19 septembre 2015

Emmanuel Macron, l'enfant gâté de François Hollande, fait métier de provocateur


Jusqu’à maintenant, ce sport était réservé à la droite. Il est de bon ton, en effet, de railler les fonctionnaires, leur statut et leur emploi soi-disant garanti à vie. Les artisans, les entrepreneurs, les commerçants, surtout, n’ont que mépris pour ceux et celles qui font tourner les services publics de l’état ou des collectivités territoriales. Ah le poujadisme…A gauche, ce sport n’était pas pratiqué. Depuis hier, il l’est.

Emmanuel Macron, invité par un think thank (comme on dit) dont les règles du jeu imposent aux participants de la fermer en sortant (leur bouche pas la porte) s’est trouvé bien dépourvu quand les journalistes de Challenges et des Échos ont décidé unilatéralement de briser la règle et de sortir le « off » qu’ils s’étaient engagés à taire. Déontologiquement, ce n’est pas très joli mais l’essentiel est ailleurs. Il est dans ce que Macron a dit qu’il a cru qu’on ne rendrait pas public.

Qu’a donc déclaré le ministre de l’économie d’un gouvernement dit de gauche qui fasse le buzz à ce point ? Que la situation des fonctionnaires n’était plus adaptée à notre temps ! Il a comparé le CDD d’un cybertechnicien d’entreprise au contrat d’un cadre quelconque de son ministère, affirmant qu’il existait une situation déséquilibrée entre l’un et l’autre et que ce système n’était plus adéquat. Autrement dit, si l'on comprend bien, il a affirmé qu’il serait sans doute nécessaire de changer cet état de fait. Au bénéfice de qui ? Quel avantage aurait la société à précariser les fonctionnaires ou à créer une situation de danger pour leur emploi alors que le simple bon sens voudrait que la protection de cet emploi soit la règle commune dans le public et dans le privé et pas le contraire. Ce serait évidemment porter tort aux supporteurs de la « souplesse » et de la « flexibilité » si chères à nos économistes de C dans l’air.

Macron pense à droite. Voilà la réponse à la question. Macron est donc de droite et le virage social-libéral de Valls-Hollande lui permet de temps à autre de se livrer à des déclarations provocatrices applaudies par le MEDEF et le système bancaire dont il est issu. A quelques semaines des élections régionales, voilà des déclarations aptes à resserrer les liens à gauche (NDLR : Je plaisante, attention) ! François Hollande, à Tulle, a corrigé le tir en réglant la mire mais le mal est fait. On sait aujourd'hui que l’un des principaux ministres actuels de ce gouvernement est favorable au changement de statut des fonctionnaires et pas dans le bon sens. On n’a pas fini d’en évoquer les conséquences désastreuses.

18 septembre 2015

La mélopée de Franck Martin, chevalier du Mérite maritime grâce au Marité…et aux fonds publics


Vous comprendrez mon hésitation. Avant de prendre le parti de publier in extenso le discours de l'ancien maire de Louviers décoré de la médaille de chevalier du mérite maritime par Annick Girardin, j'ai hésité. Sa prise de parole semblerait interminable à quelque auditeur peu préparé. Il aurait tort. Car ce texte illustre à merveille le caractère de celui qui ose parler de lui-même à la 3e personne du singulier. Je n'ai changé ni la ponctuation, ni ôté aucun mot. J'ai apporté quelques corrections orthographiques, les fautes commises par l'auteur — peut-être en reste-t-il ? — l'ayant été dans la précipitation et sans doute sous le coup d'une émotion bien compréhensible. 
Quand on passe, comme l'a reconnu lui-même l'ex-président de la CASE, du statut d'ancien membre de la Cause du Peuple à une situation de notable provincial, il s'agit bien de franchir un gouffre de certitude et d'immodestie. Celui-là même qui conduit à l'imprudence voire à l'impudence. Je fais donc juge mes lecteurs de ce récit d'une vie d'élu qui en a oublié la source (son père et ses vrais compagnons) et ose se plaindre d'avoir perdu des amis en politique qui n'avaient eu qu'un seul tort : lui accorder leur confiance.

Les falaises de Fécamp. (photo JCH)
« Madame la ministre, cher Annick. Je vous remercie pour tant d’éloges qui m’ont ému tout en blessant ma modestie. Merci de consacrer un temps si précieux pour la République à cette remise de décoration. Je ne parlerai pas d’amitié entre nous, comme tant et tant aimeraient le faire en telles circonstances. Non seulement j’ai appris qu’en politique, il faut d’abord se méfier de ceux qui se disent vos amis, mais je crois honorable de ne pas imiter ceux qui font profession d’être l’ami des puissants et font tomber sans cesse des noms de leur bouche, pour leur dérober une miette de gloire...
 
En politique, j’ai des copains au féminin comme au masculin avec qui je partage des liens de vraie solidarité et d’affection sincère. Il y a aussi des hommes que je respecte, des femmes que j’admire. Des Annick Girardin, Christiane Taubira, des Alain Tourret que je respecte et j’admire, parce que je suis attentif à ce qu’ils font et que je sais ce qu’ils valent. Respect et admiration, donc, pour ton action au service de la République, en particulier ton engagement dans l’aide au développement, un domaine dans lequel l’agglomération Seine-Eure s’est longuement et fortement engagée, sous la houlette d’Hubert Zoutu, maire d’Heudebouville et prince béninois.
 
Le Mérite maritime… cette distinction m’est accordée, à ma grande surprise, pour mon activité d’éditeur, de producteur de livres sur la mer. Mais pas que… La ligne éditoriale de ma maison d’édition passe par Saint-Pierre et Miquelon. Annick, tu te souviens peut-être que naguère je t’ai proposé… d’écrire et de publier la biographie de celle qui était alors pour moi la députée des Brumes.
Proposition très prématurée, car depuis, tu as écrit un nouveau chapitre à cette biographie. Et quel chapitre ! De députée des Brumes, tu es devenue, comme le titre le Journal du Dimanche la ministre qui venait du froid. Ministre venue du froid, venue de l’outre-mer, tu ne seras pas choquée si je vous raconte ce soir une histoire de morue.


17 septembre 2015

Le 10e salon de la céramique contemporaine à Pont-de-l'Arche


Je ne saurais trop vous recommander de rendre visite aux artistes exposés à Pont-de-l'Arche. La commissaire de l'exposition, Marie-Pierre Lamy propose un choix varié de créations talentueuses de céramique contemporaine

15 septembre 2015

Guy Bedos et Robert Ménard : le jour et la nuit


Guy Bedos. (photo Jean-Charles Houel)
Commençons par les bonnes nouvelles. En fait la bonne nouvelle. Guy Bedos, mis en cause judiciairement par Nadine Morano après avoir été traitée de « conne » dans un de ses spectacles, a été relaxé par le tribunal correctionnel de Nancy. Cécile Duflot, interrogée par les animateurs de C à vous, a commenté positivement cette décision précisant qu’elle même faisait l’objet de quolibets et de jugements à l’emporte pièce : « La vie politique exige une certaine distance à l’égard des insultes et des remarques parfois déplacées. Quand on me dit que j’ai un gros cul ce n’est pas toujours agréable mais il faut faire avec. Il est bien que des humoristes ou des caricaturistes fassent leur métier et dans une démocratie il faut l’accepter. »
On ne peut pas attendre de Nadine Morano autant de mansuétude. La candidate présumée aux primaires de l’Ex-UMP a une haute idée d’elle-même, trop haute selon moi, et sa plainte contre Guy Bedos, l’un de nos meilleurs commentateurs de la vie politique, montre ses limites. De Gaulle disait en refusant de poursuivre Jean-Paul Sartre qui ne le ménageait pas en mai 68 qu’on n’emprisonne pas Voltaire. Mme Morano devrait savoir que la justice n’est pas là pour satisfaire les egos. Les amuseurs publics sont nécessaires et leur liberté de parole doit être totale (1).
(1)  Sauf à tomber sous le coup de la loi pour des propos racistes, antisémites…

La mauvaise nouvelle nous vient de Béziers. Il fallait voir et entendre Robert Ménard, le maire de cette grande ville du sud, ceint de son écharpe tricolore, s’adresser à des réfugiés syriens devant les caméras de télévision et leur déclarer : « vous n’êtes pas les bienvenus dans notre ville…» et le reste à l’avenant.
J’ai éprouvé un sale sentiment à l’égard de cet élu indigne de représenter les citoyens de notre pays. Je me demande encore comment des électeurs(trices) ont pu choisir cet individu peu recommandable. Il a fait de son journal municipal un outil de propagande digne des pires régimes autoritaires. Il propage des idées écœurantes et passe à l’acte pour discriminer certaines populations au point de ficher les écoliers « musulmans » des cantines scolaires publiques biterroises. Ménard, soutenu par le Front national, n’a sans doute pas fini de faire parler de lui et de ses actions immondes. Nous le suivrons avec attention.

14 septembre 2015

L'hommage de Marc-Antoine Jamet à Jean-Luc Récher, conseiller départemental de Gaillon-Aubevoye récemment décédé


Nous avons appris, ces jours derniers, le décès brutal de Jean-Luc Récher, âgé de 62 ans. Conseiller départemental du canton de Gaillon-Aubevoye, il était également le maire de cette dernière commune et président de la communauté de communes Seine-Madrie. Il avait été formé à bonne école puisque son père, Jean Récher, avait été conseiller général socialiste du canton nord de Louviers pendant de nombreuses années. 
Marc-Antoine Jamet, premier secrétaire de la fédération socialiste de l'Eure, lui rend un hommage sincère saluant l'engagement et le dévouement de cet élu exemplaire.
 
« Jean-Luc Récher appartenait au peuple de Gauche et en était l'élu. Souriant des embrigadements et les dédaignant, profondément républicain, exceptionnellement engagé dans le camp du progrès, il l'avait rejoint en toute indépendance. A sa façon. A sa manière. A son rythme. Il en défendait donc sans relâche et sans compromission les valeurs essentielles : solidarité, égalité, justice. Nous les partagions avec lui. En profondeur, en constance et en cohérence. Sans la moindre ambiguïté. A chaque grande échéance notre pacte se renouvelait.

Dans la loyauté et la clarté. Il mobilisait pour nos idéaux ses qualités qui étaient exceptionnelles, mais au premier rang desquelles chacun reconnaissait la solidité, la volonté et l'efficacité. C'était sa signature personnelle, son identité politique, sa singularité humaine. Il ajoutait à ces compétences déjà rares la franchise et la fermeté qui en faisait un homme respecté et écouté de tous à commencer par ses pairs. Son talent de pédagogue, sa silhouette athlétique, son caractère bien trempé, son regard clair derrière des lunettes d'acier, il les avait mis au service d'une cause qui le dépassait, mais qu'il n'avait cessé de faire grandir : Aubevoye.

Maire de sa ville depuis plus de deux décennies, il vivait pour elle, pensait avec elle, agissait pour elle dans la sincérité qui fait la rencontre entre une énergie et un territoire. Sur la route blanche, en tête, il cheminait. De fait, il travaillait pour le bonheur des Albaciens qui admiraient le dévouement éclatant de leur premier magistrat, pour le développement d'une collectivité devenue irrévocablement sienne. Et le dimanche, et la semaine, c'était sa raison d'être. Il ne comptait pour sa cité ni son temps, ni sa fatigue. On sait ce que cela signifie de sacrifices.

Il avait naturellement prolongé cet effort, cette passion, par l'intercommunalité. Très tôt, il en avait compris les enjeux et les risques. Aussi s'en était-il fait fondateur et bâtisseur. Il voyait grand. Il voyait loin. Dès 2002, il avait forgé Eure-Madrie-Seine, son enfant. Il n'était pas dans son caractère de regarder les autres imaginer et projeter, sans proposer et convaincre. Sur ce terrain, il l'avait emporté. Tout comme, il avait connu comme conseiller général, puis conseiller départemental, un destin heureux qui témoignait, dans la fidélité à Jean-Louis Destans et à sa majorité, qu'il avait été désigné dans son canton sur une équation individuelle, sur des résultats qu'il ne devait à personne, sur une reconnaissance pour son parcours et ses acquis. C'est pour cela qu'il se jouait des campagnes, accumulait des victoires et croyait à sa bonne étoile.

Son exemple demeurera ainsi que les multiples réalisations qu'on lui doit. Elles font un bilan glorieux que l'on n'aurait jamais cru si vite devenir un héritage, un testament. La mort est venu le prendre dans la force de l'âge. Soudainement. Brutalement. Il laisse ses amis dans le chagrin et la violence de sa disparition. Au nom de la fédération du Parti Socialiste de l'Eure, son alliée et son amie, au nom de tous les militants de notre département, je veux présenter à son épouse, à sa famille, à ses proches, nos condoléances et leur dire notre profonde émotion. »

Marc-Antoine JAMET
Premier secrétaire de la Fédération du Parti Socialiste de l'Eure

12 septembre 2015

Patrick Devedjian : les Allemands nous ont pris nos juifs, ils nous rendent des Arabes » ou de l'art de dire des conneries


« Les Allemands nous ont pris nos Juifs, ils nous rendent des Arabes. » L’auteur de cette — soi-disant — boutade nauséeuse n’est autre qu’un élu français d’origine arménienne, responsable de collectivités territoriales importantes et membre de l’ex-UMP. On sait que Patrick Devedjian (puisqu’il s’agit de lui) a, au cours de sa folle jeunesse, fréquenté les milieux d’extrême droite et il doit bien lui en rester quelque chose.

Depuis cette déclaration publique pour le moins révoltante, Patrick Devedjian a reconnu qu’elle était « déplacée ». Déplacée comme tous ces réfugiés fuyant la guerre, la souffrance, l’angoisse du danger permanent que suscite les conflits ethniques, religieux ou territoriaux. Même s’il s’agit d’une boutade, n’importe quel «psy» saurait analyser ce que cet humour recèle de ressentiment à l’égard de nos amis et alliés allemands et de mépris à l’égard des Arabes lesquels, comme par hasard ne bénéficient pas du pronom personnel de la première personne du pluriel : NOS Juifs, LES Arabes.

Patrick Devedjian n’est sans doute pas le seul à penser ainsi. La majorité des Français interrogés sur le sort des réfugiés Syriens, Erythréens ou d’autres nationalités considèrent qu’on peut et qu’on doit les laisser à leur triste sort : « Ils ne vont quand même pas venir manger le pain des Français et occuper des emplois alors qu’on a des millions de chômeurs. » Ce souci purement égoïste oublie que les quelques milliers de personnes accueillies en France ne représentent que 0,02% de la population et que notre pays est illuminé par son histoire et sa capacité d’accueil et d’asile. Allez, un petit effort !

D’ailleurs, Bernard Cazeneuve, le ministre de l’Intérieur, reçoit aujourd’hui à la maison de la chimie à Paris, 600 élus (de toutes origines politiques sauf le FN évidemment) volontaires pour mettre des équipements, des habitations, des centres sociaux au service de ces femmes, hommes, enfants de tous âges prêts à devenir Français et à respecter les lois, les règles de notre pays pour se construire un avenir de paix et de sécurité. Peut-être Devedjian devra-t-il un jour dire merci aux Allemands ce qui se dit « Danke » dans la langue de Goethe.

9 septembre 2015

Val-de-Reuil dit oui à l'accueil des réfugiés


Marc-Antoine Jamet en compagnie de l'ex-secrétaire d'Etat à la ville.
Ce n'est pas étonnant. Après que j'ai lancé un appel à l'agglomération Seine-Eure et à la ville de Louviers pour accueillir des réfugiés dans le cadre du mouvement de solidarité nationale en cours, c'est le maire de Val-de-Reuil qui prend sa plume pour faire acte de candidature ! Marc-Antoine Jamet affiche clairement la couleur et inscrit sa ville dans une tradition parfaitement respectable. Du côté de la CASE et de la ville de Louviers c'est, pour l'instant, le silence. J'espère que l'exemple de Val-de-Reuil sera bientôt suivi par des élus dont on espère compassion et action.

Le texte de Marc-Antoine Jamet : « Les drames qui, partout en Syrie, en Irak, dans la corne de l’Afrique, aux portes de l’Europe se sont multipliés, les tragédies humaines qui prennent chaque jour une plus grande ampleur, les crises humanitaires qui, en Hongrie, en Grèce ou en Bulgarie, menacent d’éclater et ne peuvent laisser sans émotion ni réaction. Le Président de la République a annoncé ce lundi, à l’occasion d’une conférence de presse et après avoir interpellé dès le mois de juin l’ensemble des dirigeants européens sur la nécessité d’une réponse adaptée, que la France accueillerait dans les prochains jours 24 000 réfugiés sur son territoire national. C’est la traduction d’une volonté française toujours affichée, d’un message, celui des droits de l’Homme, d’une tradition qu’il nous faut à tous honorer et respecter. En France, premier garant du droit d’asile, premier défenseur du droit à la dignité humaine, le repli serait un déni. Il ne s’agit pas là d’un choix partisan mais d’un acte militant qui appelle à la conscience de chaque élu, de chaque responsable politique, de chaque citoyen. A l’Etat de le coordonner désormais, aux communes de le mettre en œuvre sans tarder.

C’est ce que la Ville de Val-de-Reuil a décidé. Depuis le 20 août en coordination avec le Préfet de l’Eure René Bidal et le Préfet Jean-Jacques Brot en charge de cette mission au sein du Ministère de l’Intérieur, j’ai demandé à ce que la Ville puisse prendre en charge dans  les meilleurs délais l’accueil de familles réfugiées.  Avec le bailleur social 3F, des solutions concrètes d’hébergement sont déjà à l’étude. Ces réflexions préalables nous permettront dès les prochains jours de soumettre aux autorités préfectorales compétentes une proposition de mise à disposition de logements de type T4 à T5 pour 15 à 20 familles quelle que soit leur religion, cela va de soi. Les équipes sociales du réseau Coallia (association notamment spécialisée dans l’hébergement social d’urgence) travailleront à les aider à s'intégrer à travers un accès facilité : aux droits, à la santé, à la scolarisation, à l’accompagnement vers l'emploi et un logement pérenne.

40 ans après avoir accueilli des centaines de réfugiés, fuyant l’atrocité de la Guerre du Viêt-Nam, débarqués de l’ «Ile-de-Lumière », affrété sous la direction de Bernard Kouchner par l’association Médecins Sans Frontières, Val-de-Reuil est au rendez-vous de l’Histoire, de son histoire. Ces premiers arrivants en sont aujourd’hui les premiers acteurs, les premiers témoins, les premiers moteurs. Ville cosmopolite riche des soixante nationalités qui la composent, ville accueillante, ville solidaire, ville bienveillante, Val-de-Reuil accueillera demain ceux qui fuient la violence de la guerre et l’absurdité de la barbarie. »

7 septembre 2015

Asile ! C'est un droit…un appel de la Ligue des droits de l'Homme


« Nous, citoyennes et citoyens d’Europe, sommes de la même humanité que ces femmes, ces hommes et ces enfants qui fuient la guerre et la misère pour ne pas mourir. Comme eux, nous avons des enfants, nous travaillons, nous aspirons au bonheur et nous savons les efforts nécessaires pour construire nos vies dans un monde où la loi du plus fort est toujours en vigueur. Le sort que l’Europe, celle qui a connu tant de guerres, qui a envoyé tant de réfugiés sur les routes, leur réserve nous révolte.
L’Europe ne peut proclamer que ses valeurs reposent sur les droits de l’Homme et traiter ces réfugiés comme des envahisseurs, compatir à leur sort et faire si peu, se les rejeter comme des marchandises illégales. Or, force est de constater que même la directive sur l’afflux massif de réfugiés, bien loin de ce qu’exige la situation dramatique actuelle, n’a pas été mise en œuvre.
Le destin de ces réfugiés, de ces migrants, c’est notre destin et notre avenir. En niant leur droit à l’asile, c’est notre propre avenir que nous mettons en péril tant nous aurons, tôt ou tard, à rendre compte de notre aveuglement et de celui de nombre de nos gouvernants.
Déjà en partie responsable des événements qui poussent sur les routes de l’exil tant de personnes, que restera-t-il de la crédibilité de l’Europe et de la France si nous refusons de les accueillir ?
Nous n’admettons pas, en tant que citoyens européens et français, le déni d’humanité qui est en train de se produire. En France, nous exigeons du gouvernement qu’il appuie sans équivoque un accueil de ces réfugiés dans tous les pays de l’Union européenne. Nous lui demandons de prendre toute sa part, ici en France, de cet accueil, et donc d’accroître considérablement les moyens mis en œuvre. Nous appelons toute la société civile à se mobiliser pour appuyer cette exigence et pour apporter l’aide et l’assistance nécessaire.
Nous appelons tous les hommes et femmes de bonne volonté à combattre ces discours indignes qui refusent à ces hommes, ces femmes et ces enfants leurs droits élémentaires d’êtres humains.

Ensemble, nous demandons :
   que tous les réfugiés soient accueillis dans des conditions respectueuses de leur dignité ;
   une suspension des accords de Dublin et leur révision 
   l’organisation d’un grand débat public sur la question des réfugiés.

Ensemble, nous pouvons faire que l’intolérable cesse. »

Rassemblement 
le mardi 8 septembre, à 18h30, place de la République, à Paris

#AsileUnDroit

Organisations signataires :
Acat, Assemblée citoyenne des originaires de Turquie (Acort), Association des Tunisiens en France (ATF), Attac, Cedetim / Ipam, CGT, Collectif 3C, Comité pour le respect des libertés et des droits de l’Homme et Tunisie (CRLDHT), Confédération syndicale des familles (CSF), Fédération nationale des Maison des potes, FSU, Ligue des droits de l’Homme (LDH), Licra, Mrap, Organisation de femmes égalité, SNJ-CGT, SOS Racisme, Syndicat des avocats de France (Saf), Union nationale lycéenne (UNL), Unef, Union syndicale Solidaires

Que vont faire la ville de Louviers et l'agglomération Seine-Eure dans l'accueil des réfugiés ?


Que va dire Marine Le Pen après que Bruxelles vient de demander à la France d’accueillir 24 000 nouveaux réfugiés sur deux ans ? Que vont penser les Français — majoritaires hélas dans le pays — ceux et celles qui refusent que la France des droits de l’homme et des lumières se hisse à la hauteur de son histoire et d’une Allemagne exemplaire dans l’Europe de 2015 ? Quels commentaires Sarkozy et Ciotti vont-ils répéter en boucle sur les chaînes d’info en continu pour regretter « l’inaction du gouvernement » et « l’angélisme » de la gauche forcément laxiste le tout avec des arguments contradictoires car émanant d’une opposition systématique.

En fait, « le fardeau » dont parle Marine Le Pen, c’est le front national lui-même. Au-delà du Vaudeville familial qui voit s’opposer le père et la fille sur des détails, le FN est un vrai fardeau pour la démocratie française, un fardeau de plus en plus pesant, de plus en plus fatigant dans ses obsessions malsaines et ses violences verbales. Il faudra bien que les Français(e)s se rendent compte un jour que le FN est un gros problème et pas la solution.

Cela dit, j’aimerais savoir ce que comptent faire le président de la CASE et le maire de Louviers (tous deux UDI) dans l’accueil des réfugiés Syriens et autres demandeurs de l’asile politique en France. Nombre de maires PS, PC, écologistes mais aussi UDI comme Laurent Hénard, proposent que leur collectivité participe au grand mouvement national d’aide et de solidarité envers ces réfugiés. Bernard Cazeneuve, ministre de l’intérieur, organise d’ailleurs cette semaine une réunion destinée aux élus des collectivités territoriales candidats à l’organisation d’un accueil digne et respectueux à l’image de ce qu’accomplissent les citoyens et élus allemands décidément en pointe. Dans l’Eure, qui sera présent place Beauvau ?

Il m’étonnerait, évidemment, qu’un Ménard ou un Briois fasse acte de candidature. Les maires de Béziers et de Hénin-Beaumont (FN ou apparentés) préfèrent célébrer les généraux félons plutôt que de venir au secours de populations abandonnées à leur triste sort. Il faut donc espérer un sursaut citoyen et associatif, sursaut accompagnant les efforts d’élus courageux de gauche, du centre et, qui sait, de droite si la droite sociale ne demeure pas esclave du sarkozysme et a le courage de ses opinions.

6 septembre 2015

Il n'y aurait pas de différence entre la gauche et la droite, vraiment ?


Il est de bon ton d’affirmer qu’aujourd’hui il n’y a plus de réelle différence entre la droite et la gauche. Cette antienne favorise une forme d’obscurantisme politique et ne correspond évidemment pas à la réalité qu’elle soit politique, sociologique ou philosophique. Il y a belle lurette qu’on sait faire la différence entre ceux qui ont et ceux qui sont. Ceux qui possèdent par l’héritage, la réussite ou le hasard et ceux qui n’ont rien d’autre que leur talent personnel et leurs compétences professionnelles.

Ce qui se passe à Canal Plus et i-télé est l’exemple même de la toute puissance d’un seul homme capable de virer des équipes entières au seul nom du capital et du pouvoir de l’actionnaire majoritaire. A l’évidence, Bolloré, soumis aux ordres « affectueux » de Sarkozy, a décidé de régler leurs comptes aux équipes insolentes et pas assez à droite au sein de chaînes pourtant réputées pour leur indépendance. Bolloré, très à droite, considère que les équipes en place sont trop à gauche. Voilà une différence qu’elle est grande comme dirait Coluche !

J’en vois une autre. Un sondage d’hier nous apprend que 52 % des Français…(mais 68 % de l’électorat de droite) est opposé à l’accueil des réfugiés dans notre pays. Vous avez bien lu : 68 % à droite ! Et pourtant, ils sont nombreux ceux et celles qui vont à la messe le dimanche pour écouter les sermons des curés larmoyants et entendre les appels à la fraternité et la solidarité. A Gauche, on est plus généreux et plus compréhensif. Il y a bien Nathalie Kociusko-Morizet et Jean-François Copé (1) (Copé, vous vous rendez compte) pour relever la tête d’une droite abâtardie en prise directe avec le FN mais ce n'est rien en comparaison de l'action des municipalités socialistes ou de gauche prêtes à mouiller le maillot pour accueillir une partie de la misère du monde…Il y a donc bien une vraie différence entre la droite et la gauche. Mais cela, on le savait avant qu’on trouve un petit enfant syrien sur une plage abandonné.

Deux dernières pour la route. Les politiciens de droite, surtout, n’aiment pas le code du travail qu’ils trouvent trop épais et trop complexe. Gênant quoi. A Gauche (la vraie évidemment) on considère qu’il s’agit d’un document précieux.
Enfin, les agriculteurs (à droite souvent) exigent moins de normes et plus de liberté. A Gauche, on privilégie l’avenir de la planète et donc un peu plus de réglementation. Les normes, quand elles ne sont pas tatillonnes, servent à protéger l’environnement, la faune et la flore, tout comme le bien-être des animaux élevés pour être mangés ainsi que la santé des professionnels de l’agriculture. Un jeu sans règles est un jeu de dupes.

(1) J’ignore ce qui a poussé JF Copé à écrire un texte intelligent et solidaire sur son blog. Le fait est qu’il l’a écrit.