Anne Terlez, adjointe au maire de Louviers, vide l'urne du 6e bureau. |
Pour Henri Guaino, ex maitre
à penser et à écrire de Nicolas Sarkozy, l’électorat de sa circonscription
« est à vomir. » « Entre les bobos
d'un côté qui sont dans l'entre-soi de leur égoïsme. Et puis il y a cette espèce
de bourgeoisie traditionnelle de droite, qui va à la messe, envoie ses enfants
au catéchisme et puis après vote pour un type qui pendant trente ans s’est
arrangé à tricher par tous les moyens ». Pour Thierry Mariani, ex-député
de l’étranger, « les électeurs n’ont
aucune reconnaissance à l’égard des élus » qu’ils ont désignés. Pour un
candidat FN, l’abstention est due au beau temps et aux barbecues qu’on préféré
allumer ceux qui se sont désintéressés du premier tour. Jamais la faute des
candidats, toujours celle des électeurs. Ah si on pouvait se passer du vote…comme
ce serait simple.
Autrement dit, on ne peut
pas compter sur les électeurs. Il est ainsi depuis que la démocratie représentative
existe. Les électeurs(trices) sont changeants. Rien n’est jamais acquis, ni les
rentes de situations, ni les sièges, ni les privilèges. C’est d’ailleurs tout «
le charme » du suffrage universel. Pour des raisons tantôt rationnelles tantôt
irrationnelles, les citoyens sont capables de casser la baraque, de brûler ce
qu’ils ont adoré, d’humilier les puissants qu’ils soient de droite, de gauche,
d’extrême-droite ou d’extrême-gauche.
Mais tout cela n’arrive pas
comme un cheveu sur la soupe. La débâcle du PS, la chute de certains caciques
LR, le recul du FN, la cure d’amaigrissement de la France insoumise, le tout
est dû à l’habileté d’un homme et à son intelligence. Cette fameuse habileté
que demande Jean-Luc Mélenchon à ses troupes avant le second tour, Emmanuel
Macron en a usé il y a deux ans quand il a compris que le système était bloqué,
avachi, usé, vieilli, fatigué. Il a eu l’audace de se lancer et de lancer un
mouvement devenu une vague puis un tsumani. Face à ce courant puissant, toutes
les digues traditionnelles ont sauté.
Quand le reflux viendra —
car il viendra — quel parti, quel mouvement sera apte à accueillir les déçus ou
les oubliés ? La gauche en lambeaux va-t-elle se reconstruire ? La droite
éparpillée sera-t-elle identifiable ? Attention car l’extrême-droite, même
discréditée, attend dans l’ombre.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire