22 mai 2015

S'en prendre à des enfants pour provoquer leurs parents : une preuve caricaturale de lâcheté


 Des enfants d’origine maghrébine ont été destinataires de dessins du prophète mis à leur insu dans leur cartable et cela au sein d’une école de Val-de-Reuil. Quelles ne furent pas la surprise et la stupeur de leurs parents en découvrant ce qu’il convient d’appeler une provocation scandaleuse et, sans doute, à vocation xénophobe ou raciste.
Pierre Desproges affirmait qu’on peut rire de tout mais pas avec n’importe qui. C’est exactement de cela qu’il s’agit. Les enfants sont innocents. Ils fréquentent l’école de la République, laïque et ouverte au monde. Ils n’ont pas à subir les conséquences des obsessions ou des sales pensées des adultes. Marc-Antoine Jamet, maire de Val-de-Reuil, a réagi ainsi :

« On peut penser exactement ce que l'on veut des caricatures ou des dessins qui, dans Charlie-Hebdo ou ailleurs, se moquent de la religion, des mœurs ou de la politique. On est obligé ni de les regarder, ni de les apprécier. Cela relève de la plus élémentaire liberté de pensée. En revanche, il est insupportable de les utiliser sciemment comme des provocations, comme des discriminations, comme des intimidations. Ce comportement devient intolérable, inadmissible, lorsqu’il consiste à s’en prendre à tel ou tel, en fonction de sa race, de ses opinions, de ses croyances, qui plus est dans une école publique, qui plus est à l'encontre d'enfants, qui plus est à Val-de-Reuil où 16.000 habitants issus d'une soixantaine de pays vivent en parfaite intelligence.

La distinction entre ce que chacun, pour peu qu’il respecte les lois en vigueur, a le droit d’écrire et de publier, d’une part, et ce que chacun, éventuellement en alertant les tribunaux, peut critiquer, discuter, refuser d’approuver ou, même, de considérer, d’autre part, s’impose à l’ensemble des citoyens ou des étrangers qui résident sur le territoire de la République Française. Cette ligne de partage est aux fondements des notions de liberté et de laïcité qui sont nos valeurs communes. Dans le respect de la réglementation qui en prévoit naturellement les nécessaires limitations, voire les exceptions, elles encadrent notre société, notre nation à l’instar des idées de solidarité, d’égalité et de fraternité.

C’est pourquoi je veux condamner sans la moindre ambiguïté cette main malveillante, cette action isolée qui a permis de glisser -anonymement- une enveloppe dans le sac de deux petits élèves de l’école maternelle Coluche afin de les choquer, de les heurter, de faire mal à leur famille. L’intention d’offenser dépasse ici la matérialité des faits. Cette lâcheté n’a aucune excuse que ce soit à Val-de-Reuil ou dans toute autre école de notre pays ! Ce sont des enfants !

C’est parce que je vois dans cette démarche bêtise profonde, méchanceté gratuite, volonté de nuire que j’exprime ma solidarité entière aux familles et aux enseignants concernés. Les recevant aujourd’hui en Mairie, je leur dirai, à la fois qu’il leur faut garder leur calme comme devant toute situation, face à cette agression morale qui les visait peut-être davantage personnellement qu’en raison de leurs convictions spirituelles (que par ailleurs je ne connais pas) et, plus important encore, que tout est mis en œuvre pour assurer, face à des adultes mal intentionnés, la sécurité de tous les écoliers rolivalois, aux abords et à l’intérieur de nos 14 écoles, trois collèges et de notre lycée. En lien étroit avec l’Inspection Académique, j’ai pris la décision premièrement de renforcer la présence des médiateurs et de la police municipale dans l’école, deuxièmement de limiter la circulation des adultes dans les établissements du premier degré. La sécurité, qui protège les plus faibles, les plus petits, est le droit et l’affaire de tous. »

21 mai 2015

Nicolas Mayer-Rossignol et Marc-Antoine Jamet : « empêcher Hervé Morin de se servir de la Normandie »


Nicolas Mayer-Rossignol appelle à l'union des socialistes et de la gauche. (photo JCH)
Il faudra une météo politique au beau fixe pour que les socialistes aient une petite chance de limiter la casse lors des prochaines élections régionales de décembre prochain. Avec la création de la région normande rassemblant la Haute et la Basse Normandie, la gauche a récolté un handicap supplémentaire puisqu’il est de notoriété historique que le Calvados, l’Orne et la Manche préfèrent depuis toujours (sauf vague rose nationale) les conservateurs aux progressistes.

Mais comme les électeurs vont voter par département, chaque fédération socialiste doit se mettre au travail et aussi à la manœuvre puisque le nombre de candidats dépasse — et de loin — le nombre de places disponibles. Cela montre qu’un mandat électif attire autant les postulants que les difficultés à les choisir. Dans l’Eure ce travail de sélection appartient à trois protagonistes : la tête de liste régionale, Nicolas Mayer-Rossignol, actuel président de la région haut normande, la tête de liste départementale, Marc-Antoine Jamet, vice-président sortant et enfin les militants qui devront se prononcer par voter sur la composition de la liste PS de premier tour avec, sans doute, un ou plusieurs membres du PRG puisque ce parti en voie de disparition dans l’Eure veut quand même faire une petite apparition.

Le conseil fédéral, le parlement départemental du PS, était réuni, hier soir à Evreux, pour apprendre le résultat des délibérations du bureau fédéral (le gouvernement) et entendre les noms des candidat(e)s retenu(e)s. je ne vais évidemment pas dévoiler le contenu des discussions mais il n’est pas inutile que le public sache comment cette liste a été constituée. Nicolas et Marc-Antoine forment un duo uni, efficace et compétent. Ils ont souhaité mettre en avant le rajeunissement souhaité par tous, un renouvellement des candidats respectant la parité, les territoires, la diversité et l’attachement aux valeurs de la gauche.
Face à la droite dont la locomotive (à vapeur) s’appellera Hervé Morin, réputé pour ses petites phrases souvent historiques et son absentéisme permanent au sein du conseil régional sortant, la liste socialiste euroise a fière allure. Elle a été approuvée à plus de 80 % des votants exprimant ainsi la satisfaction à l’égard des candidat(e)s et saluant le travail des bâtisseurs.

Nicolas Mayer-Rossignol n’a pas manqué d’insister sur la nécessité d’une union sans faille ni états d’âmes de la famille socialiste. Toutes les avanies, toutes les querelles du passé (vieux ou récent) doivent être jetées à la rivière. Seul compte un objectif : gagner en décembre prochain pour préserver les acquis, poursuivre l’élan et empêcher la droite de revenir aux affaires régionales compte tenu du mauvais souvenir qu’elle a laissé.
La tête de liste régionale n’a pas caché qu’au second tour, il faudrait ouvrir la liste à des partenaires ayant décidé de jouer l’autonomie au premier. « Sans union de la gauche, nous perdrons » a constaté Nicolas Mayer-Rossignol. Il reste donc huit mois aux candidats, élus, militants, pour convaincre les électeurs que le rôle de la région est devenu essentiel pour leur vie quotidienne et le développement économique, culturel, associatif, social, éducatif…et pour inverser la courbe des sondages. Le résultat des législatives britanniques prouve que les instituts n’ont pas toujours raison. 

18 mai 2015

L'innocence de Jérôme Kerviel n'est plus un fantasme


Pour se tirer du mauvais pas dans lequel elle risque d’être entraînée, la direction de la Société générale se justifie en affirmant que Jérôme Kerviel a systématiquement été condamné par la justice depuis que son affaire a vu le jour. On a envie de dire, « évidemment » puisque la policière de la PJ chargée de l’enquête a déclaré au juge d’instruction saisi d’une plainte par l’ancien trader « fou » ( ?) que toutes les investigations demandées par ses soins n’avaient pas été entreprises et qu’elle s’est faite enfumée par la SG laquelle lui a fourni des témoins et interdit à d’autres de répondre à ses convocations.

Le site Médiapart révèle de nombreux autres extraits de l’audition de la commandante de police devenue une spécialiste des activités boursières au cours de laquelle elle exprime l’évolution de son intime conviction à savoir qu’en 2008 elle croyait Kerviel coupable mais qu’en 2015, elle le croit totalement innocent. Autrement dit, ses supérieurs hiérarchiques savaient que Jérôme Kerviel prenait des positions osées (pour le moins) mais face aux pertes (4,9 milliards d’euros) il aurait été lâché et serait devenu un lampiste de luxe.

Au passage, si la Société générale a perdu 4,9 milliards d’euros, quelqu’un les a empochés. A ce stade on ignore quels sont les bénéficiaires de ce magot et il faudra bien qu’un jour, cette information soit rendue publique pour connaître le pourquoi du comment. La Société générale, après les plaintes déposées par Jérôme Kerviel, a également porté plainte pour dénonciation calomnieuse. Il n’est pas certain que les dirigeants de la banque aient eu conscience du danger qu’ils couraient dans l’ignorance qu’ils étaient des intentions de la policière. Celle-ci n’est pas fantasque. Elle est réputée pour être une excellente enquêtrice et n’a pas caché au juge que son témoignage lui enlevait un poids moral important, sa conscience la taraudant sérieusement depuis quelques années. Et surtout, convaincue de l’innocence de l’homme damné, elle avait des nuits sans sommeil.

Les leçons de tout cela ? D’abord ne pas s’emballer. Se rappeler comment Sarkozy parvient à passer entre les gouttes. Sans être un adepte de la théorie du complot, on peut toujours imaginer des liens plus ou moins discrets entre ceux qui fréquentent certaines écoles face à ceux qui se sont simplement faits à la force du poignet ou du clavier. Ensuite, se féliciter de l’existence des juges d’instruction que Sarkozy voulait supprimer. Enfin, constater, une fois de plus, que seuls des sites d’informations libres et indépendants des puissances d’argent peuvent sortir ce qu’on nous cacherait par ailleurs. Moi qui suis un lecteur du Monde depuis 1968, m’étonne de la relative discrétion consacrée par ce journal aux informations de Médiapart. « Le Monde » n’est pas Jean-Michel Apathie tout de même !

17 mai 2015

« Charlie-Hebdo » est mort deux fois


Lettre d’entretien avant licenciement pour faute grave, texte rendu public exigeant une nouvelle gouvernance, 270 000 abonnés et une sacrée rente, afflux massif de dons d’argent dont on ne sait pas trop bien quoi faire, pouvoir tenu par des mains raides…voilà à quoi en est réduite l’équipe de Charlie Hebdo. On est loin des embrassades, des larmes et des messages de sympathie du monde entier après la tuerie de janvier et la mort des membres de l’équipe du journal satirique assassinés pour avoir été des hommes et des femmes debout.

Comment en est-on arrivé là ? Comment, en quelques semaines seulement, un collectif forcément uni sur l’essentiel, a-t-il explosé pour laisser place à des rancœurs, des revendications éthiques et essentielles s’agissant du partage des décisions ? Le pouvoir et l’argent. Comme d’habitude et il faut croire que personne n’y échappe, le pouvoir et l’argent tuent à grand feu l’esprit Charlie. Deux actionnaires majoritaires sourds et aveugles, des millions d’euros à partager…un gros lot de loto issu des larmes et de la compassion lorsque les Français et quelques autres fustigeaient les fanatiques islamo-fascistes, voilà comment des gens pauvres et courageux, intelligents et militants, sont devenus des communicants capitalistes au point de pousser Luz, l’un des dessinateurs survivants, à annoncer son départ du journal en septembre prochain.

Dans la fièvre de janvier, j’ai pensé m’abonner à Charlie-Hebdo. L’expérience aidant et sans doute aussi une certaine connaissance des hommes, m’ont poussé à patienter…et je ne le regrette pas. Les numéros de Charlie-hebdo sortis depuis le drame, je les ai feuilletés, parcourus…mais je ne m’y retrouve pas. On ne remplace pas Charb, Wolinski, Cabu et leurs comparses car certains sont irremplaçables. C’est leur mayonnaise qui faisait le succès de la recette. Depuis, le journal se survit dans la mémoire des lecteurs de toujours. Mais il ne vivra plus. Qu’il est difficile d’accepter la mort de ce qu’on aime. Il faudra pourtant bien s’y résoudre : Charlie-Hebdo a été tué deux fois : par les djihadistes et par l’appât du gain.

16 mai 2015

Il a toujours été plus difficile d'être de gauche que de droite…


Bruno Questel s'oppose aujourd'hui à Marc-Antoine Jamet. (photo d'archives)
Le journal « Le Monde » sort un article sur la désaffection et les déceptions des militants et des adhérents du Parti socialiste. Une enquête à la louche a été conduite dans quelques fédérations au sein desquelles des voix s’élèvent contre la politique du gouvernement, d’une part, et contre le fonctionnement clanique de certaines fédérations ou sections d’autre part. La direction du PS s’attend, indique le journaliste du quotidien, à ce que 80 000 membres (seulement) du PS participent au vote des motions en vue du congrès de Poitiers c’est-à-dire une participation faible eu égard aux 180 000 adhérents de 2012 dont nombre d’entre eux ont déserté en silence ou claqué la porte plus bruyamment.

Ce n’est ni dramatique ni nouveau avec un parti au pouvoir suscitant forcément le mécontentement. C’est la logique de l’histoire. Le PS n’est jamais aussi fort que quand il est dans l’opposition. C’est tellement vrai qu’il ne s’est jamais si bien porté avec un Sarkozy dirigeant la politique française avec ses excès, ses échecs, ses erreurs. Les défaites successives par la gauche socialiste des municipales, des européennes, des départementales (quid des régionales ?) a laissé sur le carreau des centaines d’élus et des milliers de collaborateurs du PS. C’est avant tout cette défaite répétée qui porte tort au président de la République même s’il n’est évidemment pas le seul responsable. Être au gouvernement (surtout quand on fait le contraire de ce qu’on a promis) c’est dur, difficile, délicat. C’est bien pourquoi les reproches adressés aux responsables fédéraux en général et en particulier dans l’Eure sont injustes. Il s’agit de prétextes à règlements de comptes personnels n’ayant rien à voir avec l’action véritablement conduite dans un contexte global régressif pour la gauche. La preuve ? Les mauvais résultats du PS en Seine-Maritime pourtant réputé département forteresse des socialistes.

Faire le contraire de ce qu’on a dit est un phénomène courant en politique. Prenez M. Farage, en Grande-Bretagne, il avait promis de démissionner de ses responsabilités au sein de l’UKIP s’il perdait la législative. Il a perdu mais a repris sa parole au grand dam des militants. Il est vrai qu’en Grande-Bretagne, le scrutin majoritaire à un tour et par circonscription, ne favorise pas l’expression des courants ou des idées. On peut être élu avec 25 % des suffrages, il suffit d’être en tête. Netanyahou a fait la même chose en Israël : « jamais de traité de paix avec les Palestiniens » déclare-t-il la veille du vote pour attirer les suffrages ! Une fois élu, il corrige son propos et assure qu’on l’a mal compris.

Revenons au PS. Pourquoi adhère-t-on à un parti de gauche ? Pour soutenir un combat d’idées, accompagner une politique gouvernementale ou manifester une opposition à des politiques conduites par la droite ou à des projets dangereux pour la cohésion de la société comme ceux du FN. Mais quand les hommes et les femmes que vous avez contribué à faire élire ne vous satisfont pas, que reste-t-il ? Une lassitude et un découragement pour certains, les plus nombreux, la volonté de sortir de la morosité, pour d’autres. En dehors des politiciens qui vivent de la politique, il faut en effet bien du courage et bien de la vertu pour continuer à militer, à s’engager, à défendre des valeurs chaque jour un peu plus mises à mal. Ernest Martin affirmait qu’il est très difficile d’être de gauche parce qu’il s’agit de lutter contre les pentes naturelles : l’abandon, la jalousie, la lâcheté, le rejet. Il s’agit d’une construction intellectuelle, d'une éducation fondée sur la raison. Il y faut du temps et pas seulement un taux de croissance ou un PIB. Mais cela peut donner un sens à la vie.

14 mai 2015

Heureusement, en France, les ministres qui s'endorment ne sont pas canonnés…


Kim Jong Un ne plaisante pas.
Le dictateur de la Corée du nord, n’est pas quelqu’un de facile. Son ministre de la Défense, Hyon Yong-Chol, a été exécuté pour déloyauté et manque de respect envers le dirigeant nord-coréen Kim Jong-Un. Le ministre s’était assoupi pendant un défilé militaire et compte tenu de sa charge, cette attitude indolente autant qu’insolente a été considérée comme un crime.
Mais le pire est à venir. Afin que de tels faits ne se reproduisent pas, Kim Jong Un a décidé de le faire tuer au canon, autrement dit de le réduire en bouillie. Autant dire que le spectacle ne devait pas forcément être beau à voir et que la précision des serveurs de l’arme a dû être considérée comme un signe d’allégeance au grand meneur de la Corée du nord, surtout réputée pour la fermeture de ses frontières, ses attitudes belliqueuses, ses famines récurrentes, sans oublier les menaces constantes de recours à l’arme nucléaire.
On ne rigole pas tous les jours en Corée du nord. Et si les faits dramatiques ont été rendus publics par la Corée du sud, c’est bien parce que les moyens modernes de surveillance et d’espionnage permettent tout de même d’en savoir plus sur les tragédies collectives et humaines de ce pays au régime totalitaire.

La droite sarkozyste a moqué François Hollande durant son voyage à Cuba. Certains ténors de l’UMP ont reproché au président de la République d’avoir commis une faute morale en allant rendre visite à Fidel Castro, le leader maximo. Franchement, ces gens-là ont la mémoire courte. Quand Nicolas Sarkozy recevait en grandes pompes Kadhafi le tyran libyen et lui permettait d’installer sa tente dans les jardins de la République ou quand le même président français recevait Bachar Al Assad pour un défilé du 14 juillet, les membres de la droite française criaient moins fort ou ne criaient pas du tout.
Si certains, à gauche, ont la nostalgie de Che Guevara et de la révolution cubaine, c’est surtout parce que les combattants regroupés autour de Fidel Castro ont mis fin à une tyrannie criminelle et à la mainmise des intérêts américains sur l’île.
Je ne suis pas de ceux qui ignorent la qualité du système de santé cubain ainsi que son souci d’éduquer tous les enfants. Je n’ignore pas, non plus, les atteintes aux droits de l’homme, les emprisonnements arbitraires, la presse bâillonnée, Internet surveillé…Cuba n’est pas une démocratie moderne. La France aurait tort, cependant, de ne pas anticiper les évolutions évidentes au sein du pouvoir qui gouverne cette île magnifique depuis plus de 50 ans.

A lire la presse locale et le compte rendu de la séance du conseil municipal de lundi à Louviers, c’était chaud bouillant parmi les élus et dans les rangs du public. Passons sur les éternelles…passes d’arme entre le nouveau maire et l’ancien. Martin surjoue son rôle d’opposant et Priollaud a beau jeu de chercher à apparaître comme l’homme sûr de lui et de ses comptes. Car les joutes verbales entre les deux hommes sont essentiellement centrées sur les dépenses de l’un et les économies de l’autre.
Je n’ai pas toujours été d’accord avec Martin, peu s’en faut. Je lui ai souvent reproché d’être obsédé par l’investissement et très peu intéressé par le fonctionnement et donc l’entretien des équipements publics. Le niveau d’impositions est trop élevé à Louviers et ce n’est pas dû (pour l’instant) à la gestion du maire actuel. Je déplore, même si j’ai publié les arguments de M. Priollaud, l’abandon du projet de construction d’une nouvelle école Jules Ferry et d’aménagement de tout un quartier. Je demeure persuadé que toutes les voies possibles de réalisation n’ont pas été explorées. Si Franck Martin n’avait pas autant tergiversé et ralenti le processus, le chantier serait lancé et l’affaire sur les rails.
Un mot, enfin, sur l’avenir de cette opposition : il faut que cesse ce climat plus passionnel que passionné. 2020 c’est loin et cela se prépare. Des idées neuves et des hommes neufs. Voilà les ingrédients des futurs succès.

Le congrès du Parti socialiste se prépare et les militants vont devoir voter sur les motions (A,B,C,D) dont celle de Jean-Christophe Cambabélis, le premier secrétaire, représentée dans l’Eure par Marc-Antoine Jamet. Nombre de militants et d’adhérents regardent tout cela avec détachement. Pour les Eurois, le moment le plus important sera celui du choix du premier secrétaire départemental et des secrétaires de sections. Dès que les candidatures seront connues, je reviendrai en détails sur l’action des sortants et sur les projets des postulants. J’ai évidemment une certaine idée de la personnalité du premier secrétaire souhaitable pour notre département dans un contexte politique national très difficile pour les socialistes depuis trois ans.

12 mai 2015

Quelques réflexions au débotté


Le ministre Le Drian, chargé de la défense, a signé le contrat liant la France et le Qatar pour la livraison de 24 avions Rafale destinés à équiper l’armée qatarie. Ce n’est pas la première fois puisque le ministre avait également fait les déplacements en Inde et en Egypte. En plus de ses attributions, M. le Drian est donc également marchand d’avions, des avions pourtant fabriqués par une société privée, Dassault aviations, dont le PDG se trouve être un sénateur UMP.
François Hollande court le monde entouré de chefs d’entreprises, il joue les VRP de manière à conquérir des marchés et à favoriser les exportations. Je me pose deux questions : comment se fait-il que des avions construits par un privé soient vendus par un état qui, par ailleurs, équipe son armée de l’air des dits avions. Pourquoi M. Le Drian signe-t-il des contrats avec des états étrangers comme s’il s’agissait d’un droit de vente exclusif de la part du gouvernement. Je ne connais pas tous les textes ni toutes les lois, mais si un lecteur pouvait m’éclairer, j’apprécierais.

Le maire de Louviers, François-Xavier Priollaud et sa majorité ont tort de ne pas poursuivre le projet de construction de la nouvelle école Jules Ferry. Ils préfèrent faire du neuf avec du vieux et rénover des bâtiments déjà considérés comme fatigués dans les années soixante quand je fréquentais le lycée de notre ville. Je ne doute pas que l’architecte choisi par la nouvelle municipalité fera des efforts pour limiter la casse et trouver des solutions peu coûteuses puisque c’est l’argument défendu par la municipalité.
La construction de cette école s’inscrivait dans un vaste plan de restauration du quartier de la Place du Champ de ville puisque de nouvelles voies allaient être créées et les circulations revues. Franck Martin, l’ancien maire, se révolte contre le choix municipal. On ne saurait lui donner tort. Un investissement se paie par emprunts et par subventions. La municipalité aurait dû classer dans ses priorités la construction d’une école attendue par les parents d’élèves, les riverains et les Lovériens en général dont beaucoup ont usé leur fond de culotte sur les bancs de cette école devenue collège et lycée avant de retrouver sa destination première. (lire les commentaires du maire de Louviers en bas d'article).

Je m’interroge également sur la position définitive du maire de notre ville à l’égard du village des marques de Douains. Si j’ai bien compris le déroulement du film, les maires UMP d’Evreux et de Vernon sont favorables au projet alors que les élus de gauche ont voté contre de manière à défendre les commerçants locaux. M. Priollaud n’est ni pour ni contre. Il proposera une motion au vote des élus de la CASE dont on ignore encore quelle en sera la teneur.

Jean-Marie Le Pen veut créer une nouvelle formation politique reprenant les fondamentaux du Front national mais sans la participation de M. Florian Philippot et de « ses mignons » comme le dit si élégamment le futur ancien président d’honneur du FN. Car le problème est là. JMLP ne supporte pas que sa fille Marine soit sous l’influence, selon lui, d’une cohorte d’homosexuels, l’homophobie étant dans les gênes du député européen et dans ceux de quelques autres du genre Golnisch.
JMLP est revenu sur ses propos. Il avait accusé sa fille de trahison, la vouant aux gémonies, et lui promettant les pires calamités. Le père Le Pen est revenu à des sentiments moins tranchés et il ne dit plus qu’il souhaite la défaite de Marine en 2017. Il précise quand même qu’il sera difficile au FN de gagner plus de deux régions en décembre prochain. Et encore, ajoute-t-il, à condition que la fille et la petite fille se dévouent pour monter au front…électoral.

Nathalie Kociusko-Morizet ne pense pas que ce soit une bonne idée de tenir la première convention thématique prochaine de l’actuelle UMP sur l’Islam et les musulmans. Elle suggère à Nicolas Sarkozy de revenir sur cette proposition et de traiter des problèmes économiques et sociaux, au cœur des préoccupations des Français. Elle ne semble pas avoir bien compris la stratégie de Sarkozy. Plus on tape sur l’Islam, plus une majorité de Français sont contents. Le président du futur parti « les Républicains » ne veut surtout pas se priver d’une bonne séance de critiques et d’insultes à l’égard des musulmans dans la foulée d’un Robert Ménard, à la gorge sèche et au teint blême hier soir sur Canal Plus. Le maire de Béziers a bien du mal à assumer clairement son obsession de statistiques ethniques, lui qui compte les musulmans « impossibles à intégrer ou à assimiler. » Ménard semble, lui, avoir bien assimilé la technique du bouc émissaire et du rejet de l’étranger…qui se trouve, le plus souvent, être Français !

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J’étais ce matin, présent au centre aquatique CASEO avec un ami qui découvrait l’outil destiné aux sports et aux loisirs. Il en est resté baba. Il est vrai que le succès de cet équipement ne se dément pas et que mes craintes concernant la circulation dans le cul de sac de la rue du canal étaient infondées. Il reste que les élus de la CASE ont pris une décision opportune et satisfaisante et que Franck Martin n’a pas fini de regretter d’avoir inauguré ce centre à quelques jours seulement du premier tour des municipales. L’effet piscine n’a pas eu le temps de se faire sentir…


Les précisions de M. François-Xavier Priollaud :
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Après avoir pris connaissance de mes billets, le maire de Louviers tient à apporter deux précisions : Il est franchement contre le village des marques à Douains et rappelle qu’il a soutenu la motion présentée devant les élus de la CASE en janvier dernier et allant dans ce sens. D’ailleurs, assure-t-il, il organisera une réunion publique le 22 juin prochain, destinée à discuter du projet cœur de ville afin d’améliorer l’attractivité du centre.
Quant à l’école Jules Ferry, M. Priollaud confirme être en négociation avec Pascal Victor, architecte du projet de nouvelle école lancé par Franck Martin (projet abandonné par la nouvelle municipalité) pour trouver une solution financière honorable. S’il choisit la rénovation plutôt qu’une construction neuve, c’est parce que, d’une part, l’entretien de nombreux bâtiments communaux a été négligé pendant trop d’années et que, d’autre part, il ne peut augmenter les taux des impôts déjà très élevés à Louviers.   


9 mai 2015

Les sondeurs britanniques se sont mis le doigt dans l'œil


On le savait et c’est confirmé. Les sondages donnent une photographie à l’instant T mais ne prédisent en rien les résultats d’une élection. La preuve ? La victoire des conservateurs britanniques, victoire nette et sans bavure, inflige un démenti flagrant — bien au-delà de la marge d’erreur — aux instituts de sondages du Royaume uni.

Pendant des semaines, ils ont annoncé un duel serré entre les conservateurs et les travaillistes. Chacun y allait de sa coalition puisque ni Cameron ni Milliband ne parviendrait à obtenir une majorité absolue. Les électeurs ont choisi Cameron pour l’amélioration de la situation économique et sans doute, en filigrane, parce qu’il leur donnera l’occasion de tenter de sortir de l’Union européenne.

Les observateurs assurent qu’à aucun moment, l’Europe n’a été un enjeu majeur dans ces législatives. C’est possible. Mais la conséquence essentielle de la victoire des Tories c’est qu’avant la fin 2017 un référendum sera organisé au Royaume uni pour ou contre la présence au sein de l’Union européenne et aux conditions imposées par Cameron.

Depuis de Gaulle et Churchill on sait que l’Angleterre a toujours choisi le grand large à l’arrimage européen. Marguerite Thatcher voulait sa « money back » et Cameron a freiné des quatre fers tout progrès institutionnel, tout progrès politique, tout progrès démocratique. On en vient à se demander si l’Europe n’aurait pas plus à gagner sans la Grande-Bretagne. Il est vrai que les nationalistes écossais, autres vainqueurs de l’élection ne veulent pas sortir de l’Europe. Farage (UKIP) Cregg (Libdem) Milliband (Labour) ont démissionné après la défaite. On ne verrait pas cela en France où les Pierre Mendès France et les Lionel Jospin ne sont pas légion.

Il faut savoir perdre avec panache. Bien des politiciens, de quelque niveau qu’ils soient devraient s’inspirer de cet exemple britannique. On a perdu, on sort du jeu, place à qui fera mieux. Du moins est-ce l’espoir de toute la gauche d’outre-Manche, sonnée par une défaite que les fameux sondeurs n’avaient pas vu venir. La leçon à retenir de cette mésaventure : comme une hirondelle ne fait pas le printemps, un sondage ne fait pas le vote. Ouf.

8 mai 2015

Bal des faux culs à l'émission « C dans l'air »


Catherine Nay accuse les juges de vouloir la peau de Sarkozy.
L’émission « C dans l’air » est inégale et souvent partiale. Dernier exemple en date, ce bal des faux culs prenant des pincettes sémantiques choisies pour dénoncer les juges d’instruction devenus des justiciers et « innocenter » Nicolas Sarkozy dont il est patent, évident comme son nez au milieu de sa figure, qu’il a promis à Me Herzog, son avocat, ami de Gilbert Azibert, un magistrat de la Cour de cassation, de l’aider à devenir conseiller d’Etat de Monaco, un poste de prestige doté des émoluments qui vont avec.

Dans le rôle de la groupie sarkozyste en chef — remplaçante de Dominique Reynié devenu candidat UMP dans le sud de la France — l’inusable Catherine Nay. Cette journaliste, épouse d’Albin Chalandon, connaît son monde politique sur le bout des doigts et nous, nous connaissons ses préférences partisanes aussi bien qu’elle. Elle n’a cessé au cours de cette émission (même Barbier en était gêné) d’attaquer les juges d’instruction renforcée dans ces attaques par Me Dupont-Moretti qu’on  a connu plus avisé et surtout porte parole d’avocats qui ne supportent pas que des policiers aient écouté les conversations de Sarkozy et de son conseil sur des portables a priori sécurisés. J’avoue que moi-même, je suis dubitatif à l’égard de ces méthodes puisque le secret est balayé d’un revers de main. Or ce secret est à la base de la relation de confiance entre un avocat et son client. Il faudra certainement légiférer.

Ces écoutes pourtant sont-elle légales aujourd’hui ? Oui a répondu la cour d’appel saisi de leur validité par les avocats de Me Herzog et de Nicolas Sarkozy. Ils iront donc en cassation — c’est leur droit le plus strict — il n’empêche que si la méthode est contestable (les écoutes) le résultat est que Sarkozy a fait une promesse liée à une attitude franchement étonnante de la part d’un haut magistrat puisqu’elle consistait à connaître (pour le moins) l’avenir des agendas présidentiels liés à diverses affaires : éventuel financement libyen de la campagne de 2012, Tapie, Bettencourt, etc…

Plus étonnante encore l’attitude de Laurent Valdiguié, journaliste du JDD, visant à minimiser cette affaire de cornecul comme il l’a dit si bien…plus précis et plus affirmatif quand il évoque l’affaire Bygmalion et les 18,5 millions d’euros de fausses factures payées ( ?) par l’UMP dans le cadre de la campagne de Nicolas Sarkozy. Et comme d’habitude, les intervenants s’interrogeaient : Sarkozy savait-il ? Le candidat, président sortant, s’intéresse-t-il à l’intendance ? Même Copé a affirmé qu’il ignorait tout. C’est dire le sérieux de la tenue des comptes de campagne de Sarkozy, à moins que…Ce sera sans doute l’occasion d’une nouvelle grand’messe sarkozyste dans C dans l’air.

6 mai 2015

Ménard envoie les enfants musulmans se faire fiche


Robert Ménard.
Le premier mouvement est le bon. Pour tous en général et pour Robert Ménard en particulier. Le maire de Béziers, spécialiste de la provocation, vient d’en remettre une couche en déclarant tout de go dans une émission télévisée que les maires connaissent la composition des élèves de chaque classe primaire ou maternelle et que, notamment, à Béziers plus de 60 % d’entre eux sont musulmans. Par quel miracle est-ce possible ?

Il en tire la conclusion que lorsque des « minorités religieuses » dominent les majorités, l’assimilation devient impossible puisqu’évidemment à Béziers la ville est envahie par des hordes d’étrangers. Il y aurait beaucoup à dire sur cette façon de s’exprimer et de voir le monde. Il faut rappeler, tout d’abord, que Ménard est né en Algérie, l’Algérie colonisée par les Français au 19e siècle, qu’il est un défenseur de l’Algérie française et à trouvé malin de débaptiser un nom de rue pour mettre à l’honneur un ancien membre de l’OAS, spécialisée dans la terreur et les assassinats.

Ménard est, par ailleurs, un compagnon de route du Front national dont il défend les idées et les cadres. Comme les militants du FN, il n’a qu’une obsession : celle du grand remplacement, thèse visant à faire accroire que demain, dans 20 ou 30 ans, les adeptes de la Charia et les adorateurs du prophète dirigeront la France éternelle…tu parles Charles…Martel ?

Aucun de ces fantasmes de correspond aux réalités sociologiques et même ethniques. Voilà pourquoi le recensement (j’ignore si un fichier a été créé en loucedé à Béziers mais une enquête préliminaire est en cours) des enfants aux prénoms à consonance maghrébine a pris une ampleur médiatique redoutable dans la mesure où loi pénale interdit tout fichage en fonction des opinions politiques, des croyances religieuses ou philosophiques. On est en France non ? Cette France que Ménard ne veut plus voir ni supporter…qu’il la quitte s'il ne s’y plaît pas…

Mis en cause, Ménard a effectué un superbe rétropédalage sous la forme d’une conférence de presse destinée à le blanchir (si j’ose dire) niant tout fichier alors même que la veille il avouait avoir fait procéder au récolement des listes de prénoms étrangers. Ménard n’a donc pas le courage de ses opinions. C’est aussi à cela qu’on reconnaît les hommes et les femmes de qualité. Qu’a-t-il craint ? Les foudres de la justice ? La goutte qui fait déborder le vase ? Aurait-il déjà atteint ses limites ?