4 septembre 2010

Retraites : ne lâchons rien !


La semaine qui vient sera déterminante pour l’avenir de nos retraites. Il importe donc que la mobilisation dans la rue soit la plus large possible mardi 7 septembre afin de montrer au pouvoir sarkozyste que les Français ne veulent pas de cette nouvelle atteinte à leurs acquis sociaux issus du programme du Conseil national de la Résistance.

Cette réforme qui veut porter l’âge légal de la retraite de 60 à 62 ans et repousser l’âge de la retraite à taux plein de 65 à 67,5 ans est inadmissible parce qu’elle n’est pas nécessaire et parce qu’elle est injuste. Elle n’est pas nécessaire, nous allons voir pourquoi. Elle est injuste car elle en ferait supporter plus de 80% du financement aux seuls salariés. Elle est inacceptable tant sur le fond que sur la forme.

Sur le fond, prendre comme seul argument que la durée de la vie augmente et que par conséquent il est normal de travailler plus longtemps est fallacieux. Cette manière de penser ne tient aucun compte des fantastiques gains de productivité qui ont marqué ces vingt-cinq dernières années. Pas plus que de l’accroissement considérable de la richesse du pays pendant cette même période.

Les déficits des caisses de retraite, comme ceux de la sécurité sociale, ne sont en rien inéluctables. Ils sont la conséquence directe des politiques libérales ou sociales-libérales appliquées depuis 1983 dans les pays européens par tous les gouvernements successifs, qu’ils soient de droite, ou – on le regrettera d’autant – de gauche.

En vingt-cinq ans, les politiques de modération salariale ont entraîné une baisse de 10% de la part dévolue aux salaires dans le partage des richesses produites. Ce sont ainsi annuellement 100 milliards d’euros qui passent ainsi indûment de la poche des salariés à celle des actionnaires. Par ailleurs, depuis l’arrivée de Nicolas Sarkozy au pouvoir en 2007, ce sont également quelques 100 milliards d’euros qui ont été distribués sous formes d’exonérations de charges ou d’avantages fiscaux aux entreprises et aux Français les plus riches. Que soient réparées ces deux injustices et seront résolus simultanément le problème du financement des retraites et celui de la dette publique.

Cette réparation des injustices, les Français ne l’obtiendront que dans l’expression d’un rapport de force avec ceux qui nous gouvernent. Ils ne sont là que pour défendre les intérêts d’une poignée de privilégiés au détriment de l’immense majorité du peuple. Ne croyons pas que les plus riches – car c’est d’eux qu’il s’agit – accepteront sans rechigner de voir leurs avantages si peu que ce soit entamés. Il va donc falloir lutter pour y parvenir. Rassemblés, les citoyens de ce pays y parviendront.

Sur la forme, Nicolas Sarkozy n’a aucune légitimité pour engager cette réforme des retraites. Non seulement elle ne figurait pas dans son programme de candidat à la présidence de la République, mais plus encore, il s’est engagé devant le pays à plusieurs reprises à ne pas revenir sur l’âge légal de la retraite. De la même façon qu’il s’était formellement engagé à ne pas privatiser GDF. Les Français, dans leur immense majorité, savent aujourd’hui ce que vaut la parole de l’actuel président de la République.

Mardi 7 septembre, marquons tous par notre présence dans la rue notre refus de cette république des privilèges comme notre réprobation à l’égard des voyous de la République qui nous gouvernent !

Reynald Harlaut
Parti de Gauche


À Évreux le rassemblement se fera à 10H00 sur le pré du Bel Ébat.

3 septembre 2010

Je vais saisir la Haute autorité contre les discriminations

J'en suis resté sur le cul. J'ai appris, ce matin, que dans le cadre des activités péri-scolaires (payantes) la ville de Louviers avait mis au point un système de cartes permettant aux enfants de participer en fonction des besoins le soir après l'école. Jusque là, rien à dire, même si on peut discuter le principe de faire payer certains services publics dans le cadre éducatif et des loisirs actifs.

Ce qui me semble invraisemblable et gravissime c'est que le système mis au point par la ville (avec application du quotient familial en fonction des ressources) a conduit la municipalité à mettre en place des cartes de couleurs (cinq) permettant aux enfants de connaître la catégorie sociale des parents de chacun d'entre eux. Vous êtes aisé, carte bleue, vous êtes pauvre, carte jaune ou rouge ou verte. Vous n'êtes ni aisé ni pauvre, autre couleur ! Comment une municipalité dite de gauche peut-elle avoir inventé — qu'elle le veuille ou non — une pratique discriminatoire au sens littéral du mot introduisant des différences entre les enfants pratiquant les mêmes activités ? Et tout cela sur la base des revenus parentaux !

Il suffit de se souvenir de l'ambiance qui régnait, il y a quelques décennies, dans certaines cours de récréation. Le mode vestimentaire faisait l'objet de sarcasmes, le langage mal maîtrisé également. C'était encore bien pire quand les enfants, pour des raisons financières, ne pouvaient pas participer à certaines activités ou voyages pour des raisons financières. Les classes sociales, cela existe toujours. Il n'appartient pas à une municipalité de gauche de les confirmer ou de renforcer les préjugés. Nous avons lutté, avec le Comité d'Action de Gauche et parfois contre les socialistes de cette époque (1975-1985) contre le quotient familial et ses effets pervers. Ce n'est tout de même pas pour en arriver là avec un Martin à la tête de la ville !

Je vais saisir la HALDE (Haute Autorité de Lutte contre les Discriminations et pour l'Egalité) car je considère que l'existence de ces cartes multicolores concourt à entretenir un climat malsain et discriminant.

2 septembre 2010

Quelques réflexions d'actualité

A tout seigneur, tout honneur. Les lecteurs de Libération ont découvert, hier, dans la page Rebonds, un long article signé de François Loncle intitulé « Kouchner, un ministre d'opérette ». Moi qui aime bien l'opérette, sans plus, je trouve que c'est déjà lui faire beaucoup d'honneur. Passons. Notre ami député n'y va par le dos de la cuiller. Jugez-en :
« Au moment où se profile un remaniement gouvernemental, personne ne s’étonnera que Bernard Kouchner se déploie sans mesure pour tenter de conserver son portefeuille et continuer de gambader dans les salons prestigieux du Palais d’Orsay. Non sans malice, le président de la République lui aurait donné pour seule consigne au début de l’été : « Surtout, tais-toi ! » Ce que le ministre a respecté scrupuleusement. Mais l’heure du bilan a bel et bien sonné…»
…«Bernard Kouchner sert seulement d'alibi. Il n'est qu'un figurant qui semble se satisfaire des apparences. Il cautionne une politique contraire à ses principes et à ses engagements passés. Alors qu'il accusait durant la campagne présidentielle Nicolas Sarkozy de « pêcher dans les eaux de l'extrême droite », il ne manifeste guère de trouble devant l'obsession sécuritaire et la stigmatisation des étrangers par le président de la République. Pas un mot sur la lamentable chasse aux Roms sinon pour fustiger ceux qui protestent, en particulier l’ONU. Ou, comble de l’hypocrisie, clamer qu’il « a failli démissionner »…
…« Ses prestations devant la Commission des Affaires étrangères de l'Assemblée nationale témoignent de sa confusion intellectuelle. Il faut lire sur Internet l'ensemble de ses auditions pour mesurer les limites de sa pensée et de son action. Les réponses, en forme de « Qu'est-ce que vous voulez que j'y fasse? », ou « Qu'est-ce que vous voulez que je vous dise? », se multiplient aux questions précises et pertinentes des parlementaires de tous bords.
Depuis trois ans, Bernard Kouchner a volé de ratages en dérapages, de renoncements en concessions, de compromis en compromissions. Il a sacrifié son ambition d'une « diplomatie morale » sur l'autel des pseudo impératifs de la Realpolitik. On finit même par se demander s'il n'est pas passé de la posture humanitaire à l'imposture ministérielle…»
Et le reste à l'avenant. François Loncle a trempé sa plume dans l'acide mais finalement, il a bien eu raison de tancer ce ministre, comment dire, d'opérette. C'est encore le titre qui lui va le mieux. Tant pis pour l'opérette.


Les journalistes de La Dépêche se sont vu administrer une forte leçon par le maire de Louviers marri d'avoir été égratigné dans l'hebdo de la semaine dernière. Beaux joueurs, ils ont décidé, dorénavant, de ne pas laisser un poil de sec à celui qui s'estime mal aimé par des hommes et des femmes de presse n'ayant d'ailleurs aucune attache avec Louviers et qui ne peuvent être, par conséquent, taxés de parti pris.
A l'aube d'une campagne cantonale qui verra l'ex-conseiller général de Louviers-sud en première ligne, il faut s'interroger sur son habileté à provoquer la presse locale qui ne fait que son travail et corrige ses propres erreurs quand elle en commet.

Mon ami José Alcala ne doit pas en croire ses yeux ni ses oreilles. Il m'a vertement apostrophé après que j'avais indiqué qu'Eric Woerth, ancien ministre du budget, ancien trésorier de l'UMP, mari de l'ancienne employée de la société Clymène (Mme Woerth) chargée de gérer les fonds disponibles de la fortune Bettencourt, ne devait pas, ne pouvait pas, être tout blanc.
M. Woerth disait n'avoir jamais menti ! Et notamment n'être jamais intervenu pour que M. De Maistre se voit décerner la légion d'honneur ! Patatras ! Les policiers ont mis la main sur une lettre d'Eric Woerth, datée de 2007, adressée à Nicolas Sarkozy, alors ministre de l'Intérieur, pour qu'il facilite l'attribution de la jolie décoration à l'homme de confiance de Mme Bettencourt. Son avocat déclare, aujourd'hui, que M. Woerth, député, a « oublié » qu'il avait écrit cette lettre. Autrement dit, M. Woerth a menti. Il devrait être interrogé à nouveau par les enquêteurs. Cette fois, peut-être le convoqueront-ils au commissariat ? Qu'en penses-tu José ?

Je lis dans Le Monde diplomatique que 100 milliards du déficit budgétaire de la France sont faciles à trouver. Il suffirait de rétablir la situation fiscale d'avant l'arrivée de Nicolas Sarkozy au pouvoir ! Je lis « Pour boucler les comptes, Il faudrait revenir sur cette gabegie qui constitue autant de cadeaux fiscaux aux plus hauts revenus salariaux et à ceux du capital. »
Gilles Carrez, rapporteur (UMP) de la commission des finances de l'Assemblée nationale, assure que « les deux tiers des pertes de PIB entre 2000 et 2009 sont dûs aux baisses d'impôts ! » Ceux qui n'ont pas compris sont priés de relire attentivement.

1 septembre 2010

Le ptchitt à 9500 euros fait boum !

Dans un billet dont il a le secret, le maire de Louviers, président de la CASE et conseiller régional, affirme que l'affaire de l'écrêtement de ses indemnités a fait ptchitt ! Il reprend l'expression qu'avait utilisée Jacques Chirac lorsqu'il s'était défendu en direct devant des millions de téléspectateurs d'avoir bénéficié d'enveloppes et employé des agents fictifs à la mairie de Paris.

Jacques Chirac a laissé la place à son successeur, Nicolas Sarkozy, et doit maintenant rendre des comptes à la justice qui reprend le cours des affaires interrompu par le bénéfice de l'impunité temporaire dont jouit un Président de la République. Ce ptchitt s'est transformé en un accord « civil » avec la mairie de Paris car le maire, Bertrand Delanoë, a toujours affirmé qu'il souhaitait avant tout récupérer l'argent des contribuables parisiens (1) dont le montant est estimé à 2,2 millions d'euros. Les avocats des deux parties se sont donc entendus pour que l'UMP et Jacques Chirac remboursent les sommes calculées par les juges tandis que la mairie de Paris se retirerait des bancs de l'accusation.

Autrement dit, le ptchitt dont parlait Jacques Chirac s'est transformé en un aveu, certes discret, mais un aveu tout de même. A Louviers, l'affaire est différente. Il ne s'agit pas d'emplois fictifs. Il s'agit de l'application d'une loi interdisant à un élu de dépasser un plafond (8200 euros) et ainsi de « limiter » autant que faire se peut, le cumul des mandats. La règle est simple en effet : plus on a de mandats, plus on touche !

Pour contourner la loi, le maire de Louviers, « victime » du plafond, a tout simplement bénéficié de la complicité de sa compagne pour que l'argent ne se perde pas dans les poches d'autres élus. La somme écrêtée a été attribuée, par délibération du conseil, à Mme Baudet…cette manœuvre étant jugée tout à fait morale par le maire. Ce dernier a conscience du trouble suscité dans l'opinion par son attitude. Toutes les justifications avancées pour sa défense n'ont convaincu personne. Trop peu et trop tard. Autrement dit, l'affaire n'a pas du tout fait ptchitt ! Elle a fait boum ! Et elle continuera de le faire.

(1) On peut penser ce qu'on veut de l'accord trouvé par les avocats de Jacques Chirac et ceux de la mairie de Paris. Eva Joly est archi-contre « parce qu'il révèle une indulgence pour les puissants alors que les faibles paient le prix fort. » L'UMP versera plus d'1,5 million d'euros et J. Chirac 550 000 euros. Haririra bien qui rira le dernier.

Sarkozy, le justicier, veut mettre fin aux rentes de situation. Pour l’électricité, ça va douiller !

A

u nom de la fameuse concurrence libre et non faussée, l’Union européenne, relayée par le Parlement, via la loi sur la Nouvelle organisation du marché de l’électricité, dite loi NOME, en cours d’examen, s’apprête à faire flamber le coût de l’électricité au seul bénéfice des fournisseurs d’énergie. Un coup tordu que le Gouvernement s’apprête à faire passer en douce à la rentrée pendant que les Français seront mobilisés sur la question des retraites. La revue « Que choisir », dans son dernier numéro, alerte les consommateurs sur le scandale que représenterait le vote de cette loi. Qu’elle en soit remerciée !

La Commission européenne a toujours vu d’un très mauvais œil le maintien en France de tarifs réglementés pour l’énergie, inférieurs à ceux du marché libre. Concurrence oblige. Car ladite Commission refuse de prendre en compte les raisons historiques qui ont conduit à ce que l’électricité produite en France soit la moins chère d’Europe. Pourtant, ce n’est que la juste contrepartie du financement par des fonds publics du programme nucléaire qui produit 83% de l’électricité française. « Les contribuables ont payé dit « Que choisir » ; ils assument depuis les risques inhérents aux installations nucléaires de production d’électricité et de retraitement du combustible. En échange, ils sont alimentés par un kilowattheure (kWh) qui coûte moins cher à produire que s’il était obtenu par une énergie fossile ou renouvelable. C’est ce qu’on appelle la rente nucléaire. EDF la restitue depuis toujours aux usagers. En Europe, les consommateurs français sont les seuls à en bénéficier ». Cela n’est que justice sociale. Et c’est cela qui est insupportable pour l’Europe, aiguillonnée par les lobbies des fournisseurs privés d’énergie.

La loi NOME s’apprête à mettre bon ordre dans tout cela. Le bon ordre libéral, cela va de soit. EDF va devoir céder 25% de sa production d’électricité à ses concurrents. C’est ce que le texte de loi appelle « accès régulé à l’électricité nucléaire historique ». Mais là où se situe le problème, c’est sur le prix de cession du mégawatheure que devra appliquer EDF. Le but non avoué de la loi est que les fournisseurs privés d’énergie puissent faire des profits, ce qui avec les tarifs réglementés actuels ne leur est pas possible et leur est intolérable. La loi NOME, si elle était votée, conduirait à mettre en place un dispositif particulièrement alambiqué – pour faire passer la chose, il est nécessaire de l’embrouiller pour la rendre incompréhensible au plus grand nombre – qui reviendrait dans la pratique, selon l’analyse qu’en fait « Que choisir », à transférer l’avantage de la rente nucléaire des consommateurs aux fournisseurs d’énergie. Rien moins que cela. On comprend mieux à présent pourquoi Pierre Gadonneix, l’ancien président d’EDF, réclamait une augmentation des tarifs de l’électricité de 24% étalée sur trois ans. Demande qui lui a coûté son poste. Depuis, en termes plus mesurés mais qui reviennent au même, le nouveau président d’EDF, Henri Proglio, l’homme aux deux casquettes, lui a emboîté le pas et réclame un prix de vente du quota des 25% aux autres fournisseurs qui ne soit pas inférieur à 42 euros le mégawatheure, contre 31 euros pour le tarif régulé actuel.

La politique sarkozyste qui consiste à faire payer les plus modestes continue donc de plus belle en dépit de la crise, au profit des amis de la bande du Fouquet’s. Car le principal bénéficiaire de cette loi NOME serait sans aucun doute le groupe GDF Suez dans lequel le belge Albert Frère, l’ami-patron du président, possède une solide participation et l’a aidé à sa privatisation. CQFD.

Reynald Harlaut

Parti de Gauche

28 août 2010

Qui est le plus ridicule ? Le citoyen qui ose ou le maire qui glose ?

Notre hebdomadaire local fait état d'un classement des personnalités en hausse et en baisse. Il est rare d'y voir figurer « négativement » le maire de Louviers. C'est pourtant ce qui lui est arrivé cette semaine. La raison ? Je vous le donne en mille. Le ou la journaliste de La Dépêche s'est rendu(e) compte, en visitant les multiples sites et blogs du maire, que ce dernier se payait la tête de malheureux citoyens peu habitués à écrire et donc à s'exprimer.

Faire face à une feuille blanche est, parait-il, redoutable même quand on est un professionnel de l'écrit. Alors, rendez-vous compte : écrire au maire pour réclamer, se plaindre ou le féliciter (ce qui est plus rare) exige de prendre son courage à deux mains et de se jeter à l'eau en espérant être pris en compte et au sérieux. Au lieu de cela, le maire se pourlèche des demi-fautes, des erreurs de syntaxe ou des phrases mal construites.

La question que je me pose est la suivante : qui est le plus ridicule ? Le citoyen qui ose ou le maire qui glose ? Le journal La Dépêche a répondu à la question en fustigeant un comportement hautain, méprisant, conforme à l'image que les Lovériens, de plus en plus nombreux, se font du premier magistrat de leur ville.

27 août 2010

"La France appelée par l'ONU à cesser sa politique et ses discours discriminatoires"

La LDH et la FIDH se félicitent des observations et des recommandations adressées, ce jour, par le Comité pour l’élimination de la discrimination raciale (Cerd) à la France. La LDH et la FIDH ne peuvent que regretter que le Cerd ait été pour la première fois contraint de demander aux autorités françaises de « condamner tous discours racistes ou xénophobes émanant des responsables politiques » afin que les discours politiques n’alimentent pas le racisme et la xénophobie à l’encontre de certaines catégories de la population.
Nos organisations partagent également les inquiétudes exprimées par les experts quant à la traduction prochaine de ce discours raciste en droit, à savoir l’adoption, à la rentrée, de mesures discriminatoires dans le domaine de l’accès à la nationalité fondées sur l’origine nationale.
Elles se félicitent que le gouvernement français soit rappelé à l’ordre à propos des violences racistes et des récents renvois collectifs infligé aux Roms et des traitements discriminatoires frappant les Gens du voyage. Ces observations et recommandations reflètent également les déficiences de la politique française dans le domaine de la lutte contre les discriminations d’origine ethnique, notamment au travers du logement et de l’emploi.

La LDH et la FIDH constatent aussi que le comité partage ses inquiétudes face à une éventuelle disparition de la Halde au profit de la création d’un Défenseur des droits aux pouvoirs beaucoup plus diffus et limités et dont l’indépendance n’est pas assurée. Enfin, la LDH et la FIDH regrettent que le gouvernement français se livre à des effets d’annonce parfois purement mensongers. Laisser croire au Comité que les Copec (Commissions pour la promotion de l’égalité des chances et de la citoyenneté), installées dans les départements, constituent un outil efficace ou simplement existant, relève de l’affabulation pure et simple.
Annoncer sans aucune concertation préalable un plan national d’action contre le racisme, dont le projet était ignoré par toutes les parties prenantes, marque plus la nécessité dans laquelle s’est trouvé le gouvernement de trouver une parade aux critiques dont il était l’objet qu’une réelle volonté de modifier sa politique.

La FIDH
et la LDH espèrent que, cessant de dénigrer le travail d’experts indépendants, le gouvernement français respecte ses obligations internationales et cesse de se réfugier derrière un nationalisme de mauvais aloi. Répondre aux critiques successives de plusieurs organismes internationaux de protection des droits de l’Homme par l’indifférence, voire par un rejet hautain ne fait que porter atteinte à l’image de la France et à sa crédibilité internationale.

26 août 2010

Face à la xénophobie et à la politique du pilori : liberté, égalité, fraternité

Les plus hautes autorités de l’Etat ont fait le choix de jeter à la vindicte publique des catégories entières de population : Gens du voyage accusés comme les étrangers d’être des fauteurs de troubles, Français d’origine étrangère sur lesquels pèserait la menace d’être déchus de leur nationalité, parents d’enfants délinquants, etc. Voici que le président de la République accrédite aussi les vieux mensonges d’une immigration coûteuse et assimilée à la délinquance, et offre ainsi à la stigmatisation des millions de personnes en raison de leur origine ou de leur situation sociale.

Ce qui est à l’œuvre dans cette démarche ne s’inscrit pas dans le débat légitime, dans une démocratie, sur la manière d’assurer la sûreté républicaine. Le nécessaire respect de l’ordre public n’a pas à être utilisé pour créer des distinctions entre les habitants de ce pays et désigner des boucs émissaires. Ni pour instituer des peines de prison automatiques, contraires aux principes fondamentaux du droit pénal, à l’indépendance de la justice et à l’individualisation des peines.
La Constitution de la France, République laïque, démocratique et sociale, assure « l’égalité devant la loi de tous les citoyens sans distinction d’origine, de race ou de religion ».
Nul, pas plus les élus de la nation que quiconque, n’a le droit de fouler au pied la Constitution et les principes les plus fondamentaux de la République.
Notre conscience nous interdit de nous taire et de laisser faire ce qui conduit à mettre en péril la paix civile.
Nous appelons à un rassemblement, le samedi 4 septembre 2010, place de l’Hôtel de Ville à Evreux, à 15h00, dans le cadre de l’action nationale, afin de fêter le 140
e anniversaire d’une République que nous voulons plus que jamais, libre, égale et fraternelle.
Cet appel est cosigné par : LDH-27, RESF-27, collectif Wei Ying et Minq, CEFED-27, collectifs ATTAC-27, Marchand Sylvie-citoyenne, ADECR-27, FSU-27, UD-CGT-27, UL-CGT-Evreux, Sud-Education-27, CGT-FAPT-27, CGT-Territoriale-27, Gauche Unitaire-27, Parti de Gauche-27,NPA-27, PS-27, PCF-27, PCF-Agglo-Evreux

25 août 2010

Le 7 septembre, il serait bien que des millions de Français fassent savoir qu'ils ne sont pas prêts à céder

Manifester, faire connaître son mécontentement et ses propositions, c'est le devoir de tous les citoyens responsables comme ici, sur le marché de Louviers. (photo JCH)

Une batterie de sondages a été réalisée ces derniers jours. Ils vont tous dans le même sens. Les Français en ont assez de ce gouvernement et de ce président. Ils plébiscitent la gauche à un point tel que Dominique Strass-Kahn recueillerait 59 % des suffrages dans un duel de second tour face à Nicolas Sarkozy. Martine Aubry ferait presque aussi bien (53-47). Sachons raison garder et ne nous emballons pas.

Le locataire de l'Elysée a plus d'un tour dans son sac. Surtout, il a de nombreux amis dans la presse écrite et il a su en placer d'autres dans les directions des radios et télévisions publiques. On peut imaginer quel va être le comportement de tous ses obligés dans les deux années qui nous restent avant l'élection présidentielle. Le matraquage risque bien d'être permanent. D'autant que La France va présider le G20 et que les donneurs de leçons en économie vont s'en donner à cœur joie.

Dans l'attente, la rentrée s'annonce chaude. Quelques repères : le 7 septembre, grand journée de protestation contre la réforme des retraites, le dossier Woerth-Bettencourt retrouve des couleurs et on en sait un peu plus sur les différents conflits d'intérêts qui menacent le ministre du Travail. Peut-être pas pénalement mais politiquement et moralement, le mal est fait. La rentrée scolaire de nombreux élèves va se faire sans leurs livres. On attend les livraisons en octobre ! La réforme territoriale risque d'être très animée au Parlement d'autant plus que celle de la taxe d'habitation est si mal expliquée aux élus qu'ils vont avoir toutes les peines du monde à préparer leur budget 2011.

Le dossier des roms et des gens du voyage encore. A gauche, à droite aussi, des voix s'élèvent pour condamner le subit mouvement d'expulsions de ces européens « d'origine étrangère » puisque pas Français de souche ! Juppé, Villepin, Raffarin, ajoutent leurs voix à celles de Bayrou, de Ségolène Royal et de toute la gauche pour condamner cette stigmatisation organisée uniquement dans le but de récupérer des voix du Front national. Mais le but de Sarkozy n'est pas atteint. Pourquoi ? Tout simplement parce qu'il n'est plus crédible aux yeux de ceux qui l'ont porté au pouvoir. Il n'y a guère qu'une majorité de personnes âgées ou très âgées pour soutenir son action. Autrement dit, la jeunesse, les salariés, les professions intermédiaires et supérieures, les fonctionnaires lui sont hostiles. On me rapporte que de plus en plus de gens de droite ont honte de ce président aux mauvaises manières. Honte : voilà un mot très fort qui explique aussi sa chute dans les sondages. Le président a beau arborer un tee-shirt NYPD quand il fait son jogging au cap Nègre, rien n'y fait. Il ne passe plus dans l'opinion !

La presse rapporte qu'à l'occasion de la réunion du conseil des ministres de ce jour, Nicolas Sarkozy leur a demandé de tenir bon, d'expliquer mieux la politique suivie, de ne rien céder. Le 7 septembre, il serait bien que des millions de Français lui fassent savoir que eux non plus, ne sont pas prêts à céder.

23 août 2010

Les plans d’austérité sont voués à l’échec - 1/2

Nous avons repris dans notre précédent article consacré aux émissions « l’Auditorium » de Jean-Luc Mélenchon le thème de sa seconde intervention consacrée au thème de « La souveraineté en question dans la crise ».

Indisposé par l’odeur nauséabonde qu’exhale le climat politique actuel tant au niveau national que local, nous ne perdrons pas notre temps à entrer dans le jeu polémique que tentent de nous imposer d’une part le président de la République et ses sbires et d’autre part le président de l’Agglomération Seine-Eure. Pour tenter de nous faire oublier, les premiers l’affaire Woerth/Bettencourt, le second, celle de l’écrêtement de ses indemnités de maire au profit de sa compagne Ghislaine Baudet.

Nous préférons revenir sur le premier épisode de « l’Auditorium » qui avait pour sujet : « Les plans d’austérité sont voués à l’échec ». Comme précédemment, nous tenterons d’en faire une synthèse et de proposer aux lecteurs de ce blog une réflexion sur ce sujet qui comme celui de la souveraineté va les concerner, en raison de la crise mondiale de la finance, au cours des prochains mois et sans doute des prochaines années dans leur vie quotidienne.

Nous l’avons vu au cours des semaines qui ont précédé la trêve estivale, la plupart des pays européens se sont convertis à l’austérité qu’ils n’osent pas tous appeler rigueur. Parmi les premières mesures mises en &oeliguvre figurent la réduction drastique du nombre des fonctionnaires quand ce n’est pas également la baisse de leur salaire, la réduction des dépenses sociales, le gel et parfois la baisse des dépenses de l’État. Ces sacrifices sont-ils inévitables ? Les plans coordonnés sont-ils indispensables et nécessaires pour permettre à l’Union européenne de retrouver le chemin d’un développement partagé ? Voilà les questions que pose le journaliste Michel Soudais à Jean-Luc Mélenchon.

« Les pays de l’Union européenne qui ont fait ce choix sont tous dominés par une idéologie politique qui les aveugle » dit Jean-Luc Mélenchon. « Ils ne font que reproduire des mécanismes déjà vus à l’&oeliguvre et qui tous ont mal fini. Ces politiques de rigueur ne serviront par conséquent à rien sinon qu’à aggraver la situation des pays qui s’y soumettent. L’exemple de cette absurdité nous est fourni avec l’Espagne qui a fait l’objet d’une attaque spéculative alors même que son endettement de 60% du produit intérieur brut (PIB) ne dépassait pourtant pas les critères exigés par le traité de Maastricht. Sous la pression du Fonds monétaire international (FMI) que dirige Dominique Strauss-Kahn, elle a alors adopté un plan d’urgence. Et qu’a t-on constaté, alors que la situation aurait dû ainsi s’améliorer ? L’Espagne a été attaquée par les marchés financiers, ceux-là mêmes que le plan d’urgence était sensé rassurer. Les mêmes agences de notation, en grande partie responsables de la crise pour n’avoir pas fait leur travail, déclaraient alors qu’un tel plan allait faire se contracter l’économie et entrer le pays en récession et que les rentrées fiscales de l’État espagnol diminuant, il ne serait pas en mesure d’honorer sa dette. Elles en ont tiré les conséquences et dégradé sa note. L’Espagne devra désormais emprunter à des taux plus élevés ce qui ne manquera pas d’aggraver la dette publique. Tout cela donc n’aura servi à rien sinon à aggraver la situation du pays ».

Les remèdes appliqués prouvent que les conséquences de la grande crise de 1929 n’ont toujours pas été tirées puisque sont rééditées les mêmes erreurs, pourtant dénoncées au G20. Lorsque la dépense publique se contracte, c’est toute l’économie qui suit puisque sont ajournés par exemple de grands chantiers. Il s’ensuit une spirale récessive qui s’autoalimente.

Et sans remonter à la grande crise de 1929, au cours des vingt dernières années, tous ces plans de rigueur conduits par le FMI dans différents pays d’Amérique latine se sont soldés sans exception par des échecs retentissants. L’exemple le plus fameux est évidemment celui de l’Argentine, présenté à l’époque comme le modèle. Et c’est ce type même de plan que le FMI a proposé au cours de sa tournée à chacun des pays européens qui ont fait appel à lui.

Pourquoi donc se demande Jean-Luc Mélenchon, ces gens prennent des décisions aussi stupides dont ils savent qu’elles n’ont aucune chance de succès ? À chaque fois, leur seul objectif est de garantir la stabilité de la monnaie, c’est-à-dire la valeur des avoirs de ceux qui possèdent le capital, qu’ils soient actionnaires privés ou institutions d’État. C’est le mythe de la monnaie forte, de l’euro fort, tellement fort qu’il fait s’effondrer les exportations, alors même qu’il devrait s’adapter. « Chaque fois que l’euro baisse de 10%, les exportations croissent de 5% et cela produit 1% de richesse supplémentaire pour notre pays ». C’est cette méthode même qu’utilisent les États-Unis d’Amérique pour faire concurrence à la Chine. Car eux ne se privent pas de jouer le dollar à la baisse pour favoriser leurs exportations, ce que s’interdit totalement de faire la Banque centrale européenne (BCE). C’est ainsi que nous avons connu la situation folle et catastrophique où l’euro a valu jusqu’à 1,60 dollar.

Pour comprendre tout cela, notamment pourquoi des gouvernements sensés être de bords politiques différents comme le sont ceux de l’Allemagne d’Angela Merkel et de l’Espagne de José-Luis Zapatero, en viennent à adopter les mêmes politiques, il est nécessaire de faire un retour en arrière. Et de considérer comment l’idéologie dominante libérale et monétariste s’est depuis une trentaine d’année progressivement imposée à tous, encouragée par les banques et les institutions financières qui dominent la planète. Pensons à ce que fut le blairisme au Royaume-Uni. Tous considèrent le capitalisme comme le modèle indépassable et toute autre mode d’organisation de la société comme des utopies dangereuses. Ce qui est navrant poursuit Jean-Luc Mélenchon, « c’est de voir la plupart des dirigeants socialistes qui ont renoncé aux outils du socialisme, analyser la crise avec les outils intellectuels des libéraux ». Et de ce fait parvenir aux mêmes conclusions que ces derniers.

À gauche, on connaît depuis longtemps les tares génétiques du capitalisme qui débouchent immanquablement sur les crises et sur l’inflation ou la guerre. Modèle productiviste, le capitalisme pour survivre doit sans cesse produire davantage tout et n’importe quoi, n’importe où et dans n’importe quelles conditions. Pour vendre toujours plus, il doit sans cesse faire baisser les prix et pour cela les salaires de ceux qui produisent mais sont aussi les acheteurs potentiels. Ce n’est pas là la moindre de ses contradictions. C’est ainsi que l’on a vu, principalement aux États-Unis sous les mandats de George W. Bush, se développer des politiques de crédit insensées afin de soutenir l’immobilier et la consommation des ménages. Avec au final le résultat que l’on connaît.

Le recours au crédit est indispensable à l’économie. Pour l’État, par exemple, qui doit financer des équipements d’infrastructure très lourds. Cela, c’est du bon endettement. « Lorsque le Premier ministre Fillon déclare en 2007 que l’État est en situation de faillite et que les caisses sont vides, cela est pur mensonge » affirme Jean-Luc Mélenchon. Pour lui, les libéraux ont méthodiquement organisé l’appauvrissement de l’État. D’abord en augmentant la dette publique. M. Balladur d’abord qui l’a multipliée par deux. Les gouvernements de droite par la suite. C’est traditionnellement la technique qu’ils utilisent pour affaiblir l’État. C’est par exemple par des remises d’impôts de plus en plus conséquentes dont le bouclier fiscal est le dernier avatar. Depuis 2002, la tranche la plus riche de la population a ainsi été gratifiée de plus de 30 milliards d’euros de remises d’impôts. C’est aujourd’hui par les 73 milliards d’euros logés dans les niches fiscales et les 40 milliards estimés de fraude fiscale. C’est encore par des exonérations de charges ou d’impôts non justifiées aux entreprises. C’est enfin par la vente de tout ce qui rapportait à l’État. Ainsi, les entreprises publiques privatisées rapporteraient annuellement à l’État 40 milliards d’euros. Si les banques nationalisées étaient restées dans le giron de l’État, les bénéfices vertigineux qu’elles font – y compris en spéculant contre l’État –, seraient restés dans le domaine public. Si donc l’État, comme on veut nous le faire croire, est en faillite, ce n’est pas en raison de dépenses de fonctionnement inconsidérées mais bien en raison de la diminution massive de ses recettes.

La France n’a jamais été aussi riche. Elle produit aujourd’hui annuellement 1.950 milliards d’euros quand elle n’en produisait que 1.000 en 1981. Mais cette richesse n’a jamais été aussi inégalitairement répartie, au seul bénéfice d’une infime minorité, celle-là même qui bénéficie de surcroît du bouclier fiscal. Et c’est tout cela qu’il faut changer.

Reynald Harlaut
Parti de Gauche