24 juillet 2015

Dix parlementaires de l'ex-UMP cautionnent l'invasion de la Crimée devenue poutinienne


Pendant quelques jours, je n’ai pas pensé que l’événement méritait qu’on y consacrât du temps et de l’énergie. Mais à les voir se pavaner dans les rues de Sébastopol, ceints de leur écharpe tricolore, vociférant et éructant à qui mieux mieux, franchement je me suis dit que ces députés et sénateurs-là, membres de LR (1) pour la plupart, venaient de franchir les limites de l’immonde.

Bruno Leroux, moins agressif et peut-être plus avisé, a dit des dix élus français en visite en Crimée (photo) qu’ils étaient la honte du Parlement. Il a raison. Du parlement et un peu plus puisque ces messieurs (pour l’essentiel de cette délégation) sont tout de même des représentants de la nation et par conséquent des citoyens qui les ont (ou pas) élus. Il se trouve que la Crimée, avant l’invasion russe, faisait partie du territoire ukrainien et que l’annexion s’est produite par la force et une forme de violence propre aux armées poutiniennes. Comment des parlementaires français peuvent-ils cautionner de tels actes ? Comment peuvent-ils, par leur visite, soutenir la politique de Poutine ? La télévision russe a relayé ces images et ces visages, la honte de la République française.

Interrogés par les journalistes français, les Myard et autres Mariani, ont affirmé qu’ils  défendaient « la vérité ». Alors que les instances internationales ont toutes condamné Moscou pour cette violation des règles de droit, on ne peut manquer de s’interroger sur le sens de cette visite dans la Crimée devenue russe au mépris de toutes les règles interdisant de modifier les frontières par le seul usage de la force ou de la ruse.

Peu de pays (et pas une démocratie réelle) ont reconnu cette annexion. En droit, la Crimée est donc toujours ukrainienne. Mais le comportement de ces parlementaires rappelle que le général de Gaulle lui-même n’hésita pas à se tourner vers Staline pour faire pièce au mépris de Roosevelt. Staline, un parangon de vertu et de liberté ! Comme son élève Poutine seulement bridé par la crise économique et financière. Ce qui ne l'empêche pas de lorgner vers Varsovie ou Vilnius…

A leur retour en France, les parlementaires voyageurs ne seront pas ovationnés sur le Tarmac de l’aéroport Charles de Gaulle. Ils seront sans doute fêtés par les extrémistes du Front national très favorables à Moscou et surtout très hostiles à l’Europe qui se construit tant bien que mal tout en sauvant l’essentiel c’est-à-dire la paix.

(1) Depuis que l’UMP s’appelle « Les Républicains » je ne me sens plus le droit de manier ce mot sans pincettes.

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