18 septembre 2015

La mélopée de Franck Martin, chevalier du Mérite maritime grâce au Marité…et aux fonds publics


Vous comprendrez mon hésitation. Avant de prendre le parti de publier in extenso le discours de l'ancien maire de Louviers décoré de la médaille de chevalier du mérite maritime par Annick Girardin, j'ai hésité. Sa prise de parole semblerait interminable à quelque auditeur peu préparé. Il aurait tort. Car ce texte illustre à merveille le caractère de celui qui ose parler de lui-même à la 3e personne du singulier. Je n'ai changé ni la ponctuation, ni ôté aucun mot. J'ai apporté quelques corrections orthographiques, les fautes commises par l'auteur — peut-être en reste-t-il ? — l'ayant été dans la précipitation et sans doute sous le coup d'une émotion bien compréhensible. 
Quand on passe, comme l'a reconnu lui-même l'ex-président de la CASE, du statut d'ancien membre de la Cause du Peuple à une situation de notable provincial, il s'agit bien de franchir un gouffre de certitude et d'immodestie. Celui-là même qui conduit à l'imprudence voire à l'impudence. Je fais donc juge mes lecteurs de ce récit d'une vie d'élu qui en a oublié la source (son père et ses vrais compagnons) et ose se plaindre d'avoir perdu des amis en politique qui n'avaient eu qu'un seul tort : lui accorder leur confiance.

Les falaises de Fécamp. (photo JCH)
« Madame la ministre, cher Annick. Je vous remercie pour tant d’éloges qui m’ont ému tout en blessant ma modestie. Merci de consacrer un temps si précieux pour la République à cette remise de décoration. Je ne parlerai pas d’amitié entre nous, comme tant et tant aimeraient le faire en telles circonstances. Non seulement j’ai appris qu’en politique, il faut d’abord se méfier de ceux qui se disent vos amis, mais je crois honorable de ne pas imiter ceux qui font profession d’être l’ami des puissants et font tomber sans cesse des noms de leur bouche, pour leur dérober une miette de gloire...
 
En politique, j’ai des copains au féminin comme au masculin avec qui je partage des liens de vraie solidarité et d’affection sincère. Il y a aussi des hommes que je respecte, des femmes que j’admire. Des Annick Girardin, Christiane Taubira, des Alain Tourret que je respecte et j’admire, parce que je suis attentif à ce qu’ils font et que je sais ce qu’ils valent. Respect et admiration, donc, pour ton action au service de la République, en particulier ton engagement dans l’aide au développement, un domaine dans lequel l’agglomération Seine-Eure s’est longuement et fortement engagée, sous la houlette d’Hubert Zoutu, maire d’Heudebouville et prince béninois.
 
Le Mérite maritime… cette distinction m’est accordée, à ma grande surprise, pour mon activité d’éditeur, de producteur de livres sur la mer. Mais pas que… La ligne éditoriale de ma maison d’édition passe par Saint-Pierre et Miquelon. Annick, tu te souviens peut-être que naguère je t’ai proposé… d’écrire et de publier la biographie de celle qui était alors pour moi la députée des Brumes.
Proposition très prématurée, car depuis, tu as écrit un nouveau chapitre à cette biographie. Et quel chapitre ! De députée des Brumes, tu es devenue, comme le titre le Journal du Dimanche la ministre qui venait du froid. Ministre venue du froid, venue de l’outre-mer, tu ne seras pas choquée si je vous raconte ce soir une histoire de morue.


 
En anglais Morue se dit Cod. Cod, a biography of the fish that changed the world.  C’est le titre d’un livre, une passionnante étude de l’économiste Mark Kurlansky, que je traduis et espère publier bientôt en français. L’auteur y affirme que la morue est le poisson qui a changé le monde. Rien que cela. Et pourtant…La mondialisation des échanges commerciaux ne date pas d’aujourd’hui. Il y a six siècles et demi, l’explorateur Jean Cabot, affirmait que sur les bancs de Terre Neuve, la morue était si abondante qu’il suffisait de descendre des paniers dans la mer pour les remonter pleins à ras bord. Mais surtout, la morue est un poisson dont la chair est exceptionnellement maigre. Une fois séchée, elle se conserve et supporte, mieux que tout autre poisson, de longs voyages. L’abondance du poisson et son exceptionnelle faculté de conservation ont permis la mise en place d’un circuit économique mondial, alimentant en protéines bon marché trois grandes clientèles.

D’abord les pays catholiques qui faisaient maigre lorsque l’Eglise le demandait. Ensuite, les propriétaires de plantations du Sud des Etats-Unis pour alimenter  esclaves, puis descendants d’esclaves. Aujourd’hui encore, le plat de morue est à la carte de tous les restaurants populaires de la Nouvelle Orléans. Enfin, au 19ème siècle, il fallait reconstituer la force de travail des bataillons de prolétaires dans tous les pays de la révolution industrielle. La morue y contribuait largement. Alors, pendant que le FAR West, l’Ouest américain se trouvait bouleversé par la ruée vers l’Or, les bancs de Terre-Neuve, à l’est du continent américain étaient le théâtre d’une prodigieuse épopée, une aventure maritime de masse, à nulle autre pareille. La Grande Pêche de Terre-Neuve, la ruée vers l’Or Bleu. Une épopée maritime allait modeler l’économie, le mode de vie, les mentalités du littoral normand, de Granville à Fécamp, en passant par Dunkerque à Saint-Malo, s’il m’est permis d’être taquin.

L’affrontement avec les forces naturelles, la tempête, les brumes, les icebergs, le froid glacial, le risque permanent de naufrage, ont donné une dimension épique à des conditions de travail inhumaines, aggravées par la brutalité inouïe de l’encadrement, la privation de toute intimité, d’espace vital, le calvaire vécu par les enfants à bord, les jeunes mousses. Les longues campagnes de pêche sur les bancs de Terre-Neuve ont coûté des milliers de morts à des familles dont le père ne voyait pas grandir les enfants et ne connaissait jamais la douceur de l’été normand. Le Marité est le dernier témoin de ces souffrances. Pouvions nous le laisser partir ?

Sauvegarder ce navire était d’abord un devoir, celui de rendre hommage aux travailleurs de la mer. Mais, à l’instar des mineurs du Nord de la France, les terre-neuvas étaient fiers de leur métier. Parce qu’il demandait une endurance, un savoir-faire, un courage hors du commun. Parce que l’homme s’y montrait plus fort que la tempête. Parce que, sous le beau nom d’équipage, l’indispensable solidarité des marins y donnait raison, par avance, à Saint-Exupéry écrivant que la grandeur d’un métier est avant tout, d’unir des hommes. Le Grand Métier… c’est le titre de l’immense succès de librairie, le beau du capitaine de chalutier fécampois Jean Récher, livre comparable au Cheval d’Orgueil des Bretons.

Oui, l’histoire de la Grande Pêche est un pilier de ce qui fonde, dans l’Histoire de France, l’identité actuelle de la Normandie. A l’instar de l’image paysanne de Jacquou le Croquant, la figure romanesque du Terre-Neuva, marin, héros et martyr fait partie de notre imaginaire partagé, de notre patrimoine culturel. Des centaines de livres ont été publiés, des dizaines se publient encore, romans, études historiques, biographies, sur cette épopée des Bagnards de la Mer, une épopée qui est aussi une tragédie sociale. Le Marité se veut le musée vivant de cette histoire, de ce grand métier. Et puisque je parle de métiers, la rénovation du Marité  a été une aventure professionnelle passionnante dont les retombées ont profité à l’économie locale.

Vous connaissez tous l’Hermione, mais bien peu savent que les charpentiers de Saint Vaast la Hougue, l’équipe du chantier Bernard, après avoir réalisé des tours de force dans la mise en œuvre des techniques d’autrefois pour reconstruire le Marité ont été sélectionnés pour reconstruire la coque de l’Hermione. La civilisation occidentale, dans tous les domaines de l’esprit a connu une apogée à la fin du 19e siècle où l’on voit naitre, sans parler de la valse viennoise, les chefs-d’œuvre de l’opéra, du roman, de la peinture avant la rupture moderne, la déconstruction des formes traditionnelles au profit de nouvelles approches, radicalement nouvelles.

La fin du XIème est aussi une apogée de l’architecture navale, celle où les clippers, battent des records de vitesse sur la route de Chine, dans le commerce de la soie et des épices. L’époque où régatent les plus aériens, les plus fins voiliers de plaisance, comme le premier Pen-Duick d’Eric Tabarly. Les charpentiers de Fécamp n’avaient rien à faire de l’esthétique. Ils construisaient des bateaux de travail, de bateaux de pêche robustes mais rapidement jetables. Pour construire ces bateaux ils mettaient en œuvre un savoir faire perfectionné pendant des millénaires où l’intelligence et l’habileté de l’homme affinaient inlassablement les formes des navires pour les rendre plus sûrs, plus rapides, plus efficaces dans l’utilisation des forces du vent et de l’homme.
Et cette recherche de la perfection finit par déboucher, en cette fin de siècle, sur l’harmonie parfaite entre l’utile et le beau, une période miraculeuse où l’essence des choses produites par l’homme coïncide avec la beauté du monde. Regardez bien le Marité. C’est l’un des plus beaux bateaux au monde. Fallait-il laisser pourrir la Joconde des Mers ? Poser la question, c’est y répondre, non ? Moi, je  suis tombé amoureux de cette Joconde.
 
La mer imprègne le passé le présent et l’avenir de la Normandie. C’est par la mer que les hommes du Nord, dont la Normandie porte le nom ont colonisé la Neustrie. C’est par la mer que les ducs normands ont conquis l’Angleterre. Faut-il rappeler, sondages à l’appui, que si, dans le monde, le nom de la Normandie est mieux identifié, plus connu que celui de la France, c’est que le sort du monde libre s’est joué sur le littoral normand. Le message porté par le Mémorial de Caen est universel. Oui, la mer est partout en Normandie, elle est là, à quelques nautiques de Louviers. Car la mer en Normandie, c’est le littoral, plus l’axe maritime de la Seine.

En pillant les abbayes de la Basse Seine, en mettant le siège devant Paris, les Vikings ont été les premiers à valoriser l’axe Seine qui aujourd’hui ouvre Paris sur le grand large en débouchant sur la Manche, la mer la plus fréquentée du monde, un axe commercial vital pour l’économie française. Paris ne conservera son statut d’exception, de ville monde comme disent les géographes, urbanistes, sociologues qui phosphorent autour du Grand Paris, qu’en s’ouvrant au monde via la Normandie, via l’estuaire de la Seine. François 1er en était d’accord : il a fondé Le Havre, le grand port qui manquait au royaume de France, pour alimenter Paris.

C’est ici même, sur le territoire de la CASE, à une poussière d’encablures, à Poses, que viennent mourir les marées hautes de la Manche et que commence officiellement, en toute rigueur administrative le domaine maritime de la Seine. Depuis les années 70 notre agglomération a connu un spectaculaire développement économique, boosté par la pharmacie, la cosmétique et bientôt les biotechnologies. Pourquoi ? Parce que nous sommes au bout de la chaîne de raffinage et de transformation du pétrole brut qui arrive au Havre par la mer, remonte la Seine comme matériau de la chimie lourde en aval de Rouen, puis de la chimie fine autour de Paris. Sans la mer, la Normandie ne serait pas la seconde région française pour les produits pharmaceutiques, derrière Rhône-Alpes. Sans la mer, la Normandie ne serait pas parmi les leaders de la production d’énergie, hier, aujourd’hui, demain. Hier avec le pétrole, aujourd’hui avec le nucléaire à Flamanville, Penly, Paluel sans parler de La Hague. Et demain ? Demain, grâce à la mer, la Normandie conservera son Co leadership dans la production nationale avec la production d’énergies renouvelables. Le grand chantier régional, aujourd’hui, c’est l’implantation des grands parcs offshore et le développement de l’énergie hydrolienne dans les courants sous-marins exceptionnellement puissants de la Hague et les marées du Cotentin. Petite fourmi dans la grande fourmilière qui phosphore autour de l’axe Seine, le président de l’agglomération Seine-Eure (NDLR : Franck Martin lui-même) n’était pas hors sujet lorsqu’il insistait sur la fusion des ports autonomes de Paris, Rouen, Le Havre, l’aménagement des berges de la Seine et le développement volontariste du tourisme fluvial.

L’avenir économique de la Normandie, c’est aussi le tourisme. Sans parler des ports de plaisance et des ports du littoral, que serait le tourisme normand sans le Mont Saint-Michel et les plages du débarquement ? Aussi, lorsque j’ai vu, à 28 nautiques dans Nord-Ouest de cette salle, le Marité rénové, magnifique, prendre sa place, une place d’honneur, sous le pont Guillaume-le-Conquérant, dans le cadre du plus grand rassemblement de grands voiliers d’Europe, n’en déplaise à Brest, un événement touristique dont les visiteurs se comptent par millions et viennent de tous les horizons, je n’ai pas eu le sentiment d’avoir gaspillé du temps et de l’argent public, ni d’avoir démérité de la Normandie et de son avenir. Je suis fier, j’ose le dire, d’avoir contribué à faire de ce navire l’ambassadeur de la Normandie sur toutes les mers. Et les élus de la Manche, principaux soutiens de ce projet, ne me démentiront pas si j’affirme que le Marité a renforcé l’attractivité touristique de Granville et des îles Chausey.  J’espère, madame le ministre, qu’il retourne un jour sur les bancs de Terre Neuve et que le pavillon normand flotte bientôt à Saint-Pierre. D’autres élus travaillent à ce retour aux Sources de la mer (encore un titre de roman) projet qui est en préparation pour l’été 2016.

Quel que soit son lieu de naissance, la connaissance du passé est indispensables faire sienne l’identité de la région où l’on vit et travaille. J’aurais le plaisir de vous remettre, madame la ministre un livre, Enfin la Normandie que l’auteur Daniel Huard aura l’honneur de vous dédicacer. Un ouvrage d’actualité qui montre aux Normands comment les racines historiques de la Normandie produisent la sève qui irrigue l’arbre d’aujourd’hui et permettra sa croissance future. Et comment l’identité normande (que plus personne ne conteste) sera le moteur de l’avenir, l’oxygène du développement régional. Une identité culturelle commune, pas forcément unique, on peut-être, n’est-ce pas Hubert, profondément Normand, Français et Béninois, cet imaginaire partagé, quelque soit le lieu de naissance est un formidable auxiliaire pour vivre ensemble.

Vivre ensemble… La mer est une formidable école de vie, comme l’ont bien compris, l’amiral Dechavanne, président de l’association des amis du Mariste et l’amiral Guillaume Masclet son armateur, Valérie Petit, qui veillent sur l’activité de la flottilles de voile traditionnelle des Trois Lacs. Tout rêve de mer est d’abord un rêve de liberté. Et quelle liberté ! Un espace de liberté qui s’étend sur l’essentiel de la planète, un espace aquatique qui offre à votre élan vers l’aventure, le dépassement de soi un cadre si merveilleux que seuls les plus grands poètes peuvent en donner l’image.

Mais voilà : la mer ne tolère pas l’à peu près, la mer est exigeante, la mer sanctionne cash tout laisser-aller. Si vous n’arrimez pas correctement votre paquetage, la cabine se transforme en enfer. Si vous ne nouez pas correctement vos drisses et vos écoutes, vous prenez votre espar dans la gueule. La sanction est immédiate et pas question d’accuser la méchanceté de vos parents ou l’injustice de la société. Le vent et la mer n’ont que faire de vos excuses, vous n’avez à vous en prendre que vous-même. La conquête de plus grande liberté passe par la maitrise de soi, la maîtrise d’une technique dans le cadre du respect des lois, l’exigence de la mise en confiance de chacun dans la responsabilité de l’équipage, la solidarité de tous.
 
A bord, au moment de dormir, lorsque l’on pose sa tête contre la fine cloison qui vous sépare du gouffre salé vous avez intérêt à faire confiance à ceux qui sont de quart pour pouvoir dormir sur vos deux oreilles. Si vous acceptez ces lois de la mer, vous sont promises le goût salé de l’aventure, l’ivresse de la liberté, la fierté du dépassement de soi dans la conquête du monde. De quoi montrer à une jeunesse parfois déboussolée, à des chômeurs désocialisés que la vie vaut la peine d’être vécue et que les rêves partagés peuvent se réaliser.
 
J’ajouterai, très sérieusement, que la navigation à voile donne une leçon essentielle en politique : nul  ne peut avancer contre la direction du vent et des courants dominants. Lorsqu’ils vous poussent, on fonce dans la bonne direction. Lorsqu’ils sont contraires, la route directe est impossible, de on est contraint de louvoyer, de cap à bâbord, cap à tribord, sans jamais céder à la facilité de virer de bord pour suivre le vent et d’oublier où l’on veut aller.
 
Les capitaines des grands voiliers, contre les tempêtes et courants s’acharnaient durant des jours, des semaines, parfois des mois avant de passer le cap Horn. Mais ils gardaient intacte leur volonté d’aller à Valparaiso.
En politique comme à bord, il n’y a pas de vent favorable si on ne sait pas où est le port. Il faut composer avec le réel pour aller à l’idéal.
 
Ici, je dois vous faire un aveu. J’ai été un adolescent rebelle et impatient. J’ai été un jeune homme en colère, un dur, un révolutionnaire. J’ai baigné dans la culture de l’ironie et de la dérision, celle de Charlie Hebdo et du Canard Enchaîné. Jean Paul Sartre a été l’un de mes maîtres à penser et Jean Paul Sartre a refusé le Prix Nobel. En ce temps là, je pensais, comme un certain Bonaparte, que les décorations étaient des hochets pour gouverner les hommes par la vanité. Il a créé la Légion d’Honneur. Recevoir une décoration, ne serait-ce pas le comble de la servitude volontaire, du conformisme social ?
 
Je ne le pense plus. Il n’y a que les imbéciles qui ne changent pas. J’ai parcouru un long chemin dans la compréhension des hommes et de leur vivre ensemble, comme on dit aujourd’hui. En vingt ans de carrière, j’ai remis nombre de décorations, tant civiles que militaires, avec la conviction qu’une remise de médailles, parce qu’elle est de l’ordre symbolique, est au cœur même, touche à l’essence du politique : donner du sens à l’action des hommes, donner un repère à tous en distinguant certains.
 
Ce qui n’a pas changé depuis le temps où j’étais prêt à mourir pour la Cause du Peuple, c’est un rêve modeste et fou. Un rêve que je partage aujourd’hui avec vous tous rassemblés dans cette salle. Le rêve de tous ceux qui participent à l’action publique, de l’Etat aux collectivités locales le rêve de ceux qui militent en politique pour faire route, à bord du vaisseau Société, vers le port d’une cité idéale. Tous ceux qui, comme nous ce soir, tentent de donner du sens à l’action des hommes et, si possible, de ré enchanter le monde. Mon rêve à moi, modeste et fou, est d’avoir été, peut-être, utile.
 
Je suis aujourd’hui distingué pour ma modeste action en faveur de la culture et du patrimoine maritime en Normandie. Bien vu, mesdames et messieurs les représentants de l’Etat : le mérite maritime, que je n’ai pas demandé, me va comme un gant et nulle autre décoration ne m’aurait fait autant plaisir. Mais je sais et je dis que sans vous tous, rien n’aurait été possible. Soyez en remerciés, comme je vous remercie pour la patience avec laquelle vous avez supporté mon allocution. Maintenant comme on le disait dans le port de Fécamp, Matelot, hisse la grand-voile, tout est payé ! »

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