9 avril 2016

La « Macronite aigüe » ou la maladie infantile du social-libéralisme


Emmanuel Macron (DR)
Que le ministre de l’économie d’un gouvernement issu d’une majorité dite de gauche puisse créer un mouvement se réclamant d’un libéralisme absolu et surtout affirmer ses valeurs : « ni de droite ni de gauche » devrait lui valoir de prendre la porte illico presto. Et pourtant. A quoi assiste-t-on ? A un spectacle affligeant pour qui croit encore que les mots et les principes ont un sens et de la valeur. Alors même que des centaines de citoyens de tous âges et de toutes origines se rassemblent sur la Place de la République à Paris pour dire toute leur déception et en même temps tout leur espoir d’une société meilleure, un néolibéral approuvé par le MEDEF et Jean-Pierre Raffarin lance une bouée dans l’océan de l’indifférence de plus en plus manifeste à l’égard des politiciens…et des partis auxquels ils appartiennent. Chaque jour nous apporte son lot de déceptions et de promesses non tenues. La loi « travail » en est l’exemple jusqu’à la caricature.

Ainsi, Emmanuel Macron, le jeune ministre forcément moderne, est « En marche ». Du nom donné à ce…à quoi d’ailleurs ? En marche vers quoi ? Pour défendre quels intérêts ? Au bénéfice de qui ? Patronné par l’Institut Montaigne, ce « mouvement » du jeune ministre ambitieux sera donc financé par les grands groupes comme Engie, Bouygues, Bolloré et tant d’autres. Ce qui en dit long sur les objectifs que s’assigne le protégé des banques.

A l’évidence la politique proposée par l’actuel ministre de l’économie trouvera son inspiration future dans les recettes maintes fois proposées par des entrepreneurs favorables : à la flexibilité, remontés contre la fonction publique, et surtout épris de l’absence de règles pour licencier à moindres frais. Autrement dit, rien de bien neuf dans le paysage dévasté de la politique à l’ancienne. Et ce n’est pas Macron avec ses petits bras et sa mine réjouie qui pourra offrir un débouché à la crise sociale et économique en cours. D’ailleurs, son principal rival, Manuel Valls, a reconnu que le « ni droite ni gauche » — et c’est un connaisseur — n’était pas une formule très heureuse.

L’émiettement de la gauche, les difficultés à monter une primaire avec l’ensemble des courants, la démobilisation des citoyens écœurés laissent donc présager une défaite à la présidentielle et aux législatives suivantes. Concernant notre circonscription, les grandes manœuvres sont en cours. Le rejet violent de l’adhésion au PRG de Bruno Questel, suppléant du député et maire de Bourgtheroulde, en quête d’un parti accueillant après son départ du PS, montre bien où en sont les protagonistes du prochain combat électoral. Pré carré, repli minoritaire, refus du changement des hommes et des méthodes, voilà la recette garantie d’une bonne grande claque. Une de plus après les municipales, départementales, régionales…




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