25 juillet 2015

Le Vaudreuil Golf Challenge : Thomas Linard prendra-t-il la forteresse Ryan Fox ?


Thomas Linard, le meilleur français avant le dernier tour demain. (photo JCH)
La météo annonce des pluies voire des orages demain en Normandie. Ce n’est pas une raison suffisante pour décourager  le public de golfeurs passionnés par leur sport et surtout admiratifs des performances des joueurs ayant passé le cut (1) du Vaudreuil Golf Challenge.

Depuis maintenant trois années, Jean-Claude Forestier, propriétaire du golf, a passé une convention avec ASO et le Challenge tour (seconde division européenne) pour que le dernier week-end de juillet soit inscrit sur les tablettes des grandes compétitions de notre continent. Ainsi, depuis lundi, près de 160 joueurs venus du monde entier, se sont préparés à affronter un parcours sans doute magnifique mais très vulnérable en cas de petit temps et suite à la sécheresse qui sévit depuis plusieurs semaines.

Fort heureusement, le vent violent de samedi a ralenti la progression des performances mais pas le spectacle. Ryan Fox, joueur néo-zélandais, 49e du dernier British Open, a terminé en tête des trois premiers tours après quelques coups d’éclat de grande classe. Il jouera, demain, en dernière partie avec un Français. Thomas Linard, second à trois coups, n’a évidemment pas dit son dernier mot tout comme Connor Arendell (un américain maladroit autour des greens du 8 et du 15 ou Haydn Porteous, partenaire de Thomas Linard aujourd’hui.

Les organisateurs (ASO et la SEGV) ont conjugué le talent de leurs équipes respectives pour que les joueurs s’expriment dans les meilleures conditions possibles et pour que le public puisse suivre les parties les plus intéressantes même si toutes demandent les mêmes efforts et les mêmes qualités. De nombreux bénévoles, golfeurs eux-mêmes, ont apporté leur écot et vont poursuivre leur tâche demain, pour que cette 3e édition soit suivie de nombreuses autres jusqu’à la Ryder Cup de 2018, grand moment puisque le golf national accueillera les meilleurs joueurs américains et européens. Je vois bien des Alexander Lévy, Cyril Bouniol, Thomas Linard (pourquoi pas ?) ou encore un Victor Dubuisson enfin souriant, candidater pour défendre le drapeau bleu à étoiles qui valent bien celles du drapeau des Etats-Unis. 
(1) Après deux jours de compétition, le champ de joueurs est réduit à 60 plus ex-æquo.

24 juillet 2015

Dix parlementaires de l'ex-UMP cautionnent l'invasion de la Crimée devenue poutinienne


Pendant quelques jours, je n’ai pas pensé que l’événement méritait qu’on y consacrât du temps et de l’énergie. Mais à les voir se pavaner dans les rues de Sébastopol, ceints de leur écharpe tricolore, vociférant et éructant à qui mieux mieux, franchement je me suis dit que ces députés et sénateurs-là, membres de LR (1) pour la plupart, venaient de franchir les limites de l’immonde.

Bruno Leroux, moins agressif et peut-être plus avisé, a dit des dix élus français en visite en Crimée (photo) qu’ils étaient la honte du Parlement. Il a raison. Du parlement et un peu plus puisque ces messieurs (pour l’essentiel de cette délégation) sont tout de même des représentants de la nation et par conséquent des citoyens qui les ont (ou pas) élus. Il se trouve que la Crimée, avant l’invasion russe, faisait partie du territoire ukrainien et que l’annexion s’est produite par la force et une forme de violence propre aux armées poutiniennes. Comment des parlementaires français peuvent-ils cautionner de tels actes ? Comment peuvent-ils, par leur visite, soutenir la politique de Poutine ? La télévision russe a relayé ces images et ces visages, la honte de la République française.

Interrogés par les journalistes français, les Myard et autres Mariani, ont affirmé qu’ils  défendaient « la vérité ». Alors que les instances internationales ont toutes condamné Moscou pour cette violation des règles de droit, on ne peut manquer de s’interroger sur le sens de cette visite dans la Crimée devenue russe au mépris de toutes les règles interdisant de modifier les frontières par le seul usage de la force ou de la ruse.

Peu de pays (et pas une démocratie réelle) ont reconnu cette annexion. En droit, la Crimée est donc toujours ukrainienne. Mais le comportement de ces parlementaires rappelle que le général de Gaulle lui-même n’hésita pas à se tourner vers Staline pour faire pièce au mépris de Roosevelt. Staline, un parangon de vertu et de liberté ! Comme son élève Poutine seulement bridé par la crise économique et financière. Ce qui ne l'empêche pas de lorgner vers Varsovie ou Vilnius…

A leur retour en France, les parlementaires voyageurs ne seront pas ovationnés sur le Tarmac de l’aéroport Charles de Gaulle. Ils seront sans doute fêtés par les extrémistes du Front national très favorables à Moscou et surtout très hostiles à l’Europe qui se construit tant bien que mal tout en sauvant l’essentiel c’est-à-dire la paix.

(1) Depuis que l’UMP s’appelle « Les Républicains » je ne me sens plus le droit de manier ce mot sans pincettes.

22 juillet 2015

Bruno Le Maire confond mépris et démagogie


Bruno Le Maire sur les barrages. Et il n'a pas honte ? (DR)
Il porte des chaussures Berlutti à 1500 euros la paire. Il se fait tailler des costumes (pas encore des vestes) chez les professionnels les plus célèbres, il écrit des livres (avec l’aide de « nègres » ?) qui lui rapportent des dizaines de milliers d’euros de droits d’auteur ; Cela ne l’empêchait pas, jadis, d’employer sa femme au sein de son staff parlementaire pour quelques milliers d’euros mensuels.

Le député d’Evreux, Bruno Le Maire, sous des dehors bien mis et des allures de gendre idéal, est quelqu’un de féroce. Sarkozy en sait quelque chose. Que la cruauté ne soit pas l’apanage des seuls hommes politiques n’est pas un scoop. Mais qu’un ancien ministre de l’agriculture se rende sur les barrages montés par les éleveurs et les membres de la FNSEA, notamment, pour critiquer « le mépris » du gouvernement à leur égard, relève de la provocation et du pousse-au-crime.

Ils sont peu nombreux, sauf à la droite extrême évidemment, ceux qui hurlent avec les loups. Ils sont prudents ceux qui connaissent les règles européennes, la disparition des quotas laitiers, l’élevage massif de porcs en Allemagne et en Espagne produits à des prix et des salaires défiant toute concurrence. Ils ne sont pas pléthore ceux qui savent combien les exigences réglementaires en France visant à respecter le bien-être animal et aussi la qualité des viandes ont conduit les professionnels à investir et à s’endetter.

Bruno Le Maire exagère. Sciemment. Il a pourtant été ministre de l’Agriculture et connaît les difficultés des filières des viandes qu’elles soient bovines, porcines ou ovines. Quel problème a-t-il résolu ? Quelles solutions a-t-il mises en place ? Que Le Maire se cantonne à son rôle d’opposant reste dans la nature du combat politique mais alors il doit utiliser les bons mots. C’est à cette aune-là qu’on juge les hommes aspirant aux plus hautes fonctions. Le mot mépris est un terme si galvaudé qu’il en dit trop ou pas assez. Quand le gouvernement sort 600 millions d’euros de la poche des contribuables français pour limiter la dette des éleveurs, il fait œuvre de solidarité et de responsabilité. Où est le mépris ?

21 juillet 2015

Sarko le Tunisien accuse Hollande d'être l'auteur du chaos libyen


Le voyage fut présidentiel. Avec voitures de sécurité, gardes du corps, réception chez le chef de l’état actuel, cérémonie au musée national du Bardo…les Tunisiens ont déroulé le tapis rouge pour Sarkozy. C’est ainsi qu’ils le remercient de son action en Libye quand, sous l’égide de Bernard-Henri Lévy, Sarko faisait la chasse au dictateur, le même qui l’avait reçu en grande pompe à Paris lors d’une cérémonie de 14 juillet. Les Tunisiens ne sont pas rancuniers. Ils lui pardonnent, sans doute, ses folies et ses excès.

Car depuis la mort de Kadhafi, le chaos règne à Tripoli où l’Etat islamique, Al Qaïda au Maghreb islamique, des milices rebelles, des pouvoirs autoproclamés hantent les rues et les esprits de ce pays totalement désorganisé. Depuis l’intervention armée française avec ses alliés, la Libye est devenue un vaste champ de ruines et d’intérêts où circulent les armes et la drogue, où sévissent les bandes et les clans, où tous les trafics se font à quelques kilomètres seulement du sud de l’Europe. Voilà le bilan lamentable de Sarkozy.

Le chaos libyen est même à l’origine de toutes ces migrations devenues un problème en Europe. Et Sarkozy n’y va pas de main morte si je puis dire. Il accuse carrément Hollande d’avoir abandonné la Libye à son triste sort comme il l’accuse d’être un Tsipras-menteur…Alors là, s’agissant de mensonges, le personnage en est la caricature même si bien décrite par les Guignols de l’info. Pas un jour sans une contradiction, par une semaine sans un retournement (le cas grec en est l’exemple) pas un mois sans qu’un Guéant vende la mèche dans l’affaire Pérol, qu’un Tapie confirme le rôle de Sarko dans son arbitrage à 407 millions d’euros, sans que le même Guéant soit inquiété dans le dossier du financement libyen…et le tout à l’avenant.

Heureusement, je ne crois pas que les électeurs de droite feront l’erreur de le désigner comme candidat à la présidentielle de 2017. Je sais bien qu’une candidature Sarko ferait l’affaire de François Hollande mais la droite française a eu beau être la plus bête du monde, elle n’est pas totalement aveugle. Elle voit bien que Sarkozy a perdu la main et le nord et qu’il s’époumone en de vaines courses au pouvoir.

19 juillet 2015

On appelle cela le pragmatisme…ou l'art de changer de discours et de politique


Un monde sépare les discours des élus dans l’opposition et leur conduite une fois arrivés aux affaires. On appelle cela le pragmatisme. Alexis Tsipras, le premier ministre grec en est évidemment l’exemple le plus frappant. Quand, il y a deux ans, au sein de Syriza, il demandait la sortie de l’euro, et quand, aujourd’hui, après un référendum gagné, il propose d’adopter le plan imposé par les créanciers justement refusé par les électeurs grecs, il y a plus qu’une contradiction. Certains en Grèce l’accusent d’être un traître, d’autres lui reprochent ses incohérences, d’autres, enfin, comprennent ces changements de pied sous les effets conjugués de la réalité et du possible.
Alexis Tsipras va donc modifier son gouvernement et accepter de suivre une politique qu’hier il condamnait. M. Tsipras n’est pas le premier chef d’état ou de gouvernement, et il ne sera pas le dernier, à faire le contraire (ou presque) de ce pourquoi il a été élu. En France, nous sommes bien placés pour savoir qu’entre le discours du Bourget et la politique actuellement conduite par le couple Hollande-Valls, il y a plus qu’un hiatus. Il ne faut pas aller chercher plus loin les critiques acerbes de Dominique Strauss-Kahn. Loin d’avoir les mains dans le cambouis, il peut se permettre de distiller ses avis et propositions, corrigeant tel ou tel aspect des politiques conduites par d’autres que lui. N’oublions tout de même pas que DSK n’est pas né de la dernière pluie et qu’il était directeur du FMI lorsque des plans d’austérité ont été imposés à la Grèce dans les années 2010-2011 ! Comme quoi…

Bernard Leroy avec Jean Lecanuet. (photo JCH)
Il en va de même au plan local. Prenons l’exemple de Bernard Leroy. Quand il était dans l’opposition aux précédents présidents de la CASE (MM. Martin et Yung) le maire du Vaudreuil s’opposait souvent (pas toujours) à certaines décisions répondant à une certaine vision du territoire. Franck Martin a été de ceux qui ont compris très tôt l’intérêt de l’intercommunalité et on ne peut mettre en cause la volonté qu'il avait de défendre des projets collectifs parfois au détriment des stricts intérêts locaux. Bernard Leroy s’était fait le défenseur des « petits » maires…mais maintenant qu’il a la présidence de la CASE, ses devoirs ne sont plus les mêmes. Une attitude d’opposant minoritaire n’engage à rien alors qu'un président d’agglomération doit concilier les contraires et, parfois, remettre en cause ses certitudes ; C’est ainsi que Bernard Leroy vient de proposer un plan local d’urbanisme à l’échelle du territoire de Seine-Eure (ce qui est cohérent et parfaitement admissible) mais cette position est contraire à celle qu’il défendait dans le passé. Même s’il a mis quelques bémols, certains maires aux visions étroites le lui reprochent.
Comme d’autres ont raison de s’étonner que Louviers soit une ville bien servie. Trop bien servie. Franck Martin réussissait à intercommunaliser des projets strictement lovériens. François-Xavier Priollaud continue avec l’appui de son collègue Leroy. Il n’y a rien de nouveau sous le soleil.

17 juillet 2015

On peut aider des sans papiers pour des raisons humanitaires sans être condamné

Communiqué de la section de Perpignan de la ligue des droits de l'Homme : 
« Denis Lambert, poursuivi pour avoir hébergé une famille sans-papiers à Perpignan et pour leur avoir demandé de participer aux tâches ménagères, a été relaxé, lors de l'audience du 15 Juillet au Tribunal de Perpignan. Une très importante mobilisation avait lieu devant les marches du Tribunal, avec de nombreuses organisations, des soutiens nationaux comme internationaux, notamment de Catalogne Sud.
Fait extrêmement rare, Achille Kiriakides, le même procureur qui avait inculpé Denis Lambert, a convenu qu'une telle inculpation ne pouvait avoir lieu étant donné l’article L.622-4 du CESEDA qui stipule que l’aide au séjour irrégulier d’un étranger ne peut donner lieu à des poursuites pénales si elle répond à un but humanitaire.
Cette victoire rappelle surtout que la solidarité n’est pas un délit dans le droit français et conforte les organisations de défense des droits des étrangers dans l’aide qu’elles apportent aux familles sans-papiers, en suppléant le rôle de l’Etat. Et enfin cette relaxe fera jurisprudence et rassurera tous ceux qui hébergeront solidairement des sans papiers. »
 

15 juillet 2015

La presse allemande ne ménage pas ses dirigeants jugés trop sévères à l'égard de la Grèce

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Wolfgang Schaüble.
La presse allemande, surtout la presse dite de gauche évidemment, est extrêmement sévère à l’égard d’Angela Merkel et de Wolfgang Schäuble (prononcez choye-bleu et non chaubol comme nombre de journalistes télévisés le font) les deux participants au sommet de l’euro-zone, d’une part et de l’assemblée générale des chefs d’états et de gouvernements de ladite euro-zone d’autre part. Pour les rédacteurs(trices) allemand(e)s les dirigeants de leur pays se sont montrés bien trop rigides et sévères vis-à-vis de la Grèce.

Wolfgang Schäuble n’a-t-il pas fait circuler une note rédigée par ses soins créant un fonds de garantie des privatisations réalisées en Grèce et basée au Luxembourg et prévoyant une sortie provisoire (cinq ans) de la Grèce de la zone euro. Aucun traité, aucun texte européen ne prévoit une telle solution. Au-delà du fait que le ministre allemand est réputé pour sa poigne de fer et la haine qu’il voue à l'ancien ministre Xanis Varoufakis (qui la lui rendait bien) il va de soi que sans la volonté française de conserver la Grèce au sein de la zone euro, de fortes présomptions font penser qu’Athènes aurait été viré avec pertes et fracas. Il se trouve que les responsables Finlandais, slovaques et quelques autres étaient d’accord avec le ministre allemand. C'est dire.

Il faudra des années, écrivent les journalistes allemands, pour que cette attitude hautaine et méprisante disparaisse des pensées. Alors qu’il a fallu des décennies pour que l’Allemagne retrouve ses galons de démocratie et gagne la confiance des autres pays de l’Union européenne, une nuit de négociations âpres et sévères pourrait bien avoir altérer à la baisse ce sentiment. Jean-Luc Mélenchon dans son livre récent « Le hareng de Bismark » écrit pour le résumer : « Ceci est un pamphlet. Mon but est de percer le blindage des béatitudes de tant de commentateurs fascinés par l'Allemagne. Je prends la plume pour alerter : un monstre est né sous nos yeux, l'enfant de la finance dérégulée et d'un pays qui s'est voué à elle, nécrosé par le vieillissement accéléré de sa population. L'un ne serait rien sans l'autre. Cette alliance est en train de remodeler l'Europe à sa main. Dès lors, l'Allemagne est, de nouveau, un danger. »

L’ancien président du parti de gauche n’y va pas de main morte. Mais les faits du week-end pourraient bien lui donner raison. Il est donc vital et nécessaire que François Hollande parvienne à faire de la relation franco-allemande une relation plus équilibrée. Pour ce faire, il convient, certes, de se montrer crédibles et responsables. Exactement ce qu’on demande aux Grecs mais à condition de ne pas tuer le malade par des traitements de cheval. Angela Merkel semble avoir perçu le danger et a sans doute freiné les ardeurs de son ministre pourtant très populaire outre-Rhin. A François Hollande de méditer cette pensée teintée d’humour de Michel Audiard : « lors de la dernière guerre, les Français parlaient aux Français. Les Allemands aussi. »

14 juillet 2015

Corinne Le page candidate PRG aux régionales dans l'Eure ? Une craque !


Corinne Lepage.
Corinne Lepage tête de liste aux prochaines élections régionales dans l’Eure ? C’est  le bobard que semble avoir avancé Franck Martin, radical de gauche, en passe d’être éliminé des candidats éligibles sur la liste que conduira Marc-Antoine Jamet, choisi par les socialistes. On sait que le mandat de conseiller régional est le dernier qui permet à l’ancien maire de Louviers d’émarger à un budget de collectivité territoriale. Il s’est suffisamment plaint publiquement de sa situation financière personnelle difficile pour qu’on ignore que, s’il n’était pas retenu sur une liste susceptible de lui ouvrir les portes de la nouvelle assemblée à cinq départements, il serait contraint de chercher un emploi public ou privé.

Mais comme Nicolas Mayer-Rossignol, le président sortant de la région Haute-Normandie choisit les hommes et les femmes candidat(e) s sur les listes d’union de la gauche (PS-PRG et d’autres ?) dans les cinq départements normands, il n’est actuellement pas enclin à permettre à Franck Martin d’être parmi les impétrants. Plusieurs raisons évidentes à cela : la succession d’échecs électoraux à Louviers démontrant une perte de crédibilité et de sympathie auprès des citoyens mais aussi l’absence de confiance dans un homme ayant pratiqué toutes les recettes des bonnes et mauvaises pratiques politiciennes et, enfin, la volonté du président actuel de la région Haute-Normandie (candidat à la présidence de la future grande région) de renouveler les candidat(e)s donc les élu(e)s et de donner leur chance à des nouveaux venus dans le paysage normand.

La menace de la candidature de Corinne Lepage est donc purement formelle car celle-ci n’a aucun lien en Normandie. Il faut la prendre pour ce qu’elle est : une craque. La célèbre avocate des causes environnementales est une femme respectable qui a côtoyé génération Écologie, François Bayrou, créé son propre mouvement. Elle est connue pour ses luttes contre la corruption et les agressions contre notre environnement. Mais, franchement, que viendrait-elle faire dans l’Eure avec pour seul viatique le fait de gêner le parcours de la liste Jamet : quel programme, quel élan, quelle modernité ! Dans notre département, le PRG ne peut se revendiquer que de son étiquette. Ses militants se comptent sur les doigts d’une main. Il est temps qu’il cesse de nous prendre pour des cruches, comme dirait l’un de ses dirigeants.

13 juillet 2015

La Grèce fait partie de l'Europe et Nicolas Sarkozy s'est montré bien maladroit


Nicolas Sarkozy aurait dû tourner sa langue plusieurs fois dans sa bouche avant de l’ouvrir. De quelque côté qu’on se tourne, ses paroles auront été plus qu’imprudentes. Ses attaques hier contre François Hollande semblent, en effet, aujourd’hui, maladroites et excessives. Motivées par la haine et non pas l’intérêt de l’Europe et de la France. L’accord scellé, ce matin, à Bruxelles, discrédite l’ancien président de la République, lequel ne s’est pas montré à la hauteur de l’enjeu. Et par conséquent à celle de la fonction à laquelle il aspire à nouveau. Sarkozy s’est montré très petit.

Car si accord il y a, on le doit en partie — mais en grande partie tout de même — à François Hollande. Sa détermination et son insistance à vouloir conserver la Grèce dans la zone euro l’ont emporté contre toutes les préventions et les menaces de voir ce pays européen, berceau de la démocratie, quitter l’Europe ou en tout cas sortir de sa zone d’influence. On sait, depuis quelques jours, que la France a mis à disposition de la Grèce ses meilleurs experts, ses meilleurs fonctionnaires du Trésor public, pour qu’Alexis Tsipras présente des mesures « sérieuses et crédibles. » Le travail a été fait et bien fait. Si les parlements consultés adoptent le plan signé ce matin par les 19 membres de la zone euro, les malheurs des Grecs ne seront pas terminés mais un espoir sera au bout du chemin.

Face à la hargne de Wolfgang Schaüble, le ministre des finances allemand, très désireux du Grexit (Grèce exit) il fallait toute l’expérience et une volonté de fer de la part des Français et de quelques autres aussi (dont Jean-Claude Juncker) pour proposer un plan de rétablissement voire un plan de création d’un état grec fort et mieux organisé. Certes, la Grèce va s’obliger à quelques sacrifices. Des privatisations, des garanties, du temps et de l’argent. Et un peuple soumis à un régime draconien. Il reste que cet accord n’est encore qu’un morceau de papier et qu’il revient aux élus et aux gouvernements de le mettre en musique. Comme l’écrit François Loncle, dans un communiqué : « La crise grecque montre que le fonctionnement de l’eurozone doit être foncièrement amendé dans un sens démocratique. Elle souligne également que la construction européenne ne peut pas se faire sous la conduite d’un seul pays, aussi important soit-il, ni même sous celle du couple franco-allemand qui a pourtant joué un rôle historique décisif. Il s’agit d’une entreprise collective qui doit respecter chaque membre, qu’il soit grand ou petit. Comme l’Allemagne ou la France, la Grèce fait partie de l’équipe Europe. »

10 juillet 2015

Marc Fiorentino aurait bien tout faux


Caroline Roux, qui supplée Yves Calvi dans C dans l’air, n’a pas modifié la liste des invités habituels de cette émission de fin d’après-midi ; Ses invités présentés comme des experts parlent de la pluie et du beau temps. La Grèce a évidemment été le thème dominant des dernières émissions. Parmi ces experts, il en est un que je voudrais saluer pour ses erreurs d’analyses et ses accusations péremptoires. J'ai l'impression qu'il s'est trompé sur toute la ligne.

Marc Fiorentino, puisqu’il s’agit de lui, s’est montré extrêmement imprudent à l’égard de la personnalité et de l’action d’Alexis Tsipras. Ce dernier a été présenté, en permanence par le soi-disant expert, comme un gauchiste invétéré, un homme d’extrême gauche venu pour casser la baraque c’est-à-dire la zone euro, un personnage non fréquentable plus soucieux de garder le pouvoir que d’organiser l’avenir de son pays. Vous verrez, assurait l’économiste indépendant (de qui ou de quoi ?) Tsipras joue la carte du pire et dans trois mois, on vivra une situation à la Chypriote. Banques en faillites, retour de la drachme, crise humanitaire…

Alexis Tsipras, premier ministre de la Grèce, connaît l’histoire de son pays et a une claire vision de l’héritage que lui ont légué les conservateurs et le PASOK, ces socialistes en « peau de lapin » ainsi que les appelait un ancien ami. Tsipras savait très bien que dans son bras de fer avec l’Eurozone, il devrait à un moment ou à un autre, passer par le trou au chien. Il n’a pas choisi la politique du pire même s’il sait que le plan présenté hier soir à Bruxelles, va entraîner en Grèce des sacrifices sociaux et des souffrances. Le but est que ces sacrifices soient partagés entre les riches et les pauvres et que les principaux atouts d’Athènes ne soient pas joués bêtement c'est-à-dire à perte.

A lire les principales propositions d’Alexis Tsipras (à faire adopter par son parlement) la Grèce veut préserver le tourisme un secteur essentiel de sa balance commerciale. Il souhaite aussi s’attaquer à l’oligarchie, aux armateurs et aux propriétaires fonciers jusqu’ici épargnés. Tsipras veut construire un état, un vrai, dans lequel la corruption ne sera pas le régulateur socio-économique des arrivistes et autres privilégiés. François Hollande a jugé le plan de Tsipras « sérieux et crédible ». Encore faut-il que les autres chefs d’états et de gouvernements en fassent autant.