19 juillet 2015

On appelle cela le pragmatisme…ou l'art de changer de discours et de politique


Un monde sépare les discours des élus dans l’opposition et leur conduite une fois arrivés aux affaires. On appelle cela le pragmatisme. Alexis Tsipras, le premier ministre grec en est évidemment l’exemple le plus frappant. Quand, il y a deux ans, au sein de Syriza, il demandait la sortie de l’euro, et quand, aujourd’hui, après un référendum gagné, il propose d’adopter le plan imposé par les créanciers justement refusé par les électeurs grecs, il y a plus qu’une contradiction. Certains en Grèce l’accusent d’être un traître, d’autres lui reprochent ses incohérences, d’autres, enfin, comprennent ces changements de pied sous les effets conjugués de la réalité et du possible.
Alexis Tsipras va donc modifier son gouvernement et accepter de suivre une politique qu’hier il condamnait. M. Tsipras n’est pas le premier chef d’état ou de gouvernement, et il ne sera pas le dernier, à faire le contraire (ou presque) de ce pourquoi il a été élu. En France, nous sommes bien placés pour savoir qu’entre le discours du Bourget et la politique actuellement conduite par le couple Hollande-Valls, il y a plus qu’un hiatus. Il ne faut pas aller chercher plus loin les critiques acerbes de Dominique Strauss-Kahn. Loin d’avoir les mains dans le cambouis, il peut se permettre de distiller ses avis et propositions, corrigeant tel ou tel aspect des politiques conduites par d’autres que lui. N’oublions tout de même pas que DSK n’est pas né de la dernière pluie et qu’il était directeur du FMI lorsque des plans d’austérité ont été imposés à la Grèce dans les années 2010-2011 ! Comme quoi…

Bernard Leroy avec Jean Lecanuet. (photo JCH)
Il en va de même au plan local. Prenons l’exemple de Bernard Leroy. Quand il était dans l’opposition aux précédents présidents de la CASE (MM. Martin et Yung) le maire du Vaudreuil s’opposait souvent (pas toujours) à certaines décisions répondant à une certaine vision du territoire. Franck Martin a été de ceux qui ont compris très tôt l’intérêt de l’intercommunalité et on ne peut mettre en cause la volonté qu'il avait de défendre des projets collectifs parfois au détriment des stricts intérêts locaux. Bernard Leroy s’était fait le défenseur des « petits » maires…mais maintenant qu’il a la présidence de la CASE, ses devoirs ne sont plus les mêmes. Une attitude d’opposant minoritaire n’engage à rien alors qu'un président d’agglomération doit concilier les contraires et, parfois, remettre en cause ses certitudes ; C’est ainsi que Bernard Leroy vient de proposer un plan local d’urbanisme à l’échelle du territoire de Seine-Eure (ce qui est cohérent et parfaitement admissible) mais cette position est contraire à celle qu’il défendait dans le passé. Même s’il a mis quelques bémols, certains maires aux visions étroites le lui reprochent.
Comme d’autres ont raison de s’étonner que Louviers soit une ville bien servie. Trop bien servie. Franck Martin réussissait à intercommunaliser des projets strictement lovériens. François-Xavier Priollaud continue avec l’appui de son collègue Leroy. Il n’y a rien de nouveau sous le soleil.

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