9 décembre 2014

Marine Le Pen est devenue l'œil de Moscou en France


En publiant les lettres de responsables de quatre banques (dont une banque suisse) refusant de prêter de l’argent au Front national pour organiser ses campagnes électorales, Marine Le Pen croit s’en tirer…à bon compte. D’abord, LCL, BNP Paribas et CIC, ne sont pas toutes les banques françaises. A ce jeu-là, on ignore quelle aurait été la réponse du Crédit agricole, des banques populaires, du Crédit mutuel, j’en passe et des meilleures. Peut-être les directeurs de ces banques auraient-il eu une attitude plus compréhensive à l’égard d’un parti qui a recueilli 25 % des voix aux dernières européennes.
Marin Le Pen, en publiant ces lettres pour justifier les premiers neuf millions versés par la banque tchéco-Russe, a senti le danger. Elle vient de comprendre qu’elle ne pouvait plus impunément utiliser les notions comme « la souveraineté » « la nation » quand un parti politique français bénéficie de fonds octroyés par les bonnes grâces de Moscou et de Vladimir Poutine. J’ai écrit sur ce blog que le FN était devenu le parti de l’étranger. Les membres du FN pourront faire toutes les contorsions sémantiques du monde, ils ne pourront plus se prévaloir de la préférence nationale…s’agissant du choix des banques.
D’ailleurs, Marine Le Pen justifie l’annexion de la Crimée par la Russie qu’elle considère comme légitime, elle apprécie les méthodes autoritaires et autocratiques de l’ancien responsable du KGB en Allemagne de l’Est, elle ne rejette pas les affirmations homophobes de Poutine sans oublier qu’il accuse l’Ouest de « décadence » lui qui ne connaît que les rapports de force et l’agression comme dans l’est de l’Ukraine en ce moment. Quand Poutine affirme que ce pays est gouverné par des fascistes et des putschistes, Marine Le Pen applaudit car elle est alignée sur les positions de Moscou. Peu importe les campagnes d’intoxication et de mensonge des autorités russes. Peu importe que la liberté de la presse ait été supprimée dans la fédération de Russie. L’opposition à Poutine est inexistante car muselée et clandestine.
Les Français ne sont pas idiots. Ils imaginent bien qu’une banque russe ne prête pas de l’argent (40 millions d’euros dit-on) à un parti politique et avec l'aval de Poutine sans contreparties. J’ignore quels sont les engagements de Marine Le Pen vis-à-vis du « tsar » mais la publication ce jour des lettres de refus des banques françaises sonne comme un aveu de culpabilité. Cet aveu s’avère malgré tout, bien tardif et bien inutile. Le FN n'est pas le seul en Europe — et à l’extrême droite — à recevoir des subsides de Poutine. Le FN est devenu l’œil de Moscou en France.

8 décembre 2014

« Si les Chinois pissaient seulement, ils pourraient submerger les Anglais » proverbe à méditer en France


Les Chinois récupèrent 49,9% du capital !
« Après la Grèce, le Portugal, l’Irlande, l’Espagne, l’Italie, la Roumanie, la Bulgarie, Chypre, c’est au tour de la France d’être attaquée par la finance internationale dont le relais n’est autre que l’Union européenne et son acteur le plus zélé : l’Allemagne conservatrice d’Angela Merkel.

En catimini et sans qu’il le reconnaisse, le gouvernement de la France est entré dans la logique austéritaire qu’elle recommande et a fait sien son cortège de mesures ultralibérales imposées aux peuples dont le laboratoire européen a été la Grèce avec le résultat que l’on sait.

La Grèce à laquelle la troïka (Union européenne, Banque centrale européenne, Fonds monétaire international) a imposé des sacrifices inouïs : la vente à des intérêts privés de ses infrastructures : ses ports, aéroports, autoroutes, de ses ressources naturelles telles que ses mines et ses forêts, et même de parcelles de son territoire composé, outre la Grèce continentale, d’une multitude d’îles. Sans parler de la réduction drastique du nombre de ses fonctionnaires, de l’abaissement autoritaire des salaires et des pensions, de la destruction de ses régimes sociaux, éducatifs et de santé. La Grèce qui — quelles que soient ses erreurs passées — non seulement ne voit pas sa dette se réduire, mais, exsangue, se trouve aujourd’hui dans une situation pire que celle qui a provoqué sa mise sous la tutelle par la troïka.

En France, la vente par l’État de ses participations dans l’aéroport de Toulouse-Blagnac à des intérêts privés étrangers – chinois en l’occurrence – est le signal donné aux marchés financiers de la soumission de notre pays à leur diktat. La vente de tels biens est une faute impardonnable. C’est un affaiblissement considérable de la souveraineté de la nation et une décision hypothéquant gravement l’avenir de nos enfants et petits-enfants. Or, nous le savons déjà : cette cession ne contribuera pas pour autant significativement à la réduction du déficit budgétaire ni au remboursement de la dette mais au contraire va affaiblir l’État en le privant des revenus que cet équipement lui assurait. C’est pure folie criminelle que cette vision court-termiste orchestrée par le ministre Macron qui ne risque par ailleurs aucune sanction n’étant pas élu de la nation.

Si François Hollande pense que de telles mesures suffiront à calmer les marchés financiers, il se trompe lourdement. Car les marchés n’en n’ont jamais assez. Ce sont eux et leurs acolytes du MEDEF qui réclament ce qu’ils nomment réformes : le démantèlement du Code du Travail, la fin du CDI, la fin des 35 heures et donc du paiement des heures supplémentaires, la liberté de faire travailler le dimanche, la nuit et les jours fériés, etc. C’est-à-dire plus d’un siècle de conquêtes sociales acquises de haute lutte par les ouvriers contre le patronat. Dans le même temps, alors que la pauvreté, la précarité et les inégalités ne cessent de croître dans notre pays, la France n’a jamais été aussi riche. Les revenus du capital n’ont jamais été aussi florissants et le montant des dividendes versés aux actionnaires des sociétés du CAC 40 a progressé de 5,6% en 2013. Mais pendant ce temps le SMIC stagne et, faute d’investissement et de consommation, le chômage ne cesse d’augmenter. Cherchez l’erreur.

Au-delà de ce constat scandaleux, le résultat de l’inconséquence du président de la République est beaucoup plus grave encore. Car il met en péril notre bien le plus précieux : la démocratie. Pour avoir brouillé tous les repères qui permettaient d’identifier la Gauche dans son ensemble à commencer par ses valeurs fondamentales : humanisme, justice sociale, solidarité, progrès humain ; pour avoir appliqué la même politique économique que son prédécesseur de droite tant décrié en l’aggravant, François Hollande jette à présent chaque jour de plus en plus de Français désemparés dans les bras de l’extrême-droite. Laquelle, avec un cynisme consommé, s’attribue les valeurs que défendait hier encore le Parti socialiste. Avant que son ancien Premier secrétaire ne les vide de leur substance en pratiquant une politique qui chaque jour les contredit. Cela, les Françaises et les Français qui comme nous aiment leur pays pour les idéaux qu’il a apportés à l’humanité toute entière ne lui pardonneront jamais. »

Reynald Harlaut

La législative partielle de l'Aube est-elle le crépuscule des cantonales pour le Parti socialiste ?


Les futures cantonales s'annoncent mal pour la gauche. (photo JCH)
L’Aube n’est pas la France. Mais pour le PS elle pourrait bien en être le crépuscule. Certes, il ne s’agissait ce dimanche que d’une élection législative partielle. Certes, le taux d’abstention a dépassé 75 % taux habituel pour une partielle. Certes, il s’agissait de remplacer François Baroin, devenu sénateur, dans une circonscription depuis longtemps classée à droite. Quand même. Avec un peu plus de 14 % des suffrages, le candidat socialiste perd 12 points par rapport à son score de 2012 et surtout, ne se trouve pas qualifié pour le second tour ! Un camouflet de première grandeur.
Les résultats de ce dimanche placent donc le candidat UMP en tête avec 44 % des voix devant — et c’est là qu’il y a un hic — le candidat du Front national dont le nom, M. Subtil, s’accorde mal avec les théories prônées par son parti. Le second tour, dimanche prochain, verra s’affronter l’UMP et le Front national. Je crains fort que cette situation ne soit que l’illustration de celle que nous connaîtrons dans de nombreux cantons français lors des élections départementales de mars prochain. 
Pour aller voter en faveur du PS, en ce moment, il faut vraiment en avoir envie. Il faut vraiment appartenir à cette frange de la population ancrée dans des schémas politiques acquis capable de dépasser les contingences et les aléas économiques. Le mécontentement vis-à-vis du gouvernement et de son action est grand. La déception est immense. Je veux bien que M. Sapin raconte ce qu’il sait ou ce qu’il peut sur les antennes du service public. Je veux bien que la politique étrangère de M. Hollande soit, globalement, une réussite. Je veux bien qu’on rappelle la situation catastrophique de la gestion Chirac-Sarkozy : l’augmentation de la dette, le creusement du déficit…La réalité est que François Hollande ne convainc pas.
Autrement dit, les résultats des cantonales s’annoncent mal pour la gauche. Le PS va perdre de nombreux départements et on aurait tort de s’en réjouir. Globalement, les présidents de conseils généraux ont plutôt bien réussi leur gestion décentralisée. Dans l’Eure, par exemple, la majorité PS-PC-PRG, sous l’impulsion de Jean-Louis Destans, a pris des initiatives intelligentes et utiles. Souvent précurseur (le RSA par exemple) le département de l’Eure est très correctement administré mais les élus locaux de gauche risquent de pâtir de la colère des Eurois qui sont avant tout des Français. 
Ils vont juger le PS à l’aune de la politique nationale puisqu’aujourd’hui tout est « global ». Attendons-nous donc à une nouvelle Bérézina. Non pas parce que nos élus cantonaux auront démérité ou mal travaillé mais parce que la colère est mauvaise conseillère. Et que les candidat(e)s du Front national, totalement inconnus et nuls pour la plupart, récupèreront les suffrages des âmes perdues…et qu'il ne nous restera que nos yeux pour pleurer. Martine Aubry avait poussé une grosse colère après la déroute des municipales. Je souhaite qu'elle n'ait pas épuisé toute sa puissance d'indignation.

7 décembre 2014

Nouveau succès pour le lanceur Ariane 5 de la base de Kourou


Le lancement réussi, hier soir, heure française de métropole. (DR)
(Communiqué)
« Arianespace a lancé avec succès les satellites de télécommunications DIRECTV-14, pour l’opérateur DIRECTV, et GSAT-16 pour l’agence spatiale indienne ISRO (Indian Space Research Organisation). Ce 6ème lancement d’Ariane 5 en 2014 illustre la relation de confiance établie par Arianespace avec les plus grands opérateurs de télécommunications, publics comme privés.
Le lancement, 63ème succès d’affilée d’Ariane 5, a eu lieu ce 6 décembre à 17h40 (heure de Kourou) depuis le Centre Spatial Guyanais (CSG). Avec à son actif près de 65% des mises en orbite de satellites commerciaux en 2014, Arianespace s’impose comme la société de service de lancement de référence pour tous les constructeurs et opérateurs du secteur.
Un lancement symbole de la relation de long terme qui unit Arianespace aux grands opérateurs
DIRECTV-14, qui fournira des services de télévision directe (DTH) en HD et 4K Ultra HD en Amérique du Nord, incluant l’Alaska, Hawaï et Porto Rico, est le 7ème satellite lancé par Arianespace incluant une charge utile pour DIRECTV. DIRECTV-14 est aussi le 46ème satellite construit par SS/L à être mis en orbite par Arianespace.
GSAT-16, satellite de télécommunications multi-bandes et multi-applications, couvrira quant à lui l’ensemble du sous-continent indien. C’est le 18ème satellite dont le lancement est confié par l’agence spatiale indienne ISRO à Arianespace, depuis celui du satellite expérimental APPLE en 1981. Arianespace a également lancé deux autres satellites de conception et fabrication indiennes, destinés aux opérateurs Eutelsat et Avanti Communications.
Un nouveau record de performance pour le leader des lancements commerciaux
A l’occasion de VA221, Arianespace établit un nouveau record de masse satellisée depuis le Centre Spatial Guyanais, avec un total de 74,3 tonnes pour 2014 tous lanceurs confondus (contre 52,2 en 2013 et 74,1 en 2012).Arianespace confirme par ailleurs sa place de leader des lancements commerciaux GTO avec près de 65% du marché. En effet, au 4 décembre 2014, sur 14 satellites commerciaux géostationnaires mis en orbite dans le monde, 9 l’ont été par Arianespace.
Quelques instants après l’annonce de l’injection en orbite des deux satellites, Stéphane Israël, Président Directeur Général d’Arianespace, a déclaré : « Arianespace est fière d’avoir répondu ce soir aux attentes de deux fidèles clients dont la diversité est à l’image de notre carnet de commandes : l’un, privé, DIRECTV, opérateur basé aux Etats-Unis et spécialisé dans les services de télévision directe, l’autre, public, l’agence spatiale indienne ISRO, opérateur national dont l’une des missions est de mettre en oeuvre pour le compte des citoyens de ce pays une large gamme d’applications utilisant les télécommunications par satellite. Merci à DIRECTV et à l’ISRO pour cette confiance renouvelée qui, lancement après lancement, nous honore et nous encourage à toujours nous améliorer. Merci enfin à tous les acteurs de ce 10ème lancement de l’année : la co-entreprise Airbus Safran Launchers et l’ensemble des industriels européens pour ce lanceur Ariane 5 ECA à la fiabilité exceptionnelle ; notre partenaire du CNES-CSG et les salariés de la base spatiale, pour une disponibilité record depuis le début de l’année ; et naturellement l’ensemble des équipes d’Arianespace pour leur dévouement qui n’a d’égal que leur excellence opérationnelle et commerciale. »

6 décembre 2014

M. Giboulot, un viticulteur avisé, relaxé par la Cour d'appel pour avoir refusé l'usage de pesticides


La défense des abeilles passe aussi par une agriculture raisonnée et protectrice des insectes utiles. (photo JCH)
Le viticulteur écolo, condamné en première instance à une amende de 1000 euros pour avoir refusé de traiter ses vignes sur arrêté du préfet de la côte d’or, a été relaxé par la Cour d’appel. Comme quoi, il ne faut jamais désespérer de la pédagogie et de la conviction. Constant que certains vignobles de départements voisins étaient attaqués par un insecte dangereux pour la vigne, le préfet prit un arrêté obligeant les viticulteurs à faire usage de pesticides dont les spécialistes connaissent bien les effets utiles…et néfastes. Car en tuant l’insecte visé, on en tue beaucoup d’autres et les abeilles ne sont pas les dernières à en souffrir.
M. Giboulot, militant de la viticulture biologique, a refusé d’engager ces traitements par pesticides et a été attaqué en justice pour ne pas avoir respecté l’arrêté préfectoral. Préférant les méthodes de lutte naturelles, ce viticulteur fut mis en cause par des confrères moins avisés et plus « peureux. » Il est en effet apparu que très peu de surfaces plantées du département étaient en cause si bien que l’usage systématiques des produits toxiques semblait à M. Giboulot, à la fois exagérée et inopportune.
Le jugement de relaxe de la cour d’appel a de quoi le satisfaire. Lui et quelques autres car il va plus loin que la simple annulation de la peine d’amende infligée au récalcitrant. Ce jugement prend en compte la réalité biologique d’un département ou d’une région et demande ainsi qu’on respecte les pratiques de ceux qui défendent les moyens naturels et non chimiques à l’encontre des parasites, champignons et autres attaques des cultures. Autrement dit, M. Giboulot peut être comparé à un lanceur d’alertes, un homme qui refuse d’entrer dans le moule généraliste et tire la sonnette d’alarme quand le danger d’intervention est plus grand que celui qu’on prétend combattre. Les médias ont donc eu raison de classer le jugement de la cour d’appel dans la série des événements importants de la semaine. Il s’agit de la victoire d’hommes (ou de femmes) animé(e)s par un sens aigu de la défense de la planète et de ceux et celles qui la peuplent. Au-delà du fait que le vin, breuvage des Dieux, mérite aussi les meilleurs traitements.

5 décembre 2014

Après la série « noire » des morts afro-américains, la décision souveraine des grands jurys devrait être modulée.


Barack Obama.
La série de décisions des grands jurys aboutissant à innocenter des policiers à l’origine de la mort de jeunes et d’adultes afro-américains dans des conditions de partialité évidentes conduit à se poser plusieurs questions. Tout d’abord, il ressort de l’analyse factuelle des événements, que les policiers (filmés parfois) ont ou tiré très vite et pour tuer ou agi sans discernement s’agissant de l’étranglement d’une personne obèse et asthmatique qui criait : « je ne peux plus respirer, je ne peux plus respirer ».
Ensuite, on apprend que dans la ville de Ferguson, par exemple, ville composée à 70 % de population noire, la majorité des policiers est blanche. Compte tenu des présupposés américains, les Noirs des États-Unis ont dix fois plus de chances que les Blancs d’être contrôlés, interpellés, incarcérés, tués.
Autre question, encore, liée à la composition des grands jurys. Il apparaît qu’ils sont très majoritairement composés de Blancs (aux deux tiers souvent) lesquels emportent une majorité raciale hostile aux victimes, pourtant, de couleur noire.
Enfin, ces grands jurys sont un témoignage antique d’une justice populaire sans doute utile du temps de la conquête de l’ouest mais devenue à la fois systématique et brutale aujourd’hui. Il y a tout à craindre de ces jurys populaires porteurs de préjugés, soumis à la pression des médias et de la rue, sensibles à l’esprit communautaire. La France n’est sans doute pas un pays parfait mais la présence de magistrats professionnels au sein des jurys d’assises permet de relativiser ces regards profanes et de canaliser les simples émotions ou les émois simplistes.
La justice ne peut pas, ne doit pas, s’exercer dans la haine, l’esprit de revanche, ou la crainte. « Jurez de parler sans haine et sans crainte, levez la main droite et dites je le jure. » Cette formule doit être prise au pied de la lettre et les jurés comme les témoins déposant sous serment, sont liés par ce pacte moral. Aux États-Unis, le grand jury comporte uniquement des citoyens pas forcément formés au droit, pas forcément attentifs aux détails même s’ils entendent témoins et avocats.
Les quelques exemples récents de décisions absolument scandaleuses même souveraines devraient inciter les élus américains à revoir le fonctionnement de leur justice et ne pas laisser aux sentiments immédiats ou aux aspects culturels individuels le soin de dominer les situations évidemment complexes.
Les manifestations de Noirs et de Blancs réunis contre ces violences policières et leur impunité sont légitimes. Barack Obama, président noir des États-Unis, laisse entendre qu’il les comprend mais laisse penser, également et surtout, que les rapports de forces sont tels que rien ne bougera dans les institutions…

4 décembre 2014

Qui pour remplacer Christian Renoncourt ? Qui pour aider François Hollande à mieux choisir son entourage ?


François Hollande à Val-de-Reuil.
Je ne comprends pas pourquoi François Hollande a mis tant de temps pour « démissionner » l’un de ses principaux conseillers, M. Lamdaoui, empêtré dans une affaire d’abus de biens social. Voilà des mois que les enquêteurs sont sur ses traces. Cet été, ses bureaux ont été perquisitionnés et M. Lamdaoui (donc François Hollande) n’ignorait rien des soupçons qui pesaient sur sa gestion pour le moins originale de sociétés de transport en 2006-2007. Après les affaires Cahuzac, Thévenoud, Arif, l’affaire Lamdaoui plombe un peu plus la république exemplaire tant vantée pendant la campagne présidentielle. Le résultat de ces errements : c’est à la fois incompréhensible et dommageable.
François Hollande a-t-il été imprudent en s’entourant de brebis galeuses par manque d’attention ? Les services de l’Etat — ils devraient enquêter sur les ministres — ont-ils manqué de vigilance ? Ou le sens de la fidélité du président l’a-t-il emporté sur tout autre considération ? Franchement, le militant socialiste de base que je suis ne peut que constater les dégâts et se demander quels vont être les effets de toutes ces affaires sur les Français passablement dégoutés de la vie politique en général et du gouvernement actuel en particulier. La déception  n’empêche pas de croire à certaines valeurs (1) mais il serait bien de transformer les mots en actes.

Le premier effet, on le constate dans le vote militant d’hier soir à Louviers. Il s’agissait de voter pour la charte des socialistes pour le progrès humain de désigner les candidats socialistes aux prochaines cantonales et de remplacer Christian Renoncourt, démissionnaire de son poste de secrétaire de la section. Il avait pris la précaution d’anticiper et de prévenir ses camarades bien en amont. Malheureusement, aucun membre de cette section n’a présenté sa candidature et Louviers se retrouve donc, dès aujourd’hui, sans secrétaire lovérien du PS. Est-ce si grave ? Sur le principe, sans doute pas. Mais pour organiser une campagne électorale cantonale (en mars 2015) il vaut mieux avoir des troupes ragaillardies et un chef d’orchestre rigoureux et méthodique. Leslie Cléret et Eric Lardeur ont été désignés comme candidats socialistes pour le canton de Louviers mais rien n’indique qu’il s’agira d’un ticket définitif dans la mesure où la fédération va ouvrir des négociations avec des partis « amis » dont le PRG. Connaissant l’appétit de certains, je ne serais pas surpris qu’un candidat du Parti radical de gauche demande une place éligible…et je ne serais pas surpris, non plus, que M. Destans, président du conseil général, accepte cette proposition à l’origine de la démission de Christian Renoncourt. A suivre.

Second effet, les propositions de M. Emmanuel Macron, ministre de l’économie, sont loin de faire l’unanimité au sein des socialistes. Les guignols de l’info sur Canal Plus l’ont « marionnetté » en bébé dont les pères sont tour à tour Hollande et Gattaz. C’est drôle et symbolique. Car les guignols, par la caricature et l’humour, expriment le ressenti de nombreux Français de gauche effarés par tant de désinvolture de la part d’un ministre, jeune certes, à la tête bien pleine assurément, iconoclaste effectivement, susceptible de faire exploser la majorité à l’Assemblée nationale, majorité déjà fragile. Emmanuel Macron, avec les modifications de la loi sur travail dominical, une éventuelle réforme des 35 heures, court dans le sens rêvé par le MEDEF mais celui-ci se montre bien ingrat. Ces propositions classent Manuel Valls parmi les socio-libéraux, lesquelles préparent une future éventuelle majorité centriste avec Bayrou et quelques autres…Etonnons-nous de l’opposition de ceux et celles qui avaient cru aux belles promesses du candidat Hollande. Comme d’habitude, on sait maintenant qu’elles n’engageaient que ceux et celles qui les ont écoutées.

Révoltant. Honteux. Misérable. Le viol et le vol commis chez ce jeune couple de Créteil choisi par les cambrioleurs-violeurs parce qu’ils étaient juifs « et donc parce qu’ils avaient de l’argent » m’apparaît comme étant odieux. Les auteurs âgés de 19 et 20 ans sont donc sensibles aux clichés les plus éculés et les plus rebattus, ces clichés qui nourrissent un antisémitisme toujours latent chez nombre de nos compatriotes. Nos concitoyens juifs sont comme les autres. Rien ne les différencie des autres. Leur religion est reconnue comme toutes les autres et les croyants qu’ils soient catholiques, juifs, protestants, musulmans etc. ont le droit de vivre en paix et en sécurité dans notre pays. Les éducateurs doivent tout faire pour éradiquer cette plaie vive au cœur de tous les enfants (futurs adultes) dont l’esprit doit s’avérer ouvert et tolérant. Ils doivent, en particulier, démolir un à un les stéréotypes, les images dégradantes, les lieux communs accolés à tel ou tel. C’est à l’école que tout démarre à condition, également, que les familles soient à la hauteur des enjeux. La « banane » Taubira nous rappelle que des parents aussi sont capables de haine aveugle et de racisme commun.

(1) On peut lire dans le préambule : « « Socialistes, nous sommes fiers de nos valeurs. » Nous les avons rappelées dans notre Déclaration de principes en 2008. Nées avec les idées des Lumières, les idéaux de la Révolution française et les luttes du mouvement ouvrier, elles conservent leur force : la liberté et la justice, l’égalité et la citoyenneté, la fraternité et la solidarité, la laïcité et la responsabilité, l’Europe et l’internationalisme. Indissociables de la République, ces valeurs inspirent des luttes et des lois sur tous les continents, guident notre action et donnent un sens à nos vies. »

3 décembre 2014

Avec les Le Pen, quand c'est fini, ça recommence…


Je ne suis pas étonné de l’admiration qu’éprouve le clan Le Pen pour la Russie de Vladimir Poutine. Avec un score de 100 % des suffrages obtenus par Marine Le Pen, dimanche dernier, lors du congrès du parti d’extrême droite, c’est le souvenir de l’union soviétique qui faisait surface avec candidature unique et prime totalitaire.
Je ne suis pas étonné, non plus, du financement du FN par une banque tchéco-russe (surtout russe d’ailleurs) quand on apprend que les partis européens xénophobes, homophobes et europhobes sont financés par une Russie de plus en plus hermétique, nationaliste et revancharde. 40 millions d’euros pour les campagnes du FN, c’est plutôt une campagne de Russie qui s’annonce !
Il va donc falloir s’intéresser de plus près au programme des Le Pen, qu’ils s’appellent Jean-Marie, Marine ou Marion. Si le visage change, la devanture aussi, mais le fond de commerce demeure celui de la haine, de l’obsession anti-étranger et surtout de la volonté de ses théoriciens de sortir de l’Europe unie pour revenir au bon vieux franc dévalué faisant perdre 30 à 40 % des économies des Français !
Le FN est dangereux. On le sait depuis toujours. Et ce n’est parce que deux femmes tiennent la rampe et surtout soutiennent le patriarche vénéneux, qu’icelui est devenu différent aujourd’hui. Malgré tous leurs défauts, les partis de gouvernement de gauche et de droite s’accordent sur des points fondamentaux. Des élections libres, une presse pluraliste, une démocratie effective…
Il n’est absolument pas prouvé (voir les événements de Hongrie) qu’un parti d’extrême droite en France nous offrirait le plein emploi, une protection sociale, les garanties d’une vie libre, d’une culture diverse et insolente parfois, je crois même le contraire. Les électeurs (trices) de Marine Le Pen connaissent-ils (elles) son programme de gouvernement ? Connaissent-ils (elles) les effets de la préférence nationale ? Suivent-ils (elles) les faits et gestes des maires et élus frontistes dont la gestion demeure hasardeuse et aventureuse et surtout très sectaire ?
Qu’on ne vienne pas nous dire que les Français ont tout essayé avec l’UMPS et que l’échec des uns et des autres mérite qu’on donne sa chance au FN. Les Le Pen nous jetteraient dans l’inconnu et dans l’imprévisible. Il faudra bien réfléchir avant de voter. Il en va de notre liberté à tous et à toutes.

1 décembre 2014

L'antisarkozysme est une obsession partagée…même par Juppé et Fillon !


Je n’ignore pas que certains de mes fidèles lecteurs m’accusent d’antisarkozysme primaire. Je veux bien entendre ce reproche. Mais je conteste cette vision simpliste. Nicolas Sarkozy vient d’être élu président de l’UMP dans les conditions que l’on sait. Il devient, de facto, le principal leader de l’opposition. Et comme il n’est jamais sorti du jeu contrairement à ce qu’il avait affirmé après sa défaite de 2012, il occupe une place éminente parmi les responsables de la droite appelés à contester la politique du gouvernement actuel.
Si j’en juge par les articles de nombreux journaux, quotidiens et magazines, je ne suis pas le seul à m’inquiéter de la santé et surtout des projets de l’ancien président de la République. La campagne qu’il a conduite à l’occasion de la primaire interne à l’UMP a démontré combien il s’adaptait aux différents publics, combien il tordait le cou à la vérité dans de nombreux domaines qu’il s’agisse de l’insécurité, de l’immigration, ou du mariage pour tous. Le journal Libération, dans sa rubrique désintox, a relevé une dizaine de mensonges récents et importants dans les discours du candidat Sarkozy. Je sais bien ce qu’on dit en pareil cas : « plus c’est gros, plus ça passe ». Mais quand on aspire à la présidence la République et que les sondages, s’agissant de l’honnêteté vous place à 10% de confiance chez les Français, c’est qu’il y a un gros problème !
D’après mes connaissances, les Sarkozystes rejettent en bloc, par ailleurs, les accusations, preuves, éléments factuels, faisant de Sarkozy un délinquant en puissance…François Fillon assure que l’ancien président finira devant les juges du siège, tôt ou tard. La batterie de casseroles qu’il trimbale fait un tel bruit d’enfer…mais ses supporteurs demeurent impassibles, sourds et aveugles, insensibles à l’argument moral. C’est le propre des groopies : ils et elles veulent ignorer la face cachée du personnage…même si cette face, contrairement à la lune, est placée en pleine lumière.
Quand je lis que Nicolas Sarkozy invite Dominique de Villepin (son ennemi juré) à prendre part à une sorte de conseil des sages et que celui-ci a accepté, je me frotte les yeux pour ne pas relire les aménités et autres insultes proférées par Sarko au moment de l’affaire clearstream. Non seulement, le président d’alors avait déclaré Villepin coupable en direct de New York mais en plus il avait promis de le suspendre à un croc de boucher ! Jetons la rancune à la rivière et dansons ensemble la valse des repentis. Quant à Fillon et Juppé, ils ont compris la manœuvre et n’acceptent pas cette invitation qu’ils considèrent comme un cadeau empoisonné. Antisarkozysme primaire de leur part ?
Alors, une obsession Sarkozy ou un problème pour les Français ? Attendons les mois à venir. Le Rassemblement que préconise celui qui affirme avoir changé (mais il changé tant de fois) aura un drôle de visage…le sien.

30 novembre 2014

« Paul Bismuth » rate son plébiscite, Bruno Le Maire devient incontournable


Bruno Le Maire. (DR)
Ni 80 %, ni 70 % mais 64,5 %. Alors qu’il croyait à une promenade de santé, Paul Bismuth (1) (alias Nicolas Sarkozy) a dû en rabattre. Le plébiscite annoncé n’est pas au rendez-vous. Le vrai gagnant de l’élection interne de l’UMP c’est évidemment Bruno Le Maire. Nicole Duranton doit être contente. Le député d’Evreux qui lui a ouvert les portes du Sénat au nom de la parité et du renouvellement démontre que le besoin de modernisation se manifeste clairement au sein de la formation bonapartiste.
Bruno Le Maire va devoir agir vite pour conserver l’élan de ce qu’il a créé, hier. Les dizaines de milliers d’adhérents de l’UMP qui souhaitaient un changement ne vont pas se contenter d’une place dans un organe de direction totalement inféodé à Sarkozy. Car comme dirait François Fillon « Union n’est pas soumission. »
A lire le programme de Bruno Le Maire, la gauche et ceux qui la soutiennent ne sont pas rassurés. Il propose des solutions radicales dans de nombreux domaines auxquels l’économie et la finance n’échappent pas. Avec Le Maire, on aura des mots moins brutaux mais des actions et des engagements à la droite de la droite. Au fond, il n’y a pas tant de différences que cela entre les propositions de Sarkozy et celles du député d’Evreux. Ce dernier sera moins soumis aux feux des juges, moins égocentriste, moins arrogant, sans doute, mais sa pensée s’inscrit dans la droite ligne d’un libéralisme plus sauvage qu’on ne croit. Question : avec son score, Bruno Le Maire parviendra-t-il à sauver l’UMP de la disparition souhaitée par Sarkozy qui prône un « rassemblement » à son image. Tous derrière et lui devant.
(1) Chacun se souvient que Paul Bismuth est le nom du titulaire du second téléphone (sur écoute judiciaire) de Sarkozy, nom choisi par son avocat. Mais Paul Bismuth existe vraiment. Il vit en Israël et s'est plaint à maintes reprises de l'usage abusif de son nom.