16 mai 2015

Il a toujours été plus difficile d'être de gauche que de droite…


Bruno Questel s'oppose aujourd'hui à Marc-Antoine Jamet. (photo d'archives)
Le journal « Le Monde » sort un article sur la désaffection et les déceptions des militants et des adhérents du Parti socialiste. Une enquête à la louche a été conduite dans quelques fédérations au sein desquelles des voix s’élèvent contre la politique du gouvernement, d’une part, et contre le fonctionnement clanique de certaines fédérations ou sections d’autre part. La direction du PS s’attend, indique le journaliste du quotidien, à ce que 80 000 membres (seulement) du PS participent au vote des motions en vue du congrès de Poitiers c’est-à-dire une participation faible eu égard aux 180 000 adhérents de 2012 dont nombre d’entre eux ont déserté en silence ou claqué la porte plus bruyamment.

Ce n’est ni dramatique ni nouveau avec un parti au pouvoir suscitant forcément le mécontentement. C’est la logique de l’histoire. Le PS n’est jamais aussi fort que quand il est dans l’opposition. C’est tellement vrai qu’il ne s’est jamais si bien porté avec un Sarkozy dirigeant la politique française avec ses excès, ses échecs, ses erreurs. Les défaites successives par la gauche socialiste des municipales, des européennes, des départementales (quid des régionales ?) a laissé sur le carreau des centaines d’élus et des milliers de collaborateurs du PS. C’est avant tout cette défaite répétée qui porte tort au président de la République même s’il n’est évidemment pas le seul responsable. Être au gouvernement (surtout quand on fait le contraire de ce qu’on a promis) c’est dur, difficile, délicat. C’est bien pourquoi les reproches adressés aux responsables fédéraux en général et en particulier dans l’Eure sont injustes. Il s’agit de prétextes à règlements de comptes personnels n’ayant rien à voir avec l’action véritablement conduite dans un contexte global régressif pour la gauche. La preuve ? Les mauvais résultats du PS en Seine-Maritime pourtant réputé département forteresse des socialistes.

Faire le contraire de ce qu’on a dit est un phénomène courant en politique. Prenez M. Farage, en Grande-Bretagne, il avait promis de démissionner de ses responsabilités au sein de l’UKIP s’il perdait la législative. Il a perdu mais a repris sa parole au grand dam des militants. Il est vrai qu’en Grande-Bretagne, le scrutin majoritaire à un tour et par circonscription, ne favorise pas l’expression des courants ou des idées. On peut être élu avec 25 % des suffrages, il suffit d’être en tête. Netanyahou a fait la même chose en Israël : « jamais de traité de paix avec les Palestiniens » déclare-t-il la veille du vote pour attirer les suffrages ! Une fois élu, il corrige son propos et assure qu’on l’a mal compris.

Revenons au PS. Pourquoi adhère-t-on à un parti de gauche ? Pour soutenir un combat d’idées, accompagner une politique gouvernementale ou manifester une opposition à des politiques conduites par la droite ou à des projets dangereux pour la cohésion de la société comme ceux du FN. Mais quand les hommes et les femmes que vous avez contribué à faire élire ne vous satisfont pas, que reste-t-il ? Une lassitude et un découragement pour certains, les plus nombreux, la volonté de sortir de la morosité, pour d’autres. En dehors des politiciens qui vivent de la politique, il faut en effet bien du courage et bien de la vertu pour continuer à militer, à s’engager, à défendre des valeurs chaque jour un peu plus mises à mal. Ernest Martin affirmait qu’il est très difficile d’être de gauche parce qu’il s’agit de lutter contre les pentes naturelles : l’abandon, la jalousie, la lâcheté, le rejet. Il s’agit d’une construction intellectuelle, d'une éducation fondée sur la raison. Il y faut du temps et pas seulement un taux de croissance ou un PIB. Mais cela peut donner un sens à la vie.

14 mai 2015

Heureusement, en France, les ministres qui s'endorment ne sont pas canonnés…


Kim Jong Un ne plaisante pas.
Le dictateur de la Corée du nord, n’est pas quelqu’un de facile. Son ministre de la Défense, Hyon Yong-Chol, a été exécuté pour déloyauté et manque de respect envers le dirigeant nord-coréen Kim Jong-Un. Le ministre s’était assoupi pendant un défilé militaire et compte tenu de sa charge, cette attitude indolente autant qu’insolente a été considérée comme un crime.
Mais le pire est à venir. Afin que de tels faits ne se reproduisent pas, Kim Jong Un a décidé de le faire tuer au canon, autrement dit de le réduire en bouillie. Autant dire que le spectacle ne devait pas forcément être beau à voir et que la précision des serveurs de l’arme a dû être considérée comme un signe d’allégeance au grand meneur de la Corée du nord, surtout réputée pour la fermeture de ses frontières, ses attitudes belliqueuses, ses famines récurrentes, sans oublier les menaces constantes de recours à l’arme nucléaire.
On ne rigole pas tous les jours en Corée du nord. Et si les faits dramatiques ont été rendus publics par la Corée du sud, c’est bien parce que les moyens modernes de surveillance et d’espionnage permettent tout de même d’en savoir plus sur les tragédies collectives et humaines de ce pays au régime totalitaire.

La droite sarkozyste a moqué François Hollande durant son voyage à Cuba. Certains ténors de l’UMP ont reproché au président de la République d’avoir commis une faute morale en allant rendre visite à Fidel Castro, le leader maximo. Franchement, ces gens-là ont la mémoire courte. Quand Nicolas Sarkozy recevait en grandes pompes Kadhafi le tyran libyen et lui permettait d’installer sa tente dans les jardins de la République ou quand le même président français recevait Bachar Al Assad pour un défilé du 14 juillet, les membres de la droite française criaient moins fort ou ne criaient pas du tout.
Si certains, à gauche, ont la nostalgie de Che Guevara et de la révolution cubaine, c’est surtout parce que les combattants regroupés autour de Fidel Castro ont mis fin à une tyrannie criminelle et à la mainmise des intérêts américains sur l’île.
Je ne suis pas de ceux qui ignorent la qualité du système de santé cubain ainsi que son souci d’éduquer tous les enfants. Je n’ignore pas, non plus, les atteintes aux droits de l’homme, les emprisonnements arbitraires, la presse bâillonnée, Internet surveillé…Cuba n’est pas une démocratie moderne. La France aurait tort, cependant, de ne pas anticiper les évolutions évidentes au sein du pouvoir qui gouverne cette île magnifique depuis plus de 50 ans.

A lire la presse locale et le compte rendu de la séance du conseil municipal de lundi à Louviers, c’était chaud bouillant parmi les élus et dans les rangs du public. Passons sur les éternelles…passes d’arme entre le nouveau maire et l’ancien. Martin surjoue son rôle d’opposant et Priollaud a beau jeu de chercher à apparaître comme l’homme sûr de lui et de ses comptes. Car les joutes verbales entre les deux hommes sont essentiellement centrées sur les dépenses de l’un et les économies de l’autre.
Je n’ai pas toujours été d’accord avec Martin, peu s’en faut. Je lui ai souvent reproché d’être obsédé par l’investissement et très peu intéressé par le fonctionnement et donc l’entretien des équipements publics. Le niveau d’impositions est trop élevé à Louviers et ce n’est pas dû (pour l’instant) à la gestion du maire actuel. Je déplore, même si j’ai publié les arguments de M. Priollaud, l’abandon du projet de construction d’une nouvelle école Jules Ferry et d’aménagement de tout un quartier. Je demeure persuadé que toutes les voies possibles de réalisation n’ont pas été explorées. Si Franck Martin n’avait pas autant tergiversé et ralenti le processus, le chantier serait lancé et l’affaire sur les rails.
Un mot, enfin, sur l’avenir de cette opposition : il faut que cesse ce climat plus passionnel que passionné. 2020 c’est loin et cela se prépare. Des idées neuves et des hommes neufs. Voilà les ingrédients des futurs succès.

Le congrès du Parti socialiste se prépare et les militants vont devoir voter sur les motions (A,B,C,D) dont celle de Jean-Christophe Cambabélis, le premier secrétaire, représentée dans l’Eure par Marc-Antoine Jamet. Nombre de militants et d’adhérents regardent tout cela avec détachement. Pour les Eurois, le moment le plus important sera celui du choix du premier secrétaire départemental et des secrétaires de sections. Dès que les candidatures seront connues, je reviendrai en détails sur l’action des sortants et sur les projets des postulants. J’ai évidemment une certaine idée de la personnalité du premier secrétaire souhaitable pour notre département dans un contexte politique national très difficile pour les socialistes depuis trois ans.

12 mai 2015

Quelques réflexions au débotté


Le ministre Le Drian, chargé de la défense, a signé le contrat liant la France et le Qatar pour la livraison de 24 avions Rafale destinés à équiper l’armée qatarie. Ce n’est pas la première fois puisque le ministre avait également fait les déplacements en Inde et en Egypte. En plus de ses attributions, M. le Drian est donc également marchand d’avions, des avions pourtant fabriqués par une société privée, Dassault aviations, dont le PDG se trouve être un sénateur UMP.
François Hollande court le monde entouré de chefs d’entreprises, il joue les VRP de manière à conquérir des marchés et à favoriser les exportations. Je me pose deux questions : comment se fait-il que des avions construits par un privé soient vendus par un état qui, par ailleurs, équipe son armée de l’air des dits avions. Pourquoi M. Le Drian signe-t-il des contrats avec des états étrangers comme s’il s’agissait d’un droit de vente exclusif de la part du gouvernement. Je ne connais pas tous les textes ni toutes les lois, mais si un lecteur pouvait m’éclairer, j’apprécierais.

Le maire de Louviers, François-Xavier Priollaud et sa majorité ont tort de ne pas poursuivre le projet de construction de la nouvelle école Jules Ferry. Ils préfèrent faire du neuf avec du vieux et rénover des bâtiments déjà considérés comme fatigués dans les années soixante quand je fréquentais le lycée de notre ville. Je ne doute pas que l’architecte choisi par la nouvelle municipalité fera des efforts pour limiter la casse et trouver des solutions peu coûteuses puisque c’est l’argument défendu par la municipalité.
La construction de cette école s’inscrivait dans un vaste plan de restauration du quartier de la Place du Champ de ville puisque de nouvelles voies allaient être créées et les circulations revues. Franck Martin, l’ancien maire, se révolte contre le choix municipal. On ne saurait lui donner tort. Un investissement se paie par emprunts et par subventions. La municipalité aurait dû classer dans ses priorités la construction d’une école attendue par les parents d’élèves, les riverains et les Lovériens en général dont beaucoup ont usé leur fond de culotte sur les bancs de cette école devenue collège et lycée avant de retrouver sa destination première. (lire les commentaires du maire de Louviers en bas d'article).

Je m’interroge également sur la position définitive du maire de notre ville à l’égard du village des marques de Douains. Si j’ai bien compris le déroulement du film, les maires UMP d’Evreux et de Vernon sont favorables au projet alors que les élus de gauche ont voté contre de manière à défendre les commerçants locaux. M. Priollaud n’est ni pour ni contre. Il proposera une motion au vote des élus de la CASE dont on ignore encore quelle en sera la teneur.

Jean-Marie Le Pen veut créer une nouvelle formation politique reprenant les fondamentaux du Front national mais sans la participation de M. Florian Philippot et de « ses mignons » comme le dit si élégamment le futur ancien président d’honneur du FN. Car le problème est là. JMLP ne supporte pas que sa fille Marine soit sous l’influence, selon lui, d’une cohorte d’homosexuels, l’homophobie étant dans les gênes du député européen et dans ceux de quelques autres du genre Golnisch.
JMLP est revenu sur ses propos. Il avait accusé sa fille de trahison, la vouant aux gémonies, et lui promettant les pires calamités. Le père Le Pen est revenu à des sentiments moins tranchés et il ne dit plus qu’il souhaite la défaite de Marine en 2017. Il précise quand même qu’il sera difficile au FN de gagner plus de deux régions en décembre prochain. Et encore, ajoute-t-il, à condition que la fille et la petite fille se dévouent pour monter au front…électoral.

Nathalie Kociusko-Morizet ne pense pas que ce soit une bonne idée de tenir la première convention thématique prochaine de l’actuelle UMP sur l’Islam et les musulmans. Elle suggère à Nicolas Sarkozy de revenir sur cette proposition et de traiter des problèmes économiques et sociaux, au cœur des préoccupations des Français. Elle ne semble pas avoir bien compris la stratégie de Sarkozy. Plus on tape sur l’Islam, plus une majorité de Français sont contents. Le président du futur parti « les Républicains » ne veut surtout pas se priver d’une bonne séance de critiques et d’insultes à l’égard des musulmans dans la foulée d’un Robert Ménard, à la gorge sèche et au teint blême hier soir sur Canal Plus. Le maire de Béziers a bien du mal à assumer clairement son obsession de statistiques ethniques, lui qui compte les musulmans « impossibles à intégrer ou à assimiler. » Ménard semble, lui, avoir bien assimilé la technique du bouc émissaire et du rejet de l’étranger…qui se trouve, le plus souvent, être Français !

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J’étais ce matin, présent au centre aquatique CASEO avec un ami qui découvrait l’outil destiné aux sports et aux loisirs. Il en est resté baba. Il est vrai que le succès de cet équipement ne se dément pas et que mes craintes concernant la circulation dans le cul de sac de la rue du canal étaient infondées. Il reste que les élus de la CASE ont pris une décision opportune et satisfaisante et que Franck Martin n’a pas fini de regretter d’avoir inauguré ce centre à quelques jours seulement du premier tour des municipales. L’effet piscine n’a pas eu le temps de se faire sentir…


Les précisions de M. François-Xavier Priollaud :
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Après avoir pris connaissance de mes billets, le maire de Louviers tient à apporter deux précisions : Il est franchement contre le village des marques à Douains et rappelle qu’il a soutenu la motion présentée devant les élus de la CASE en janvier dernier et allant dans ce sens. D’ailleurs, assure-t-il, il organisera une réunion publique le 22 juin prochain, destinée à discuter du projet cœur de ville afin d’améliorer l’attractivité du centre.
Quant à l’école Jules Ferry, M. Priollaud confirme être en négociation avec Pascal Victor, architecte du projet de nouvelle école lancé par Franck Martin (projet abandonné par la nouvelle municipalité) pour trouver une solution financière honorable. S’il choisit la rénovation plutôt qu’une construction neuve, c’est parce que, d’une part, l’entretien de nombreux bâtiments communaux a été négligé pendant trop d’années et que, d’autre part, il ne peut augmenter les taux des impôts déjà très élevés à Louviers.   


9 mai 2015

Les sondeurs britanniques se sont mis le doigt dans l'œil


On le savait et c’est confirmé. Les sondages donnent une photographie à l’instant T mais ne prédisent en rien les résultats d’une élection. La preuve ? La victoire des conservateurs britanniques, victoire nette et sans bavure, inflige un démenti flagrant — bien au-delà de la marge d’erreur — aux instituts de sondages du Royaume uni.

Pendant des semaines, ils ont annoncé un duel serré entre les conservateurs et les travaillistes. Chacun y allait de sa coalition puisque ni Cameron ni Milliband ne parviendrait à obtenir une majorité absolue. Les électeurs ont choisi Cameron pour l’amélioration de la situation économique et sans doute, en filigrane, parce qu’il leur donnera l’occasion de tenter de sortir de l’Union européenne.

Les observateurs assurent qu’à aucun moment, l’Europe n’a été un enjeu majeur dans ces législatives. C’est possible. Mais la conséquence essentielle de la victoire des Tories c’est qu’avant la fin 2017 un référendum sera organisé au Royaume uni pour ou contre la présence au sein de l’Union européenne et aux conditions imposées par Cameron.

Depuis de Gaulle et Churchill on sait que l’Angleterre a toujours choisi le grand large à l’arrimage européen. Marguerite Thatcher voulait sa « money back » et Cameron a freiné des quatre fers tout progrès institutionnel, tout progrès politique, tout progrès démocratique. On en vient à se demander si l’Europe n’aurait pas plus à gagner sans la Grande-Bretagne. Il est vrai que les nationalistes écossais, autres vainqueurs de l’élection ne veulent pas sortir de l’Europe. Farage (UKIP) Cregg (Libdem) Milliband (Labour) ont démissionné après la défaite. On ne verrait pas cela en France où les Pierre Mendès France et les Lionel Jospin ne sont pas légion.

Il faut savoir perdre avec panache. Bien des politiciens, de quelque niveau qu’ils soient devraient s’inspirer de cet exemple britannique. On a perdu, on sort du jeu, place à qui fera mieux. Du moins est-ce l’espoir de toute la gauche d’outre-Manche, sonnée par une défaite que les fameux sondeurs n’avaient pas vu venir. La leçon à retenir de cette mésaventure : comme une hirondelle ne fait pas le printemps, un sondage ne fait pas le vote. Ouf.

8 mai 2015

Bal des faux culs à l'émission « C dans l'air »


Catherine Nay accuse les juges de vouloir la peau de Sarkozy.
L’émission « C dans l’air » est inégale et souvent partiale. Dernier exemple en date, ce bal des faux culs prenant des pincettes sémantiques choisies pour dénoncer les juges d’instruction devenus des justiciers et « innocenter » Nicolas Sarkozy dont il est patent, évident comme son nez au milieu de sa figure, qu’il a promis à Me Herzog, son avocat, ami de Gilbert Azibert, un magistrat de la Cour de cassation, de l’aider à devenir conseiller d’Etat de Monaco, un poste de prestige doté des émoluments qui vont avec.

Dans le rôle de la groupie sarkozyste en chef — remplaçante de Dominique Reynié devenu candidat UMP dans le sud de la France — l’inusable Catherine Nay. Cette journaliste, épouse d’Albin Chalandon, connaît son monde politique sur le bout des doigts et nous, nous connaissons ses préférences partisanes aussi bien qu’elle. Elle n’a cessé au cours de cette émission (même Barbier en était gêné) d’attaquer les juges d’instruction renforcée dans ces attaques par Me Dupont-Moretti qu’on  a connu plus avisé et surtout porte parole d’avocats qui ne supportent pas que des policiers aient écouté les conversations de Sarkozy et de son conseil sur des portables a priori sécurisés. J’avoue que moi-même, je suis dubitatif à l’égard de ces méthodes puisque le secret est balayé d’un revers de main. Or ce secret est à la base de la relation de confiance entre un avocat et son client. Il faudra certainement légiférer.

Ces écoutes pourtant sont-elle légales aujourd’hui ? Oui a répondu la cour d’appel saisi de leur validité par les avocats de Me Herzog et de Nicolas Sarkozy. Ils iront donc en cassation — c’est leur droit le plus strict — il n’empêche que si la méthode est contestable (les écoutes) le résultat est que Sarkozy a fait une promesse liée à une attitude franchement étonnante de la part d’un haut magistrat puisqu’elle consistait à connaître (pour le moins) l’avenir des agendas présidentiels liés à diverses affaires : éventuel financement libyen de la campagne de 2012, Tapie, Bettencourt, etc…

Plus étonnante encore l’attitude de Laurent Valdiguié, journaliste du JDD, visant à minimiser cette affaire de cornecul comme il l’a dit si bien…plus précis et plus affirmatif quand il évoque l’affaire Bygmalion et les 18,5 millions d’euros de fausses factures payées ( ?) par l’UMP dans le cadre de la campagne de Nicolas Sarkozy. Et comme d’habitude, les intervenants s’interrogeaient : Sarkozy savait-il ? Le candidat, président sortant, s’intéresse-t-il à l’intendance ? Même Copé a affirmé qu’il ignorait tout. C’est dire le sérieux de la tenue des comptes de campagne de Sarkozy, à moins que…Ce sera sans doute l’occasion d’une nouvelle grand’messe sarkozyste dans C dans l’air.

6 mai 2015

Ménard envoie les enfants musulmans se faire fiche


Robert Ménard.
Le premier mouvement est le bon. Pour tous en général et pour Robert Ménard en particulier. Le maire de Béziers, spécialiste de la provocation, vient d’en remettre une couche en déclarant tout de go dans une émission télévisée que les maires connaissent la composition des élèves de chaque classe primaire ou maternelle et que, notamment, à Béziers plus de 60 % d’entre eux sont musulmans. Par quel miracle est-ce possible ?

Il en tire la conclusion que lorsque des « minorités religieuses » dominent les majorités, l’assimilation devient impossible puisqu’évidemment à Béziers la ville est envahie par des hordes d’étrangers. Il y aurait beaucoup à dire sur cette façon de s’exprimer et de voir le monde. Il faut rappeler, tout d’abord, que Ménard est né en Algérie, l’Algérie colonisée par les Français au 19e siècle, qu’il est un défenseur de l’Algérie française et à trouvé malin de débaptiser un nom de rue pour mettre à l’honneur un ancien membre de l’OAS, spécialisée dans la terreur et les assassinats.

Ménard est, par ailleurs, un compagnon de route du Front national dont il défend les idées et les cadres. Comme les militants du FN, il n’a qu’une obsession : celle du grand remplacement, thèse visant à faire accroire que demain, dans 20 ou 30 ans, les adeptes de la Charia et les adorateurs du prophète dirigeront la France éternelle…tu parles Charles…Martel ?

Aucun de ces fantasmes de correspond aux réalités sociologiques et même ethniques. Voilà pourquoi le recensement (j’ignore si un fichier a été créé en loucedé à Béziers mais une enquête préliminaire est en cours) des enfants aux prénoms à consonance maghrébine a pris une ampleur médiatique redoutable dans la mesure où loi pénale interdit tout fichage en fonction des opinions politiques, des croyances religieuses ou philosophiques. On est en France non ? Cette France que Ménard ne veut plus voir ni supporter…qu’il la quitte s'il ne s’y plaît pas…

Mis en cause, Ménard a effectué un superbe rétropédalage sous la forme d’une conférence de presse destinée à le blanchir (si j’ose dire) niant tout fichier alors même que la veille il avouait avoir fait procéder au récolement des listes de prénoms étrangers. Ménard n’a donc pas le courage de ses opinions. C’est aussi à cela qu’on reconnaît les hommes et les femmes de qualité. Qu’a-t-il craint ? Les foudres de la justice ? La goutte qui fait déborder le vase ? Aurait-il déjà atteint ses limites ?

5 mai 2015

Des soldats israéliens racontent « leur » guerre contre l'enclave de Gaza


L’omerta n’existe plus au sein de l’armée israélienne. Plusieurs dizaines de soldats de tous grades se sont confiés anonymement à une association qui s’est donnée pour tâche de recenser des comportements inadmissibles en cours d’opérations en temps de guerre. L’ONG « Breaking the silence » (ne pas se taire ou sortir du silence) a publié un document accablant face aux ordres donnés par les chefs d’état major de Tsahal lors de la dernière guerre conduite contre Gaza et les Palestiniens.

Cette guerre de plusieurs semaines a fait 2000 morts et des milliers de blessés civils côté palestinien et une soixantaine de victimes militaires côté israélien. Les conséquences d’une guerre moderne ne se mesurent pas sur les plateaux d’une balance mais il faut bien reconnaître que les moyens utilisés par les soldats de Netanyahou étaient sans commune mesure avec les équipements des Palestiniens ou du Hamas considéré comme un groupement terroriste par Israël et les États-Unis et traité comme tel.

L’ONG « Breaking the silence » a interviewé des soldats désireux de rendre publics des ordres assimilant toute personne suspecte à un coupable et tout civil à un bouclier humain. C’est ainsi que des établissements scolaires, des hôpitaux, d’autres services publics de Gaza, ont été systématiquement détruits par des « obus, des obus, encore des obus ». Certains quartiers de l’enclave palestinienne ne sont plus que des champs de ruines.

Et comme Israël a un droit de regard (compte tenu du blocs de Gaza) sur tous les matériaux entrant dans l’enclave, les Palestiniens ont toutes les peines du monde à reconstruire équipements et maisons. On connaissait l’extrémisme du premier ministre israélien réélu après une campagne mensongère et construite sur la peur. L’ONG indique avoir communiqué les fruits de son enquête aux responsables plus hauts gradés de l’armée mais ceux-ci afin qu’ils réagissent aux témoignages accablants. Au lieu de cela, ils ont communiqué un texte vaseux démontrant leur embarras.

4 mai 2015

« Jeanne au secours ! » mais la pucelle est restée muette


photo Laurent Troude
« Jeanne au secours » ! Pathétique, grotesque, ridicule, pour qualifier l’attitude de Jean-Marie Le Pen au pied de la statue de Jeanne d’Arc. Il lui faudra plus que le soutien de celle qui bouta les Anglais hors de France pour que le fondateur du Front national parvienne à conserver un brin de pouvoir au sein de la formation qui veut le mettre dehors lui aussi.

Il se trouve que JMLP joue le rôle des Anglais et Marine celui de Jeanne du nom du micro parti qu’elle a créé et qui lui cause bien des soucis à la fois financiers et judiciaires. Avec sa tunique rouge, son V de la victoire sur la scène, le vieux comédien a fait son dernier tour de piste. En attendant la sanction de la commission exécutive du FN (elle sera molle à n’en pas douter) la chef a décrété que Papa ne pourrait plus ouvrir la bouche au nom du Front national puisque ses propos ne cadrent plus avec la ligne politique définie, notamment, par Florian Philippot.

En attendant, le FN demeure fidèle à son image de parti violent. Les téléspectateurs que nous sommes auront, je l’espère, mieux compris ce que serait le monde selon Marine et ses sbires. Des Femen aux seins nus — c’est comme cela qu’on les reconnaît — ont eu bien du courage d’étaler des banderoles sur lesquelles on pouvait lire « heil Le Pen » agrémentées de saluts fascistes, le bras tendu et le porte-voix à fond la gomme. J’ignore de quelle complicité il a bénéficié toujours est-il que le service d’ordre du FN est intervenu avec force matraques et agressions physiques musclées pour faire taire les blasphématrices et arracher les enseignes si parlantes. La direction de l'hôtel Intercontinental affirme que les membres du SO-FN ont forcé le passage. Il s'agirait donc d'une violation de domicile caractérisée !

On aura apprécié, également, les coups de parapluie de Bruno Golnish, très remonté contre l’équipe de journalistes du Petit journal de Yann Barthès. Je vous propose de ne rien rater, ce soir, sur Canal plus. On y verra à l’œuvre le professeur de Japonais criant Banzaï contre des professionnels dont le métier est de nous amuser. Je ne suis pas certain que l’entourage de Golnish ait très bien compris que frapper des journalistes à coups de poing ne fait pas très bon genre et illustre, mieux que tout discours, la réalité profonde de ce que sont ces gens, des demeurés et des cogneurs.

2 mai 2015

L'UMP et le FN sont dans les jupes des musulmans


Une collégienne est empêchée de suivre ses cours à deux reprises. Pourquoi ? Elle porte une jupe longue, ce qui est considéré par la direction de l’établissement qu’elle fréquente comme un signe religieux ostentatoire. Autrement dit, et tout en tenant compte du contexte particulier de cette nouvelle affaire conflictuelle entre des familles et des administratifs de l’Education nationale suite à un port de voile inapproprié, les médias et les citoyens qui les lisent, les écoutent ou les regardent, tombent dans le piège que leur tendent l’UMP et le Front National. Car il s’agit bien d’un piège.

A qui profite le crime sinon à ces deux partis en pointe (l’UMP et le FN) contre l’islamisme et au bout du compte contre l’Islam, même si cela ne peut être formulé en ces termes au nom du politiquement correct et aussi du respect de la loi qui, si elle n’interdit pas le blasphème, punit ceux qui portent atteinte à la liberté religieuse d’une manière ou d’une autre. Ne cherchons pas ailleurs les appels de Marine Le Pen pour défendre la laïcité ou le désir de Sarkozy de nommer son parti « républicain ». Il ose affirmer que « les socialistes sont socialistes avant d’être républicains alors que les gaullistes sont républicains avant d’être gaullistes ». Le malheureux. Sarkozy n’était plus d’une toute première jeunesse quand la justice s’est intéressée de près au Service d’action civique, une vague émanation du RPR, le fameux SAC composé de barbouzes chargées de nettoyer le paysage politique avec coups bas et assassinats. Voilà comment la République a été vue par des Gaullistes historiques désireux de conserver le pouvoir à tous prix !

La loi sur le voile était pourtant équilibrée. A force de dialogue et de patience, à force de volonté politique aussi, une loi fut votée et approuvée par l’ensemble des Français, de droite et de gauche. Pourquoi jeter de l’huile sur le feu, pourquoi attiser cette haine cuite recuite sinon par un petit calcul politicien fondé sur le rejet de l’Islam en vrac et en détail. La majorité des musulmans ne méritent pas cet opprobre. Cinq millions d’entre eux, en France, ne demandent qu’à travailler et à vivre avec leur famille dans des conditions dignes et décentes. Tout le reste n’inspire qu’un profond dégoût.


Dominique Gambier rend hommage à la mémoire de Pierre Bérégovoy


La tombe de Pierre Bérégovoy à Nevers. (photo JCH)
« L’anniversaire de la mort de Pierre Bérégovoy, ancien Premier Ministre de François Mitterrand, est l’occasion pour moi, chaque année, de rappeler ici sa mémoire, et de lui rendre l’hommage qu’il mérite.
Je n’oublie pas, comme Maire de Déville, qu’il est né dans notre commune, dans une petite maison aujourd’hui détruite, qui se situait sur la place qui porte maintenant le nom de « Place Pierre Bérégovoy», dans le quartier Fresnel
A titre plus personnel, nos chemins s’étaient croisés au PSU, avant même le PS : nous partagions, à cette époque, cette même volonté d’engagement et de renouveau de la gauche.
Pierre Bérégovoy venait du monde ouvrier ; c’était un syndicaliste ; il avait fait de son engagement politique, un engagement total fondé sur des valeurs ; ce n’était pas un politicien professionnel ! Il avait le souci de la vérité, appris à l’école de Pierre Mendès France.

Nommé premier ministre en 1992, dans un contexte intérieur et international très difficile, il vit mal la déroute de la gauche aux législatives, et la mise en cause de sa probité dans une polémique indigne. L’annonce de sa mort, le 1er mai 1993, plonge les socialistes et les Français dans une profonde tristesse: Un parcours exemplaire qui mérite fidélité !
« Tous se souviennent du militant sincère et désintéressé, de l’homme politique compétent et vigoureux qui a mis toute son énergie et sa vie même au service de la nation, d’une France forte, reconnue et généreuse. Il a consacré toute son énergie à convaincre ses concitoyens que la justice sociale doit être le but de toute action politique et qu’elle ne peut être construite que sur une économie solide, moderne et transparente. Il savait que ce sont d’abord les plus modestes qui paient les illusions de la facilité.  » François Mitterrand, avril 1995.