13 mai 2017

La force de Jean-Luc Mélenchon : il a réponse à tout


L’arrivée de Jean-Luc Mélenchon, dans une circonscription de Marseille actuellement occupée par le député socialiste Patrick Menucci, ne s’annonce pas de tout repos. Certes, le président de la France Insoumise n’a pas choisi cet endroit par hasard. C’est là qu’il a fait l’un de ses meilleurs scores lors du premier tour de l’élection présidentielle et qu’il a donc toutes les chances d’être élu député pour mener l’opposition au président Macron et « remplacer » le parti socialiste.

L’ancien sénateur et actuel député européen est d’ores et déjà attaqué par son rival Menucci sur le caractère nomade des divers lieux d’atterrissage de Jean-Luc Mélenchon au cours d’une carrière politique qui dure depuis quarante ans tout de même (sénateur, député européen, Hénin Beaumont, l’Essonne etc. S’il en est un qui a de l’expérience, le cuir épais et une détermination en fer forgé, c’est bien lui.

Pourtant je n’aime pas Jean-Luc Mélenchon. « Les gens » ! Cette façon de s’adresser aux électeurs(trices) de notre pays exprime une forme d’arrogance qu’il contestera, bien évidemment, mais qui demeure bien réelle compte tenu du sentiment de toute puissance qui l’habite. Comme il ne récuse pas le terme de populiste, disons que Mélenchon est un populiste ordinaire. « Les gens », c’est cette masse informe sans visage et sans nom, c’est une façon de s’adresser à tous sans parler à personne. Je ne prends que cet exemple qui me semble symbolique du personnage.

Mélenchon n’a pas toujours pensé ce qu’il pense aujourd’hui. En 2012, il déclarait sur les ondes de France Inter: " Je vais à Hénin-Beaumont parce qu’il y a débat. C’est ça la noblesse de la politique. C’est pas les chefs qui vont dans des planques, dans des endroits où ils sont assurés d’être élus d’avance ", Il était alors sur le point d'affronter Marine Le Pen directement dans le Nord-Pas-de-Calais avant d’être éliminé au premier tour de l'élection législative. Une défaite cuisante, cela laisse des traces. On peut comprendre qu’il n’ait pas envie de renouveler l’expérience dans une circonscription des quartiers nord de Marseille, là où le FN fait un maximum de ses voix.

Mais les hommes politiques ne manquent pas de ressources. Surtout Jean-Luc Mélenchon qui a oublié d’être idiot. Il souligne aujourd’hui le caractère national de l’élection et en tire la conclusion que, tout bien pesé, il vaudrait peut-être mieux une élection assurée à une prise de risque irresponsable eu égard à l’attente de ses militants et sympathisants. Il assure : " Je suis partout chez moi, la France est ma patrie. (...) Je fais des escales dans l'existence comme beaucoup de Français, et vous savez, à Marseille, le nombre de gens qui sont là par escale ". La force de Mélenchon : il a réponse à tout.

La messe est-elle dite pour autant ? Jean-Luc Mélechon sera certainement élu député de Marseille mais le duel qu’il va devoir livrer avec Patrick Menucci, « marseillais de souche » qui connaît bien les associations, les sociétés intermédiaires, et qui a, lui aussi, des fans est peut-être plus ouvert qu’il y paraît.

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