« Les yeux dans les yeux. »
Si Jérôme Cahuzac n’avait pas été mis en cause pour son compte bancaire en
Suisse (chez UBS) transféré ensuite en Asie ni poursuivi par la justice pour
fraude fiscale et blanchiment de fraude fiscale, l’ancien ministre de François
Hollande mentirait-il en s’adressant au Parlement en jurant sur l’honneur
que jamais ô grand jamais il n’avait de compte caché à l’étranger ? Et certains,
ceux qui le croyaient sur parole et lui accordaient une confiance aveugle,
continueraient-ils à traiter les animateurs du site Médiapart de « salauds » ? Ils seraient pourtant bien en peine aujourd’hui de lui trouver des circonstances atténuantes.
Le nouveau scandale des
comptes offshore de Panama met encore en cause Jérôme Cahuzac et, au passage,
Patrick Balkany qui n’en rate décidément jamais une. Ces messieurs bénéficiaient
donc des avantages que procurent des comptes non déclarés, ne payant ni taxes
ni impôts, après un circuit secret comprenant des sociétés écran rendant, comme
leur nom l’indique, très difficile voire impossible de remonter à la source et
de connaître les noms des détenteurs.
Le journal « Le Monde » avec des
dizaines de confrères internationaux a débuté, ce soir, la publication d’une série
d’articles rendant compte des investigations conduites pendant une année après
que des documents authentifiés ont été adressés à un journal allemand, le Süddeutsche Zeitung lequel s’est empressé de contacter
des confrères du monde entier liés par un pacte destiné à lutter contre la
fraude fiscale, la corruption, les paradis fiscaux de la liste noire ou grise
tels que le Panama.
J’invite
évidemment les lecteurs de ce blog à se précipiter sur le Journal Le Monde dès
ce soir s’ils le peuvent et en tout cas dès demain matin. Pour la première fois
dans l’histoire de l’information sérieuse les lecteurs-citoyens ont sous les
yeux les preuves des manœuvres et manigances de rois, de présidents en
exercice, de sportifs (dont l’un est doté de la confiance totale de notre actuel
premier ministre) de hauts fonctionnaires internationaux, de chefs d'entreprises. S'agissant de Michel Platini, la FIFA en a pourtant jugé autrement en l'excluant pendant huit
ans des affaires du football. L’ancien international si doué et pas seulement
pour la balle au pied a fait appel devant le tribunal arbitral du sport. Attendons son verdict.
Le feuilleton du « Monde », quant à lui,
va durer toute la semaine. Dans le journal de demain (daté de mercredi donc) on en
apprendra plus sur le comportement immoral et scandaleux d’un millier de Français,
à titre personnel ou au sein de sociétés et entreprises…et de banques. Car il a
bien fallu que les banques de notre pays servent d’intermédiaires pour
permettre aux fraudeurs de décrocher la timbale et de planquer leur magot. Dans
un environnement triste et morbide, ces informations font du bien. Elles
prouvent qu’en démocratie, tôt ou tard, les nantis et les dirigeants de la planète
ne peuvent être à l’abri que de la pluie.
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