été pour beaucoup, un cauchemar. Le samedi soir qui précédait l’élection, le Premier ministre, Edouard Philippe, annonçait au pays la mise en place d’un plan destiné à restreindre les déplacements des Français à compter du 17 mars : c’était le confinement. Mais le dimanche 15 mars, jour de vote, bien des électeurs et électrices ont choisi de s’abstenir pressentant un danger de contamination que, malheureusement, les faits allaient confirmer. Jamais élection municipale n’avait connu un si faible taux de participants. D’ailleurs, le second tour, pour les communes où il devait avoir lieu, fut reporté à des jours meilleurs.

Se pose, aujourd’hui, le problème des élections cantonales et régionales de mars 2021. Le gouvernement vient de nommer Jean-Louis Debré à la tête d’une autorité indépendante chargée de faire des propositions au gouvernement avec ce choix cornélien de tenir l’élection aux dates prévues ou de les reporter…à un moment jugé propice. Propice voulant dire que le coronavirus aura été vaincu ou tout au moins jugulé.

Choisir une date d’élection c’est une chose. Organiser une campagne électorale digne de ce nom, c’en est une autre. Lors du premier tour des municipales, la campagne s’était déroulée à peu près convenablement. Réunions publiques et conférences de presse avaient permis de connaître les listes candidates et leur chef de file. Ainsi, pour les cantonales et les régionales, tous les partis et mouvements responsables s’accordent pour souhaiter qu’une campagne soit réellement démocratique et pour l’organiser suffisamment tôt en amont. Mais l’épidémie, telle qu’elle se présente aujourd’hui, ne sera pas vaincue ni même maîtrisée en janvier et en février 2021. Le risque d’une abstention massive est donc grand et le gouvernement a raison de chercher une solution de rechange. Il n’est pas dans mon propos d’imaginer si ces élections doivent se dérouler avant ou après la présidentielle.

Il me parait, en tout état de cause, impossible qu’elles aient lieu en mars 2021 sous peine d’avoir un scrutin totalement dénaturé et donc antidémocratique. Des élus de tous bords ne sont pas d’accord sur cette décision de report. M. Bussereau, président de l’association des départements est favorable aux dates « normales ». D’autres contestent cette position. On se souvient que Gérard Larcher et quelques amis à lui avaient plaidé pour que le premier tour des municipales ait lieu malgré l’épidémie. Emmanuel Macron, personnellement favorable au report avait cédé à ses opposants. Des élus ont été contaminés le jour du vote et lors du dépouillement. Les bulletins allaient de main en main et on sait que c’est un acte facilitant la propagation du virus. La sagesse voudrait un report. Mais la sagesse n’a pas toujours fait bon ménage avec les intérêts politiciens.

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