L’arrivée de Jean-Luc Mélenchon,
dans une circonscription de Marseille actuellement occupée par le député
socialiste Patrick Menucci, ne s’annonce pas de tout repos. Certes, le président
de la France Insoumise n’a pas choisi cet endroit par hasard. C’est là qu’il a
fait l’un de ses meilleurs scores lors du premier tour de l’élection présidentielle
et qu’il a donc toutes les chances d’être élu député pour mener l’opposition au
président Macron et « remplacer » le parti socialiste.
L’ancien sénateur et actuel
député européen est d’ores et déjà attaqué par son rival Menucci sur le caractère
nomade des divers lieux d’atterrissage de Jean-Luc Mélenchon au cours d’une
carrière politique qui dure depuis quarante ans tout de même (sénateur, député
européen, Hénin Beaumont, l’Essonne etc. S’il en est un qui a de l’expérience,
le cuir épais et une détermination en fer forgé, c’est bien lui.
Pourtant je n’aime pas
Jean-Luc Mélenchon. « Les gens » ! Cette façon de s’adresser aux électeurs(trices)
de notre pays exprime une forme d’arrogance qu’il contestera, bien évidemment,
mais qui demeure bien réelle compte tenu du sentiment de toute puissance qui l’habite.
Comme il ne récuse pas le terme de populiste, disons que Mélenchon est un
populiste ordinaire. « Les gens », c’est cette masse informe sans visage et sans nom, c’est
une façon de s’adresser à tous sans parler à personne. Je ne prends que cet
exemple qui me semble symbolique du personnage.
Mélenchon n’a pas toujours
pensé ce qu’il pense aujourd’hui. En 2012, il déclarait sur les ondes de France
Inter: " Je vais à Hénin-Beaumont
parce qu’il y a débat. C’est ça la noblesse de la politique. C’est pas les
chefs qui vont dans des planques, dans des endroits où ils sont assurés d’être élus
d’avance ", Il était alors sur le point d'affronter Marine Le Pen
directement dans le Nord-Pas-de-Calais avant d’être éliminé au premier tour de
l'élection législative. Une défaite cuisante, cela laisse des traces. On peut
comprendre qu’il n’ait pas envie de renouveler l’expérience dans une circonscription
des quartiers nord de Marseille, là où le FN fait un maximum de ses voix.
Mais les hommes politiques
ne manquent pas de ressources. Surtout Jean-Luc Mélenchon qui a oublié d’être
idiot. Il souligne aujourd’hui le caractère national de l’élection et en tire
la conclusion que, tout bien pesé, il vaudrait peut-être mieux une élection
assurée à une prise de risque irresponsable eu égard à l’attente de ses
militants et sympathisants. Il assure : " Je suis partout chez moi, la France est ma patrie. (...) Je fais
des escales dans l'existence comme beaucoup de Français, et vous savez, à
Marseille, le nombre de gens qui sont là par escale ". La force de Mélenchon :
il a réponse à tout.
La messe est-elle dite pour
autant ? Jean-Luc Mélechon sera certainement élu député de Marseille mais le
duel qu’il va devoir livrer avec Patrick Menucci, « marseillais de souche » qui
connaît bien les associations, les sociétés intermédiaires, et qui a, lui
aussi, des fans est peut-être plus ouvert qu’il y paraît.
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