Guy Bedos. (photo Jean-Charles Houel) |
Commençons par les bonnes
nouvelles. En fait la bonne nouvelle. Guy Bedos, mis en cause judiciairement
par Nadine Morano après avoir été traitée de « conne » dans un de ses
spectacles, a été relaxé par le tribunal correctionnel de Nancy. Cécile Duflot,
interrogée par les animateurs de C à vous, a commenté positivement cette décision
précisant qu’elle même faisait l’objet de quolibets et de jugements à l’emporte
pièce : « La vie politique exige une certaine distance à l’égard des
insultes et des remarques parfois déplacées. Quand on me dit que j’ai un gros
cul ce n’est pas toujours agréable mais il faut faire avec. Il est bien que des
humoristes ou des caricaturistes fassent leur métier et dans une démocratie il
faut l’accepter. »
On ne peut pas attendre de Nadine
Morano autant de mansuétude. La candidate présumée aux primaires de l’Ex-UMP a
une haute idée d’elle-même, trop haute selon moi, et sa plainte contre Guy
Bedos, l’un de nos meilleurs commentateurs de la vie politique, montre ses
limites. De Gaulle disait en refusant de poursuivre Jean-Paul Sartre qui ne le
ménageait pas en mai 68 qu’on n’emprisonne pas Voltaire. Mme Morano devrait
savoir que la justice n’est pas là pour satisfaire les egos. Les amuseurs
publics sont nécessaires et leur liberté de parole doit être totale (1).
(1)
Sauf à tomber
sous le coup de la loi pour des propos racistes, antisémites…
La mauvaise nouvelle nous
vient de Béziers. Il fallait voir et entendre Robert Ménard, le maire de cette
grande ville du sud, ceint de son écharpe tricolore, s’adresser à des réfugiés
syriens devant les caméras de télévision et leur déclarer : « vous n’êtes
pas les bienvenus dans notre ville…» et le reste à l’avenant.
J’ai éprouvé un sale
sentiment à l’égard de cet élu indigne de représenter les citoyens de notre
pays. Je me demande encore comment des électeurs(trices) ont pu choisir cet
individu peu recommandable. Il a fait de son journal municipal un outil de
propagande digne des pires régimes autoritaires. Il propage des idées écœurantes
et passe à l’acte pour discriminer certaines populations au point de ficher les
écoliers « musulmans » des cantines scolaires publiques biterroises. Ménard,
soutenu par le Front national, n’a sans doute pas fini de faire parler de lui
et de ses actions immondes. Nous le suivrons avec attention.
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