« Les Allemands nous ont pris nos
Juifs, ils nous rendent des Arabes. » L’auteur de cette — soi-disant — boutade nauséeuse n’est autre qu’un élu
français d’origine arménienne, responsable de collectivités territoriales
importantes et membre de l’ex-UMP. On sait que Patrick Devedjian (puisqu’il s’agit
de lui) a, au cours de sa folle jeunesse, fréquenté les milieux d’extrême
droite et il doit bien lui en rester quelque chose.
Depuis cette déclaration
publique pour le moins révoltante, Patrick Devedjian a reconnu qu’elle était «
déplacée ». Déplacée comme tous ces réfugiés fuyant la guerre, la souffrance, l’angoisse
du danger permanent que suscite les conflits ethniques, religieux ou
territoriaux. Même s’il s’agit d’une boutade, n’importe quel «psy» saurait analyser
ce que cet humour recèle de ressentiment à l’égard de nos amis et alliés
allemands et de mépris à l’égard des Arabes lesquels, comme par hasard ne bénéficient
pas du pronom personnel de la première personne du pluriel : NOS Juifs,
LES Arabes.
Patrick Devedjian n’est sans
doute pas le seul à penser ainsi. La majorité des Français interrogés sur le
sort des réfugiés Syriens, Erythréens ou d’autres nationalités considèrent qu’on
peut et qu’on doit les laisser à leur triste sort : « Ils ne vont quand même pas venir manger le pain des Français et
occuper des emplois alors qu’on a des millions de chômeurs. » Ce souci purement
égoïste oublie que les quelques milliers de personnes accueillies en France ne
représentent que 0,02% de la population et que notre pays est illuminé par son
histoire et sa capacité d’accueil et d’asile. Allez, un petit effort !
D’ailleurs, Bernard
Cazeneuve, le ministre de l’Intérieur, reçoit aujourd’hui à la maison de la
chimie à Paris, 600 élus (de toutes origines politiques sauf le FN évidemment)
volontaires pour mettre des équipements, des habitations, des centres sociaux
au service de ces femmes, hommes, enfants de tous âges prêts à devenir Français
et à respecter les lois, les règles de notre pays pour se construire un avenir
de paix et de sécurité. Peut-être Devedjian devra-t-il un jour dire merci aux
Allemands ce qui se dit « Danke » dans la langue de Goethe.
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