François Hollande à Val-de-Reuil. |
Je ne comprends pas pourquoi
François Hollande a mis tant de temps pour « démissionner » l’un de ses
principaux conseillers, M. Lamdaoui, empêtré dans une affaire d’abus de biens
social. Voilà des mois que les enquêteurs sont sur ses traces. Cet été, ses
bureaux ont été perquisitionnés et M. Lamdaoui (donc François Hollande)
n’ignorait rien des soupçons qui pesaient sur sa gestion pour le moins
originale de sociétés de transport en 2006-2007. Après les affaires Cahuzac,
Thévenoud, Arif, l’affaire Lamdaoui plombe un peu plus la république exemplaire
tant vantée pendant la campagne présidentielle. Le résultat de ces
errements : c’est à la fois incompréhensible et dommageable.
François Hollande a-t-il été
imprudent en s’entourant de brebis galeuses par manque d’attention ? Les
services de l’Etat — ils devraient enquêter sur les ministres — ont-ils manqué
de vigilance ? Ou le sens de la fidélité du président l’a-t-il emporté sur
tout autre considération ? Franchement, le militant socialiste de base que
je suis ne peut que constater les dégâts et se demander quels vont être les
effets de toutes ces affaires sur les Français passablement dégoutés de la vie
politique en général et du gouvernement actuel en particulier. La
déception n’empêche pas de croire
à certaines valeurs (1) mais il serait bien de transformer les mots en actes.
Le premier effet, on le
constate dans le vote militant d’hier soir à Louviers. Il s’agissait de voter
pour la charte des socialistes pour le progrès humain de désigner les candidats
socialistes aux prochaines cantonales et de remplacer Christian Renoncourt,
démissionnaire de son poste de secrétaire de la section. Il avait pris la
précaution d’anticiper et de prévenir ses camarades bien en amont. Malheureusement,
aucun membre de cette section n’a présenté sa candidature et Louviers se
retrouve donc, dès aujourd’hui, sans secrétaire lovérien du PS. Est-ce si
grave ? Sur le principe, sans doute pas. Mais pour organiser une campagne
électorale cantonale (en mars 2015) il vaut mieux avoir des troupes ragaillardies
et un chef d’orchestre rigoureux et méthodique. Leslie Cléret et Eric Lardeur
ont été désignés comme candidats socialistes pour le canton de Louviers mais
rien n’indique qu’il s’agira d’un ticket définitif dans la mesure où la
fédération va ouvrir des négociations avec des partis « amis » dont le PRG.
Connaissant l’appétit de certains, je ne serais pas surpris qu’un candidat du
Parti radical de gauche demande une place éligible…et je ne serais pas surpris,
non plus, que M. Destans, président du conseil général, accepte cette
proposition à l’origine de la démission de Christian Renoncourt. A suivre.
Second effet, les
propositions de M. Emmanuel Macron, ministre de l’économie, sont loin de faire
l’unanimité au sein des socialistes. Les guignols de l’info sur Canal Plus
l’ont « marionnetté » en bébé dont les pères sont tour à tour Hollande et
Gattaz. C’est drôle et symbolique. Car les guignols, par la caricature et
l’humour, expriment le ressenti de nombreux Français de gauche effarés par tant
de désinvolture de la part d’un ministre, jeune certes, à la tête bien pleine
assurément, iconoclaste effectivement, susceptible de faire exploser la
majorité à l’Assemblée nationale, majorité déjà fragile. Emmanuel Macron, avec
les modifications de la loi sur travail dominical, une éventuelle réforme des
35 heures, court dans le sens rêvé par le MEDEF mais celui-ci se montre bien
ingrat. Ces propositions classent Manuel Valls parmi les socio-libéraux,
lesquelles préparent une future éventuelle majorité centriste avec Bayrou et
quelques autres…Etonnons-nous de l’opposition de ceux et celles qui avaient cru
aux belles promesses du candidat Hollande. Comme d’habitude, on sait maintenant
qu’elles n’engageaient que ceux et celles qui les ont écoutées.
Révoltant. Honteux.
Misérable. Le viol et le vol commis chez ce jeune couple de Créteil choisi par
les cambrioleurs-violeurs parce qu’ils étaient juifs « et donc parce qu’ils avaient de l’argent » m’apparaît comme étant
odieux. Les auteurs âgés de 19 et 20 ans sont donc sensibles aux clichés les
plus éculés et les plus rebattus, ces clichés qui nourrissent un antisémitisme
toujours latent chez nombre de nos compatriotes. Nos concitoyens juifs sont
comme les autres. Rien ne les différencie des autres. Leur religion est
reconnue comme toutes les autres et les croyants qu’ils soient catholiques,
juifs, protestants, musulmans etc. ont le droit de vivre en paix et en sécurité
dans notre pays. Les éducateurs doivent tout faire pour éradiquer cette plaie
vive au cœur de tous les enfants (futurs adultes) dont l’esprit doit s’avérer
ouvert et tolérant. Ils doivent, en particulier, démolir un à un les
stéréotypes, les images dégradantes, les lieux communs accolés à tel ou tel. C’est
à l’école que tout démarre à condition, également, que les familles soient à la
hauteur des enjeux. La « banane » Taubira nous rappelle que des parents aussi sont
capables de haine aveugle et de racisme commun.
(1) On peut lire dans le
préambule : « « Socialistes, nous sommes fiers de nos
valeurs. » Nous les avons rappelées dans notre
Déclaration de principes en 2008. Nées avec les idées des Lumières, les idéaux
de la Révolution française et les luttes du mouvement ouvrier, elles conservent
leur force : la liberté et la justice, l’égalité et la citoyenneté, la
fraternité et la solidarité, la laïcité et la responsabilité, l’Europe et
l’internationalisme. Indissociables de la République, ces valeurs inspirent des
luttes et des lois sur tous les continents, guident notre action et donnent un
sens à nos vies. »
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