J'en suis resté sur le cul. J'ai appris, ce matin, que dans le cadre des activités péri-scolaires (payantes) la ville de Louviers avait mis au point un système de cartes permettant aux enfants de participer en fonction des besoins le soir après l'école. Jusque là, rien à dire, même si on peut discuter le principe de faire payer certains services publics dans le cadre éducatif et des loisirs actifs.
Ce qui me semble invraisemblable et gravissime c'est que le système mis au point par la ville (avec application du quotient familial en fonction des ressources) a conduit la municipalité à mettre en place des cartes de couleurs (cinq) permettant aux enfants de connaître la catégorie sociale des parents de chacun d'entre eux. Vous êtes aisé, carte bleue, vous êtes pauvre, carte jaune ou rouge ou verte. Vous n'êtes ni aisé ni pauvre, autre couleur ! Comment une municipalité dite de gauche peut-elle avoir inventé — qu'elle le veuille ou non — une pratique discriminatoire au sens littéral du mot introduisant des différences entre les enfants pratiquant les mêmes activités ? Et tout cela sur la base des revenus parentaux !
Il suffit de se souvenir de l'ambiance qui régnait, il y a quelques décennies, dans certaines cours de récréation. Le mode vestimentaire faisait l'objet de sarcasmes, le langage mal maîtrisé également. C'était encore bien pire quand les enfants, pour des raisons financières, ne pouvaient pas participer à certaines activités ou voyages pour des raisons financières. Les classes sociales, cela existe toujours. Il n'appartient pas à une municipalité de gauche de les confirmer ou de renforcer les préjugés. Nous avons lutté, avec le Comité d'Action de Gauche et parfois contre les socialistes de cette époque (1975-1985) contre le quotient familial et ses effets pervers. Ce n'est tout de même pas pour en arriver là avec un Martin à la tête de la ville !
Je vais saisir la HALDE (Haute Autorité de Lutte contre les Discriminations et pour l'Egalité) car je considère que l'existence de ces cartes multicolores concourt à entretenir un climat malsain et discriminant.
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