16 avril 2016

Réflexions au débotté : La belle alliance (?) Hollande perd son public, plus de glyphosate pour les jardiniers du dimanche, le service municipal des archives de louviers…


« La belle alliance populaire ». Si les mots ont un sens, Jean-Christophe Cambadélis, premier secrétaire du Parti socialiste, devrait y accorder plus d’attention. Comment peut-il nommer l’association qu’il vient de lancer (avec quelques autres) et destinée à dépasser les intérêts du seul parti socialiste avec des mots si chargés de signification et si éloignés de la réalité concrète.
L’association n’est alliance que par la grâce de quelques écologistes groupusculaires, quelques personnalités en mal de notoriété…et elle se distingue surtout par tous ceux qui n‘en font pas partie : les communistes, les socialistes frondeurs, les Verts organisés (ou non) le Front de gauche. Il n’y a donc pas d’alliance réelle quant au qualificatif de « populaire »…on cherche ceux et celles qui ne sont pas apparatchiks.
De fait, M. Cambadélis sent venir le vent du boulet et tente de trouver la potion magique afin d’éviter à nouveau la catastrophe électorale (de 1993) quand le PS n’avait eu qu’une grosse cinquantaine de députés lors des législatives. L’année 2017, surtout si le président élu n’est pas de gauche, sera terrible pour les partis du gouvernement actuel. Et aussi pour les autres partis de gauche victimes de l’éparpillement des suffrages. Quand la Gauche ne pèse plus qu’un tiers de l’électorat, sa seule chance est le rassemblement. Mais pour ce faire, il faut plus que des hommes et des femmes, il faut des idées et un programme qui ne soit pas seulement un catalogue de fausses promesses.

Ils étaient 10 millions devant leur poste de télé en février. Ils n’étaient plus que 3 millions et quelques jeudi soir pour l’intervention de François Hollande sur France 2. Ce simple constat prouve combien le président est loin des préoccupations des Français et aussi combien les réponses qu’il apporte ne séduisent plus les citoyens. Il est symptomatique de constater que sa parole n’imprime plus, le convainc plus, ne séduit plus.
En réponse à une question de Léa Salamé, François Hollande a indiqué qu’il rendrait publique sa candidature (ou non) à la présidentielle de 2017 en fin d’année 2016. Peut-être nous réserve-t-il une annonce tonitruante lors de la présentation de ses vœux aux Français ? Ils sont (aujourd’hui) 80 % à souhaiter qu’il ne soit pas candidat. Ce score démontre la petite forme que tient notre président. Ce dernier a également ajouté que les résultats sur le chômage dicteraient son attitude. L’inversion de la courbe des sans emplois entrainerait-elle celle des intentions de vote ? C’est tout le pari du tandem Valls-Hollande. En ce mois d’avril, il est perdu.

Dans la lettre qu’il a adressée à ses amis et camarades, Christian Renoncourt indique les raisons qui le poussent à démissionner du conseil municipal de Louviers et de l’agglomération Seine-Eure. Je ne reviendrai pas sur ces raisons déjà publiées sur ce blog. Je veux simplement marquer, malgré l’amitié que je porte à l’ancienne tête de liste de la gauche non PRG de 2008, mon désaccord avec l’une de ses affirmations.
Il précise, en effet, que le fait d’avoir composé une liste indépendante de celle de Franck Martin, a été une « erreur ». Ce jugement me semble anachronique et « justifié » par la suite des événements qui colorent étrangement les propos d’aujourd’hui. Quand on prend une décision après avoir pesé les avantages et les inconvénients, il faut aller au bout de sa logique et ne pas exprimer de regrets. Pourquoi ? Parce qu’on ne refait pas l’histoire. Et comme l’avenir n’est écrit nulle part il n’est pas interdit de se rappeler le passé.
Le contexte de 2008 était évidemment différent de celui de 2014. Si tout dans la gestion Martin n’avait pas été mauvais, il reste que les rapports humains brillaient par un sentiment d’exécration de la part du maire sortant à l’égard de tous les opposants internes ou externes. Le capital confiance avait été dilapidé. Et surtout, la volonté de ne pas réduire les impôts montrait que la colonne dépenses continuerait de croître dangereusement. Christian affirme maintenant qu’il vaut mieux augmenter la dette que de freiner l’irrésistible attrait pour des équipements nouveaux. Quand on connaît l’assiette des contributeurs, on constate que, comme d’habitude, les classes moyennes supportent le plus l’effort commun (ou ce qu’il devrait être) et que de plus en plus de ces contribuables considèrent que la coupe lovérienne est plus que pleine. La défaite de la liste Martin en 2014 a été essentiellement due à ces deux causes : la personnalité atypique du leader de la liste de gauche (qui continue dans l’opposition sur sa ligne d’échec) et le poids des impôts locaux. Point barre.

100 000 tigres il y a six ou sept décennies. Près de 4000 aujourd’hui après avoir atteint le seuil de la disparition de l’espèce à 3000 unités ! Le tigre du Bengale et d’Asie est fortement menacé. Son habitat naturel se raréfie, les hommes voulaient l’exterminer…heureusement, une prise de conscience (bien tardive) permet à ce tigre de prospérer même dans des basses eaux. Car c’est un bon nageur…

Le glyphosate a usage particulier sera bientôt interdit à la vente directe. Autrement dit, jusqu’en 2019 il faudra s’adresser à un vendeur dans les magasins spécialisés avant la totale interdiction de vente aux jardiniers du dimanche. Le glyphosate a un nom plus connu : le Roundup. Il s’agit d’un herbicide puissant. Il atteint les feuilles et les racines. Il est utilisé massivement par les cultivateurs à hauteur de 95 % des volumes consommés mais la réglementation leur permettra de continuer à répandre ce « poison » à usage professionnel.
Nous, jardiniers amateurs, devront laisser croître les mauvaises herbes qui n’ont de mauvaises que le défaut qu’on leur accorde. Car les mauvaises herbes contribuent à la biodiversité et, conservées dans des limites raisonnables, elles n’ont jamais empêché les bonnes récoltes domestiques de légumes.

Je me suis laissé dire que le service des archives municipales de la ville de Louviers était accessible uniquement sur rendez-vous ? Si le maire ou un adjoint compétent lit ses lignes, j’aimerais qu’il indique au public et si c’est le cas pourquoi l’accès ce service n’est plus libre, si des changements dans le personnel ont eu lieu, si ce service est considéré comme un vrai service public et pas seulement un aimable endroit où s’entassent des tonnes de vieux papiers.






14 avril 2016

Le recul du gouvernement sur le nucléaire est impardonnable


Début du chantier de Paluel. (photo JCH)
Un recul de plus. Un renoncement supplémentaire. En décidant de reculer la diminution de la part du nucléaire dans la production d’énergie électrique après 2019, le gouvernement manifeste ainsi le peu de cas qu’il fait de la parole et des promesses présidentielles. François Hollande, lors de sa campagne de 2012 avait pourtant affirmé qu’il diminuerait cette part, progressivement, certes mais qu’il la diminuerait au cours de ce quinquennat notamment en fermant la centrale de Fessenheim.

Cette centrale, vétuste, sans doute plus dangereuse que ce que les dirigeants d’EDF affirment, devait disparaître du paysage avant le terme du bail de cinq années donné par les Français à l’actuel président. Il faut croire que les dirigeants d’EDF et les actionnaires (dont l’Etat) ont été de puissants lobbies pour amener Ségolène Royal, ministre de l’Environnement à fouler aux pieds cette promesse si essentielle à tenir.

C’est vraiment dommage et pitoyable. Nous qui, dans l’Eure, habitons à quelques dizaines de kilomètres des centrales de Paluel et Penly, savons ce qu’un accident nucléaire engendrerait dans les environs immédiats et lointains de dangers et de risques pour les populations. Récemment, ce qui ne devait jamais arrivé est…survenu puisqu’un générateur de 450 tonnes est tombé, au cours d’une fausse manœuvre, sur l’enceinte de protection d’un réacteur d’une des centrales normandes. La direction d’EDF affirme qu’aucun dommage n’a été constaté mais tout de même que vaut la parole de ceux qui vivent du nucléaire.

Mme Royal jure que des crédits importants vont être dévolus aux énergies renouvelables : éolien, hydrolien, solaire, notamment, cette nouvelle promesse servant de prétexte à la reculade décrite plus haut. Décidément, toutes les émissions télévisées du président (comme ce soir sur France 2) ne feront rien pour rétablir la confiance qui doit s’instaurer entre les dirigeants et le peuple qui les a élus. Et qu’on ne vienne pas invoquer je ne sais quelle bonne raison pour justifier cet abandon. Sortir du nucléaire, au moment où l’on se remémore la catastrophe de Tchernobyl, est une nécessité absolue, un devoir même de la part de ceux qui gouvernent. C’est une question d’hygiène mentale, une question politique et aussi un impératif économique puisque les énergies renouvelables sont un trésor d’emplois, de recherche et de développement.

12 avril 2016

Le concours de plaidoiries des lycéens avec la Ligue des droits de l'homme


La Ligue des droits de l’Homme (Section de Louviers – Val de Reuil) organise le second concours de plaidoiries des lycéens le lundi 25 avril 2016 à 13H30 à la salle du Moulin – rue des Anciens Combattants d’Afrique du Nord à Louviers.

Agréée par le ministère de l’Education nationale en tant qu’association prolongeant l’action de l’enseignement public, la section locale de la Ligue des droits de l’Homme collabore pour la seconde fois avec deux lycées de Louviers dans le cadre de l’éducation à la citoyenneté.
Les lycéens, appelés à réfléchir aux divers aspects du respect des droits humains fondamentaux, ont ainsi exploré des thématiques variées sous la conduite active de leurs professeurs. Ils présenteront publiquement, dans le cadre d’un concours de plaidoiries, les travaux réalisés durant l’année scolaire 2015-2016, devant un jury composé de diverses personnalités du monde enseignant, juridique, associatif...
Soyez nombreux à venir les soutenir !

 


11 avril 2016

« L'histoire de Paris-Normandie » par Cécile-Anne Sibout devant la Société d'études diverses


La prochaine conférence de la Société d'Études Diverses aura lieu le samedi 23 avril, à 16 heures, dans la salle Pierre Mendès France, à l'Hôtel de Ville de Louviers. Mme Cécile-Anne Sibout, historienne et professeur à la Faculté de Droit de Rouen, abordera un sujet qu'elle connaît parfaitement, pour lui avoir consacré sa thèse de doctorat : « L'histoire du quotidien Paris-Normandie ».
« Paris-Normandie succède au Journal de Rouen, condamné en 1944 pour collaboration. Son directeur de 1945 à 1972, Pierre-René Wolf, ancien imprimeur, évince en 1945 une première équipe installée à la Libération. Patron-éditorialiste chaleureux, paternaliste et autoritaire, Wolf donne une orientation socialisante au quotidien. Avec quelques journalistes, il contribue à la renaissance culturelle d'une région sinistrée par la guerre. Paris-Normandie développe entre 1945 et 1970 ses agences et ses éditions, s'implantant même un temps dans le Calvados et le Mantois. Son matériel se modernise (utilisation pionnière de l'informatique dès 1967). La société propriétaire reste bénéficiaire jusque vers 1970. Le patron de presse Robert Hersant la rachète alors, malgré quelques vives oppositions. La teneur comme la gestion du journal se transforment, la logique commerciale étant désormais privilégiée. Toutefois les recettes baissent tandis que les dépenses augmentent : nouveaux concurrents (hebdomadaires gratuits, blogs sur internet) ; coûteux déménagement en banlieue de Rouen en 2006 ; passage au format tabloïd ; introduction de la couleur... Placé en redressement judiciaire en 2012, Paris-Normandie a quitté le groupe Hersant et se bat désormais contre le groupe Ouest-France. L'histoire un peu chaotique de ce quotidien pose plus globalement la question de l'avenir d'une presse régionale quotidienne de qualité en Normandie. »

Note du blogueur : Je me souviens avec une certaine nostalgie de la vente du grand quotidien régional à Robert Hersant, dit aussi le papivore. Il était parvenu à prendre les rênes d’un journal dirigé par des hommes issues de la Résistance française alors même que son attitude personnelle n’avait pas été des plus dignes durant la seconde guerre mondiale et l’occupation allemande.
La façon dont il réussit à racheter les parts de certains actionnaires, si elle est routinière aujourd’hui, fut jugée plus qu’indélicate à l’époque. Les salariés, journalistes et ouvriers du livre  (photo prise en juillet 2012 lors d'un nouveau règlement judiciaire) se sont battus pour empêcher la prise de pouvoir de Robert Hersant mais l’appât du gain fut trop vif pour certains et finalement celui qui avait racheté Le Figaro et quelques autres journaux régionaux mit la main sur le journal normand.
De grandes signatures comme celles de Pierre Lepape, Jacques Grall, Marc Lecarpentier, Serge Bolloch, pour ne citer qu’eux, invoquèrent une clause qui leur permit de quitter le journal et de gagner qui, Le Monde, qui Télérama…où leur carrière s’est poursuivie avec un talent non démenti.
J’écouterai donc avec infiniment de plaisir et d’intérêt le récit de ces années tumultueuses.

10 avril 2016

J.L. Crémieux-Brilhac : de la défense de la République à la libération de la France

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Jean-Louis Crémieux-Brilhac
Jean-Louis Crémieux-Brilhac. Peut-être êtes-vous nombreux à ne pas connaître cet homme décédé récemment à l’âge de 98 ans et qui eut, au cours de sa longue vie, deux fidélités politiques : le général de Gaulle et Pierre Mendès France. Auprès du premier il fut actif et militant à Londres au sein des Forces françaises libres comme secrétaire à la propagande, aux côtés du second il fut l’un de ses conseillers les plus avisés et les plus écoutés. Son grand regret aura été que ces deux hommes d’état ne puissent travailler ensemble au bien commun.

L’Institut Mendès France organisait, mardi dernier à Paris, une séance d’hommage à Jean-Louis Crémieux-Brilhac après l’hommage national et le discours prononcé par François Hollande dans la cour des Invalides en avril 2015. Sous la présidence d’André Azoulay, le nouvel animateur de l’institut, des invités prestigieux tels que Pierre Nora, Robert Franck, Jean Pierre Azéma, Léone Nora, Eric Roussel notamment, ont souligné les qualités humaines et intellectuelles d’un homme de l’ombre dont la discrétion n’égalait que la force de l’engagement, l’un de ses mots préférés.

Ce fut aussi l’occasion de marquer la sortie de son dernier livre, paru de manière posthume, consacré à une lecture originale de la fin de la seconde guerre mondiale. Avec « l’Etrange victoire » (1) Jean-Louis Crémieux-Brilhac a souhaité rebondir après que Marc Bloch avait écrit « l’Etrange défaite » peu après les accords signés par Pétain et les Nazis. Dans ce livre « récit posthume de son aventure qui est autant celle d’une génération que celle de la France » Jean-Louis Crémieux-Brilhac, historien de la France libre, dresse l’état de notre pays sous la botte fasciste et met en valeur les hommes et les femmes dont l’attitude patriote a permis de laver l’honneur sali par les collaborationnistes. Jusqu’à la fin de sa vie, il a été un administrateur actif au sein de l’Institut Mendès France fidèle au sens de l'organisation et au besoin de l'information qui avait été les siens à la Documentation française qu'il contribua à inscrire dans le paysage démocratique de notre pays.

(1) « L’Etrange victoire », titre de Pierre Nora, collections Témoins Gallimard, 241 pages.

9 avril 2016

Christian Renoncourt démissionne du conseil municipal de Louviers


Christian Renoncourt. (photo JCH)
Christian Renoncourt démissionne de ses fonctions d’élu au sein du conseil municipal de Louviers et de la Communauté d’agglomération Seine-Eure. Il considère qu’il n’a plus sa place dans l’opposition. Il est vrai qu’une opposition vouée à brasser de l’air ne présente que peu d’intérêt. Il est vrai aussi que l’appropriation exclusive de la parole par le leader de la liste de gauche ne laisse aucun espace, ni au sein de l’assemblée communale, ni dans les tribunes du journal municipal, à ses colistiers. Il y a là aussi de quoi se lasser d’autant plus que ledit leader n’habite plus à Louviers et n’assiste même pas à la séance de vote du budget primitif.
L’àquoibonisme, comme dirait Serge Gainsbourg, ne peut pas être un projet. Un opposant doit donc prendre son mal en patience, contester à bon escient, et contribuer à la construction lente et progressive d’un projet alternatif. Que d’énergie et que de temps…Christian Renoncourt a sans doute souhaité privilégier son avenir professionnel au sein d’un groupe important dans le paysage français et personne ne pourra lui contester ce droit et ce choix. Bonne route Christian !

Voici le communiqué de Christian Renoncourt :
« Voilà près de 15 ans que je suis conseiller municipal de Louviers ! De 2001 à fin 2007, j'ai eu le réel plaisir d'être adjoint au Maire chargé des affaires scolaires et de la restauration municipale...Véritable mandat où j'ai le sentiment d'avoir œuvré pleinement au service des Lovériens et de leurs enfants...entretien actif et régulier des écoles, construction de l'école de la Souris Verte, mise en place du Programme de Réussite Educative, Charte des ATSEM, révision de la carte scolaire, création de selfs, de la cuisine des 2 airelles....le tout avec un fonctionnement participatif associant toujours très largement enseignants et parents d'élèves. C'est évidemment mon meilleur souvenir d'élu!

En 2008, j'ai été amené à conduire aux élections municipales la liste de gauche qui s'oppose au Maire Franck Martin. J'ai fait le job comme on dit (20% au premier tour, 20% au second) mais ce fût une erreur, bien sûr ! Erreur et  ses conséquences que j'ai tout de même assumées pendant six ans, de 2008 à 2014 en siégeant au conseil municipal, où, c'est le moins qu'on puisse dire, je n'ai pas été épargné. Erreur collective que j'ai surtout assumée quasiment seul, aidé et soutenu seulement par mon ami Jean-Charles Houel.

En 2014, de nouvelles élections municipales, je décide de m'associer à Franck Martin. La victoire ne devait pas, ne pouvait pas nous échapper...et pourtant nous perdons de 183 voix. Je ne regrette rien, c'était le bon choix. Franck Martin aura été un grand Maire de Louviers, qui a transformé et modernisé notre ville. Ensemble, nous aurions pu faire encore mieux!

Mais voilà, cela fait donc neuf ans ou presque que je siège dans l'opposition....et dans l'opposition, on ne sert à rien....sinon à tenter de reprendre le pouvoir aux élections suivantes. Ne servir à rien m'est insupportable parce que — comme nombre de mes collègues de gauche, du centre, de droite — être utile, servir ses concitoyens, c'est justement le sens de mon engagement politique depuis 26 ans...Et travailler pour reprendre la direction et la gestion de Louviers en 2020, je n'en ai pas la motivation suffisante.

J'ai donc décidé aujourd'hui de démissionner de mes deux mandats d'élu, conseiller municipal de Louviers et conseiller communautaire de la CASE pour me consacrer à d'autres activités. J'adresserai la semaine prochaine mes lettres de démission au Maire de Louviers et au Président de la CASE. »

Christian Renoncourt

La « Macronite aigüe » ou la maladie infantile du social-libéralisme


Emmanuel Macron (DR)
Que le ministre de l’économie d’un gouvernement issu d’une majorité dite de gauche puisse créer un mouvement se réclamant d’un libéralisme absolu et surtout affirmer ses valeurs : « ni de droite ni de gauche » devrait lui valoir de prendre la porte illico presto. Et pourtant. A quoi assiste-t-on ? A un spectacle affligeant pour qui croit encore que les mots et les principes ont un sens et de la valeur. Alors même que des centaines de citoyens de tous âges et de toutes origines se rassemblent sur la Place de la République à Paris pour dire toute leur déception et en même temps tout leur espoir d’une société meilleure, un néolibéral approuvé par le MEDEF et Jean-Pierre Raffarin lance une bouée dans l’océan de l’indifférence de plus en plus manifeste à l’égard des politiciens…et des partis auxquels ils appartiennent. Chaque jour nous apporte son lot de déceptions et de promesses non tenues. La loi « travail » en est l’exemple jusqu’à la caricature.

Ainsi, Emmanuel Macron, le jeune ministre forcément moderne, est « En marche ». Du nom donné à ce…à quoi d’ailleurs ? En marche vers quoi ? Pour défendre quels intérêts ? Au bénéfice de qui ? Patronné par l’Institut Montaigne, ce « mouvement » du jeune ministre ambitieux sera donc financé par les grands groupes comme Engie, Bouygues, Bolloré et tant d’autres. Ce qui en dit long sur les objectifs que s’assigne le protégé des banques.

A l’évidence la politique proposée par l’actuel ministre de l’économie trouvera son inspiration future dans les recettes maintes fois proposées par des entrepreneurs favorables : à la flexibilité, remontés contre la fonction publique, et surtout épris de l’absence de règles pour licencier à moindres frais. Autrement dit, rien de bien neuf dans le paysage dévasté de la politique à l’ancienne. Et ce n’est pas Macron avec ses petits bras et sa mine réjouie qui pourra offrir un débouché à la crise sociale et économique en cours. D’ailleurs, son principal rival, Manuel Valls, a reconnu que le « ni droite ni gauche » — et c’est un connaisseur — n’était pas une formule très heureuse.

L’émiettement de la gauche, les difficultés à monter une primaire avec l’ensemble des courants, la démobilisation des citoyens écœurés laissent donc présager une défaite à la présidentielle et aux législatives suivantes. Concernant notre circonscription, les grandes manœuvres sont en cours. Le rejet violent de l’adhésion au PRG de Bruno Questel, suppléant du député et maire de Bourgtheroulde, en quête d’un parti accueillant après son départ du PS, montre bien où en sont les protagonistes du prochain combat électoral. Pré carré, repli minoritaire, refus du changement des hommes et des méthodes, voilà la recette garantie d’une bonne grande claque. Une de plus après les municipales, départementales, régionales…




7 avril 2016

« Tête basse, mains sales ». Un nouveau slogan pour le Front national ?


Têtes basses mains sales. Voilà le nouveau slogan que devrait utiliser le Front national de Jean-Marie Le Pen et de sa fille Marine. Ces forbans clament depuis des lustres que les partis politiques français, excepté le leur bien sûr, sont composés de corrompus et de ripous. Aussi, quand la presse mondiale constate objectivement que Frédéric Chatillon, ancien responsable du GUD (1), président de la société Riwal, proche de Marine Le Pen, possède des comptes offshore au Panama, quel pied pour tous ceux et celles qui clament aussi depuis toujours que ce parti d’extrême droite, financé par des banques russes, partisan de pratiques financières plus que douteuses, est un parti « ripoublicain » et bien plus que tous les autres réunis. Les « ténors » du parti d’extrême droite ont beau crier, brailler, protester, les preuves sont là : Chatillon a utilisé des sociétés panaméennes pour dissimuler des sommes dont le montant serait de l’ordre de 300 000 euros…

Quel pied d’entendre les responsables du FN, les Aliot, les Philippot, les Bay, répéter sur toutes les ondes et sur toutes les chaînes de télé que le parti national, comme ils disent, n’a rien à voir là-dedans et que « c’est comme si on accusait la boulangère de Balkany, d’être complice de celui qui a ouvert un compte au Panama. » Le coup de la boulangère, d’après Caroline Fourest, est une pratique habituelle au FN. Les éléments de langage, totalement ridicules et décalés, ne parviennent pourtant pas à modifier l’opinion de la majorité des Français à l’égard de ce parti attrape-tout. Ils constatent que les fameuses déclarations sur le FN parti différent, contre l’UMPS notamment, est un parti où les pratiques douteuses et illégales sont légion. Au Parlement européen, lors des campagnes présidentielle et législative…le FN est dans la nasse et des poursuites judiciaires sont engagées. Alors « mains propres tête haute » devient un slogan mensonger totalement contradictoire avec les actes quotidiens des animateurs du FN. Mais cela, qui en doutait ?

Et Jean-Marie ? Alors lui, c’est le bouquet. Depuis 1956, il encombre la vie politique de sa présence vénéneuse. Héritier des ciments Lambert, il a fait fortune sur un coup du sort et a vu sa vie matérielle s’améliorer du jour au lendemain. Son compte en Suisse, connu depuis des décennies a même valu à son ancienne épouse un procès parce qu’elle avait eu le tort de cracher le morceau ! Et l’avocat de ladite épouse n’était autre que Gilbert Collard, député apparenté FN aujourd’hui ! JMLP crie à la manipulation et l’acharnement. Le responsable des comptes ? C’est son majordome. Lui n’a rien à voir avec les lingots d’or, les comptes en Suisse ou au Panama et où vous voudrez. Qui le croira ?

Pour le FN, l’épisode panaméen est terrible. Il montre un parti alimenté par des voyous. Les Français qui croyaient aux envolées lyriques de la Marine ont sous les yeux des attitudes et des agissements condamnables politiquement et juridiquement. Enfin, le rideau se lève et la scène apparaît jonchée de turpitudes. Enfin…le FN se montre tel qu’il est vraiment.

(1) Mouvement étudiant d'extrême droite adepte d'une certaine violence…

4 avril 2016

Le Panama, paradis fiscal des nantis de la terre…


« Les yeux dans les yeux. » Si Jérôme Cahuzac n’avait pas été mis en cause pour son compte bancaire en Suisse (chez UBS) transféré ensuite en Asie ni poursuivi par la justice pour fraude fiscale et blanchiment de fraude fiscale, l’ancien ministre de François Hollande mentirait-il en s’adressant au Parlement en jurant sur l’honneur que jamais ô grand jamais il n’avait de compte caché à l’étranger ? Et certains, ceux qui le croyaient sur parole et lui accordaient une confiance aveugle, continueraient-ils à traiter les animateurs du site Médiapart de « salauds » ? Ils seraient pourtant bien en peine aujourd’hui de lui trouver des circonstances atténuantes.

Le nouveau scandale des comptes offshore de Panama met encore en cause Jérôme Cahuzac et, au passage, Patrick Balkany qui n’en rate décidément jamais une. Ces messieurs bénéficiaient donc des avantages que procurent des comptes non déclarés, ne payant ni taxes ni impôts, après un circuit secret comprenant des sociétés écran rendant, comme leur nom l’indique, très difficile voire impossible de remonter à la source et de connaître les noms des détenteurs.

Le journal « Le Monde » avec des dizaines de confrères internationaux a débuté, ce soir, la publication d’une série d’articles rendant compte des investigations conduites pendant une année après que des documents authentifiés ont été adressés à un journal allemand, le Süddeutsche Zeitung lequel s’est empressé de contacter des confrères du monde entier liés par un pacte destiné à lutter contre la fraude fiscale, la corruption, les paradis fiscaux de la liste noire ou grise tels que le Panama.

J’invite évidemment les lecteurs de ce blog à se précipiter sur le Journal Le Monde dès ce soir s’ils le peuvent et en tout cas dès demain matin. Pour la première fois dans l’histoire de l’information sérieuse les lecteurs-citoyens ont sous les yeux les preuves des manœuvres et manigances de rois, de présidents en exercice, de sportifs (dont l’un est doté de la confiance totale de notre actuel premier ministre) de hauts fonctionnaires internationaux, de chefs d'entreprises. S'agissant de Michel Platini, la FIFA en a pourtant jugé autrement en l'excluant pendant huit ans des affaires du football. L’ancien international si doué et pas seulement pour la balle au pied a fait appel devant le tribunal arbitral du sport. Attendons son verdict.

Le feuilleton du « Monde », quant à lui, va durer toute la semaine. Dans le journal de demain (daté de mercredi donc) on en apprendra plus sur le comportement immoral et scandaleux d’un millier de Français, à titre personnel ou au sein de sociétés et entreprises…et de banques. Car il a bien fallu que les banques de notre pays servent d’intermédiaires pour permettre aux fraudeurs de décrocher la timbale et de planquer leur magot. Dans un environnement triste et morbide, ces informations font du bien. Elles prouvent qu’en démocratie, tôt ou tard, les nantis et les dirigeants de la planète ne peuvent être à l’abri que de la pluie.

2 avril 2016

Déchéance de nationalité : Hollande jette l'éponge


Alain Juppé attend son heure…
Plus les mois défilent, plus l’état d’urgence est devenu obsolète. Une fois passées les premières semaines avec perquisitions et assignations à résidence, il est évident que les carnets d’adresses des services de renseignement et des fichiers de la police et de la gendarmerie ont épuisé leurs sources et leurs ressources. Ainsi l’état d’urgence renouvelé par le Parlement ne sert plus qu’à d’éventuelles mesures destinées à faire face à une attaque massive des terroristes contre la population.

Nous ne le répéterons jamais assez. L’arsenal juridique actuel, modifié plusieurs fois au cours de ce quinquennat dans un sens plus répressif, suffit à demeurer dans un état de droit même si je n’ignore pas les remarques acerbes de la cour européenne des droits de l’Homme plus que critique envers la France. Alors, devons-nous nous habituer à cet état d’exception ? Devons-nous accepter que des citoyens, suspects d’un jour, victimes de délations demain, dont les noms et adresses sont rendus publics sans grande précaution, se taisent et tolèrent cet état de fait ?

Pour X raisons, le projet présidentiel visant à déchoir les terroristes définitivement condamnés de leur nationalité et à rendre cette mesure constitutionnelle a fait un flop. Je ne m’en plains pas. Depuis que cette velléité du pouvoir avait été rendue publique, j’avais maintes fois attiré l’attention des lecteurs de ce blog sur l’inefficacité de cette mesure et sur cette rupture avec les idéaux de la gauche mais pas seulement. En puisant dans le vivier idéologique de l’extrême droite et de la droite dure, François Hollande a pris un énorme risque : celui de mécontenter à gauche et de ne pas rallier à droite. Autrement dit il a perdu sur tous les tableaux. L’art de la synthèse dont on le gratifie mécaniquement, est devenu l’art de se faire piéger sous les coups de boutoir d’un premier ministre aux accents sarkozystes.

La gauche aujourd’hui n’est pas un champ de ruines mais c’est tout comme. Éclatée, émiettée, la majorité actuelle ouvre un boulevard ou plutôt une avenue à la droite la plus libérale économiquement et conservatrice socialement. On ne me fera jamais prendre Alain Juppé pour un tendre ou un mou. Il sera dur avec les faibles et doux avec les puissants. S’il est vrai qu’après quatre ans d’âge, tout est joué, je ne vois pas en quoi le nouveau Juppé — je ne parle pas des autres candidats à la primaire — serait fondamentalement différent du Juppé de 1995. Celui qui mit la France dans la rue…alors, d’où viendra la lumière ? D’une primaire à gauche ? Pourquoi pas. Il est temps de tout essayer.