25 août 2010

Le 7 septembre, il serait bien que des millions de Français fassent savoir qu'ils ne sont pas prêts à céder

Manifester, faire connaître son mécontentement et ses propositions, c'est le devoir de tous les citoyens responsables comme ici, sur le marché de Louviers. (photo JCH)

Une batterie de sondages a été réalisée ces derniers jours. Ils vont tous dans le même sens. Les Français en ont assez de ce gouvernement et de ce président. Ils plébiscitent la gauche à un point tel que Dominique Strass-Kahn recueillerait 59 % des suffrages dans un duel de second tour face à Nicolas Sarkozy. Martine Aubry ferait presque aussi bien (53-47). Sachons raison garder et ne nous emballons pas.

Le locataire de l'Elysée a plus d'un tour dans son sac. Surtout, il a de nombreux amis dans la presse écrite et il a su en placer d'autres dans les directions des radios et télévisions publiques. On peut imaginer quel va être le comportement de tous ses obligés dans les deux années qui nous restent avant l'élection présidentielle. Le matraquage risque bien d'être permanent. D'autant que La France va présider le G20 et que les donneurs de leçons en économie vont s'en donner à cœur joie.

Dans l'attente, la rentrée s'annonce chaude. Quelques repères : le 7 septembre, grand journée de protestation contre la réforme des retraites, le dossier Woerth-Bettencourt retrouve des couleurs et on en sait un peu plus sur les différents conflits d'intérêts qui menacent le ministre du Travail. Peut-être pas pénalement mais politiquement et moralement, le mal est fait. La rentrée scolaire de nombreux élèves va se faire sans leurs livres. On attend les livraisons en octobre ! La réforme territoriale risque d'être très animée au Parlement d'autant plus que celle de la taxe d'habitation est si mal expliquée aux élus qu'ils vont avoir toutes les peines du monde à préparer leur budget 2011.

Le dossier des roms et des gens du voyage encore. A gauche, à droite aussi, des voix s'élèvent pour condamner le subit mouvement d'expulsions de ces européens « d'origine étrangère » puisque pas Français de souche ! Juppé, Villepin, Raffarin, ajoutent leurs voix à celles de Bayrou, de Ségolène Royal et de toute la gauche pour condamner cette stigmatisation organisée uniquement dans le but de récupérer des voix du Front national. Mais le but de Sarkozy n'est pas atteint. Pourquoi ? Tout simplement parce qu'il n'est plus crédible aux yeux de ceux qui l'ont porté au pouvoir. Il n'y a guère qu'une majorité de personnes âgées ou très âgées pour soutenir son action. Autrement dit, la jeunesse, les salariés, les professions intermédiaires et supérieures, les fonctionnaires lui sont hostiles. On me rapporte que de plus en plus de gens de droite ont honte de ce président aux mauvaises manières. Honte : voilà un mot très fort qui explique aussi sa chute dans les sondages. Le président a beau arborer un tee-shirt NYPD quand il fait son jogging au cap Nègre, rien n'y fait. Il ne passe plus dans l'opinion !

La presse rapporte qu'à l'occasion de la réunion du conseil des ministres de ce jour, Nicolas Sarkozy leur a demandé de tenir bon, d'expliquer mieux la politique suivie, de ne rien céder. Le 7 septembre, il serait bien que des millions de Français lui fassent savoir que eux non plus, ne sont pas prêts à céder.

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