Sur une table de dépouillement à Louviers. |
« Les résultats du premier tour des élections législatives confirment ceux de
l’élection présidentielle. Ils traduisent d’abord la réussite générale d’En
Marche dans notre département quelle que soit la notoriété, la personnalité ou
le parcours de ses candidats qui, à l’exception de Bruno Le Maire, étaient
inconnus ou peu appréciés. Celle ci est normale et logique. Les électeurs ont
voulu donner au Président de la République la plus large majorité possible pour
mener les réformes qu’il a annoncées. C’est donc pour le Chef de l’Etat une
victoire personnelle qui se répercute sur nos cinq circonscriptions.
Le niveau de l’abstention montre que les partisans des candidats battus en
avril, selon une loi de la Vème république devenue encore plus forte depuis que
les élections législatives suivent l’élection présidentielle, n’ont pas voulu
entraver la dynamique de leurs adversaires et sont souvent restés chez eux. Se
faisant, ils ont partout empêché la perspective de triangulaires et faussé la
vérité des résultats.
Dans ce contexte, la Gauche paye le prix de sa division et de sa
dispersion. Alors qu’elle parvient dans certaines circonscriptions à réaliser
des scores convenables, elle est partout éliminée dès le premier tour. Elle
devra en termes d’union, de propositions et de refondation en tirer toutes les
conclusions. Cela ne passe pas à mes yeux par une surenchère permanente et
irréaliste qui conduirait à la disparition, à la marginalisation ou à la
disparition des socialistes. Cela ne consiste pas non plus à regretter aujourd’hui qu’un seul parti soit hégémonique car, pour éviter ce
danger, il suffisait de le battre dans un scrutin démocratique.
La question de son avenir, au conseil général, dans ses mairies, est
également posée à la droite classique et républicaine. Elle aussi subit un
important revers. Elle aussi voit ses voix aspirées par le centre et les
extrêmes. La confusion extrême créée par l’entrée de Bruno Le Maire au sein du
gouvernement d’Emmanuel Macron a précipité un échec qui est aussi celui des
politiques que ses élus mènent à la tête des collectivités qu’ils gèrent. Elle
devra enfin sortir de l’ambiguïté par rapport à l’extrême droite et choisir
enfin son camp face à Emmanuel Macron.
Mais il est évident que cette défaite pèse singulièrement sur le Parti
Socialiste. Nationalement, il paye autant son usure gouvernementale et l’immobilisme
stratégique des dirigeants de Solferino que les errements de certains de ses
parlementaires. Localement, il a souffert de la collection de médiocres, de
minables et de mesquins qui l’ont consciencieusement trahi après qu’il leur a
tout donné. Les candidats investis et soutenus par le Parti Socialiste dans les
cinq circonscriptions de notre département, qu’ils soient écologistes, radicaux
ou communistes, ne sont pas parvenus à se qualifier pour le second tour. Ma
déception est à la mesure de l’investissement personnel, du dévouement, de
l’énergie déployés par les militants lors de cette campagne. Que Val-de-Reuil
soit une exception dans ce naufrage ne me console pas. Je veux dire mon amitié
et mon admiration pour Richard Jacquet, mon candidat, pour Martine Séguéla,
Laetitia Sanchez, Marie-Claire Haki et Valéry Beuriot. Je veux saluer aussi
Jean Louis Destans qui, au Département de l’Eure, puis à l’Assemblée Nationale,
a été à l’origine d’avancées majeures pour nos territoires et ses habitants
prouvant qu’un député socialiste eurois peut réfléchir et travailler.
Dans notre département, parce qu’il y avait réalisé d’inquiétantes percées,
notamment lors de l’élection présidentielle, la vague brune, si elle a été
freinée, s’abat sur nos villes et nos campagnes. L’indigence et l’incompétence
de leurs candidats dévoilent le véritable visage du Front National dans notre
département. Hélas, il tire profit de l’abstention en se maintenant seul dans
les cinq circonscriptions face à En Marche.
La Gauche, éliminée ce soir, doit donc rester mobilisée pour
faire barrage au Front National et empêcher, partout, que ses représentants,
non pas l’emportent, mais progressent d’une seule voix dans les seconds tours
qui les opposeront aux candidats républicains. Notre attitude est claire. Nous
appelons, dans toutes ces circonscriptions, à faire massivement barrage au
Front National, ce qui consiste à voter, notamment, pour Bruno Le Maire, Fabien
Gouttefarde et Marie Tamarelle. »
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