L’abstention ! Plus de
50 % des citoyens ont refusé de se rendre aux urnes, dimanche dernier, à
l’occasion du premier tour des élections législatives. Ces abstentionnistes ont
fait le choix de marquer leur indifférence au sort des 8000 candidats en lice.
Les politologues, les politiciens, les exégètes de tous poils cherchent à
interpréter le sens de cette abstinence civique.
L'urne attend… |
Ils assurent : la
légitimité du président et des futurs élus serait moins grande. Le suffrage
universel aurait moins de sens. Etc. Etc. balivernes que tout cela. S’il est
bien un fait que je conteste, c’est d’accorder une importance démesurée à un
acte individuel calculé ou non : celui de ne pas voter. Je n’en démords
pas : quand on ne vote pas, on est forcément d’accord avec le résultat du
vote et avec la politique qui se fera. Il ne faut pas tergiverser :
l’abstention implique l’exclusion volontaire de la communauté politique. Les
arguments avancés pour la justifier ne me convainquent pas. Trop de scrutins,
les jeux faits d’avance, la météo, le dépit, l’amertume…toutes causes
indéfendables.
Le vote n’est pas seulement
un droit, c’est un devoir. Même non obligatoire, donner sa voix ou voter blanc,
ou nul, c’est jouer le jeu de la démocratie représentative, celle qui, pour
l’instant, est inscrite dans notre constitution. Préférer être hors jeu c’est
la facilité, la fuite, l’irresponsabilité. La France — et c’est justice — est
regardée dans le monde entier comme la patrie des droits de l’homme. Le
suffrage universel en est un, ô combien, précieux et irremplaçable. La France
fait envie car ses institutions garantissent un état de droit et le respect de
valeurs universelles. On peut s’en moquer, s’en distancier. Soit. Mais qu’on ne
vienne ni pleurer ni se plaindre après quand la politique conduite déplaît. Ou
quand le Front national est présent dans les cinq circonscriptions de l’Eure au
second tour.
NDLR : ce texte était
destiné à La Dépêche mais la rédaction en chef, suite à mes observations
légitimes de la semaine dernière concernant le scandaleux titre de Une, a
décidé de ne pas le publier. A dire vrai j’avais hésité à adresser un ultime
texte à cet hebdomadaire que j’ai tant chéri. Foin du passé, faisons avec le
présent. Même s’il nous déplaît parfois.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire