Dans un billet dont il a le secret, le maire de Louviers, président de la CASE et conseiller régional, affirme que l'affaire de l'écrêtement de ses indemnités a fait ptchitt ! Il reprend l'expression qu'avait utilisée Jacques Chirac lorsqu'il s'était défendu en direct devant des millions de téléspectateurs d'avoir bénéficié d'enveloppes et employé des agents fictifs à la mairie de Paris.
Jacques Chirac a laissé la place à son successeur, Nicolas Sarkozy, et doit maintenant rendre des comptes à la justice qui reprend le cours des affaires interrompu par le bénéfice de l'impunité temporaire dont jouit un Président de la République. Ce ptchitt s'est transformé en un accord « civil » avec la mairie de Paris car le maire, Bertrand Delanoë, a toujours affirmé qu'il souhaitait avant tout récupérer l'argent des contribuables parisiens (1) dont le montant est estimé à 2,2 millions d'euros. Les avocats des deux parties se sont donc entendus pour que l'UMP et Jacques Chirac remboursent les sommes calculées par les juges tandis que la mairie de Paris se retirerait des bancs de l'accusation.
Autrement dit, le ptchitt dont parlait Jacques Chirac s'est transformé en un aveu, certes discret, mais un aveu tout de même. A Louviers, l'affaire est différente. Il ne s'agit pas d'emplois fictifs. Il s'agit de l'application d'une loi interdisant à un élu de dépasser un plafond (8200 euros) et ainsi de « limiter » autant que faire se peut, le cumul des mandats. La règle est simple en effet : plus on a de mandats, plus on touche !
Pour contourner la loi, le maire de Louviers, « victime » du plafond, a tout simplement bénéficié de la complicité de sa compagne pour que l'argent ne se perde pas dans les poches d'autres élus. La somme écrêtée a été attribuée, par délibération du conseil, à Mme Baudet…cette manœuvre étant jugée tout à fait morale par le maire. Ce dernier a conscience du trouble suscité dans l'opinion par son attitude. Toutes les justifications avancées pour sa défense n'ont convaincu personne. Trop peu et trop tard. Autrement dit, l'affaire n'a pas du tout fait ptchitt ! Elle a fait boum ! Et elle continuera de le faire.
(1) On peut penser ce qu'on veut de l'accord trouvé par les avocats de Jacques Chirac et ceux de la mairie de Paris. Eva Joly est archi-contre « parce qu'il révèle une indulgence pour les puissants alors que les faibles paient le prix fort. » L'UMP versera plus d'1,5 million d'euros et J. Chirac 550 000 euros. Haririra bien qui rira le dernier.
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