8 mai 2017

Des réactions à l'élection d'Emmanuel Macron : Richard Jacquet, Marc-Antoine Jamet, François-Xavier Priollaud…


Le dépouillement va commencer…
Richard Jacquet : prendre en compte la colère
Les citoyennes et citoyens de France se sont exprimés et ont élu Emmanuel Macron, Président de la République.
A l’issue de plusieurs mois de débats, parfois passionnants, parfois affligeants, avouons-le, les Françaises et les Français ont choisi le candidat qui incarne et sauvegarde les valeurs de la République et je suis heureux de ce sursaut démocratique.

Le premier enseignement de ce scrutin est que les Françaises et les Français ont éliminé clairement le projet de Madame Le Pen.
Ils ont rejeté l’autoritarisme du projet du Front National et lui ont opposé la Liberté. Ils ont refusé la théorie d’extrême droite qui consiste à établir plusieurs rangs de citoyens et lui ont préféré l’Egalité. Ils ont refusé la division des français et la stigmatisation généralisée et lui ont opposé la Fraternité.
Les Français ont mesuré l’inconséquence du projet du FN et l’inconsistance de sa candidate. L’amateurisme de sa fin de campagne, le manque de connaissance des grands enjeux qui sont devant nous, l’approximation de ses propos sont à l’image de ceux qui se présenteront en son nom, aux élections législatives. Ils ne connaissent pas les réalités de terrains, ne s’intéressent à nos territoires que lors des élections et n’ont aucune idée à développer, sinon le projet que les Françaises et les Français viennent de rejeter.

Je dois prendre en compte le vote parfois de colère, souvent de dépit et de refuge d’un grand nombre d’électeur et c’est le deuxième enseignement.
Les scores du FN sont historiquement hauts. J’ai la pleine conviction que les votes de désespérance sont aussi le produit d’une société qui produit toujours plus d’inégalités et d’injustices. Les Françaises et les Français seront en capacité d’accepter les réformes indispensables du pays, seulement s’ils ont la certitude que l’effort demandé sera juste et équilibré.

Le troisième enseignement est qu’une nouvelle fois, le rejet d’un candidat fait l’élection de son concurrent. Le Président élu a choisi un slogan qui est désormais une feuille de route : « Ensemble la France ».
C’est là aussi une condition de la réussite du quinquennat qui commence. Le quart des suffrages exprimés au premier tour n’est pas suffisant selon moi pour rassembler et fédérer les Français dans une communauté de destin. Si la volonté est de rassembler, alors toutes celles et tous ceux qui souhaiteront accompagner un projet réformateur, progressiste devront être entendus, écoutés et associés. Tout autre méthode conduirait selon moi à réactiver des clivages contre-productifs.

Sans jamais oublier d’où je viens, ni renier mes valeurs, je serai disponible pour faire réussir un projet utile aux Françaises et aux Français. Rassembler n’est pas renoncer. C’est tout le sens de ma candidature à l’élection législative dans la 4ème circonscription du département de l’Eure les dimanches 11 et 18 juin. »

Marc-Antoine Jamet :  Macron parfois arrogant, parfois débutant…
Pour la Fédération du Parti Socialiste de l’Eure, le résultat du second tour de l’élection présidentielle  emporte avec lui plusieurs enseignements.

Le premier, le plus rassurant pour la République, est la relative faiblesse de l’abstention par rapport à ce que certaines prévisions avaient laissé entendre. Elle reste nationalement à un niveau encore très proche de celle observée il y a quinze jours. Les consignes ambigües et, somme toute, irresponsables données par certains candidas n’ont fort heureusement été suivies que de peu d’effets, même s’il faut déplorer la multiplicité des votes blancs et nuls qui, d’une certaine façon, permettent ce soir la surreprésentation de l’extrême droite. Au contraire, de nouveaux électeurs, absents, lors du premier tour, sont venus conforter le camp de la démocratie et faire barrage au Front National. Ils ont été l’élan vital de la France pour échapper au populisme.

Le second point satisfaisant de la soirée est le score, nettement plus bas qu’elle ne l’espérait, enregistré par Marine Le Pen au plan national. On peut y voir la conséquence du comportement calamiteux de la Présidente du Front National lors du débat d’entre deux tours, mais cela tient également à la mobilisation concrète des républicains en de nombreux points de l’hexagone à l’image de celle qui s’est faite autour du Premier Ministre Bernard Cazeneuve à Val-de-Reuil jeudi dernier. Mais ce constat positif ne se vérifie pas hélas dans l’ensemble de notre département. Loin de là. On mesure à quel point l’Eure est malade, gouvernée qu’elle est par des majorités de droite dans la plupart de ses villes, au conseil départemental et à la région Normandie. Les résultats qu’y recueille le FN (près de 45%) et les pointes qu’il peut atteindre dans certaines communes où il frôle ou dépasse les 50% sont alarmants.

Un troisième point ne peut être passé sous silence. La Gauche de Gouvernement, singulièrement le Parti Socialiste qui animait pourtant la majorité sortante, est absente de ce second tour et, comme en 2002, s’en est remis à un candidat qui n’était pas issu des ses rangs pour faire obstacle à l’extrême droite. C’est un grave échec qui doit amener, sans attendre et dès les prochaines échéances électorales, un ressaisissement, un redressement et une refondation si les formations traditionnelles de la Gauche ne veulent pas définitivement disparaître, dépérir ou se marginaliser.

Au-delà de ces éléments de fond, les socialistes de l’Eure veulent saluer la victoire du nouveau Président de la République qui l’emporte ce soir avec plus de 9 millions de voix d’avance. Il faut souhaiter qu’il soit le Président de tous les Français. Il faut espérer pour notre pays qu’il réussisse. Il est impossible de ne pas voir l’intelligence et la fulgurance de la trajectoire d’Emmanuel Macron, l’audace qu’il a mis dans sa conquête du pouvoir, la jeunesse et la modernité de ses idées. Autant d’atouts, autant de dangers. Tout dépendra de lui, de ses premiers gestes, de ses premières décisions. Nous observerons donc le choix de son Premier Ministre, la composition de son Gouvernement, la majorité qu’il ambitionne avec la plus grande vigilance. Ces gestes indiqueront sa véritable orientation politique. Il faudra également prêter la plus grande attention aux éléments de son programme économique. Sur le calcul des retraites, l’indemnisation du chômage et la fiscalité, comme sur beaucoup d’autres dossiers, il devra infléchir ses positions et revoir ses propositions s’il ne veut pas sombrer dans le libéralisme le plus austère, le plus stérile. Schroeder oui, Thatcher non. Renzi certainement. Merkel pas vraiment. May pas un instant.

Nous avons évidemment une pensée émue et chaleureuse pour François Hollande qui fût un grand chef de l’Etat et a su diriger, faire avancer, moderniser notre pays au milieu des épreuves les plus dures. L’Histoire lui rendra justice. Il est clair que la République devra lui permettre de s’exprimer et de jouer tout son rôle dans les années qui viennent.

Nous, socialistes eurois, derrière nos candidats Richard Jacquet, Martine Séguéla, Marie-Claire Haki, Laetitia Sanchez, sommes désormais tournés vers l’avenir, c’est-à-dire vers les législatives. Justice sociale et égalité des chances ne sont pas dépassées. Il demeure une Gauche et une droite. Le camp du mouvement hier divisé, aujourd’hui éliminé, doit demain savoir se rassembler. Des discussions ont été ouvertes, dans l’Eure, avec nos amis écologistes et nos alliés communistes. Elles doivent se poursuivre et trouver une issue positive.

Le mouvement En Marche, parfois arrogant, souvent débutant, doit trouver un équilibre dans ses attitudes et ses prises de position. En aucun cas des candidats parachutés, hors sol ou même rejetés par les autres partis ne peuvent prétendre représenter les habitants de notre département mieux que des élus de terrain, enracinés, clairs dans leurs choix, connus de tous. Sans cela nous subirons dans l’Eure le joug du Front National et laisserons les cinq circonscriptions de l’Eure à ces candidats, souvent mis en examen, racistes et incompétents, comme Nicolas Bay, ancien disciple de Bruno Mégret, qui multiplient les provocations à l’encontre des idées et des valeurs qui sont le socle de notre pays et son message universel.

Cependant, c’est la dernière fois que nous échappons au plus haut niveau de nos institutions au Front National. Derrière Marine se dresse l’ombre de Marion. Il s’agit du même système aberrant en pire. Il est donc essentiel de ne pas oublier la leçon des urnes. Notre pays souffre. Il est rongé par l’extrême pauvreté d’une partie de plus en plus importante de la population, les angoisses collectives et la perte des repères traditionnels, ainsi que par la précarité et le désespoir qui, en milieu rural, comme en milieu urbain, ont poussé des millions de personnes vers l’extrémisme. Crise, chômage et terrorisme sont devenus insupportables. Il faut à la France retrouver l’emploi, la sécurité et la prospérité, les trois allant ensemble, pour tourner définitivement le dos à la violence politique, sociale et idéologique. C’est la feuille de route qu’ont tracée aujourd’hui les Français à Emmanuel Macron. Sa première déclaration a été de ce point de vue peu convaincante. Il devra pourtant être à la hauteur de ces enjeux. L’avenir dira s’il en est capable. »

François Xavier Priollaud : satisfaction et rassemblement


-->
« J’exprime ce soir ma satisfaction de constater que les Français ont fait un choix clair en faveur d’Emmanuel Macron qui devient le 8e Président de la Ve République.

Le score de Marine Le Pen reste toutefois historiquement élevé et je considère pour ma part qu’une voix en faveur du Front National sera toujours une voix de trop.
Emmanuel Macron a désormais l’obligation de rassembler au-delà des clivages partisans du passé, afin de ne pas reproduire l’erreur de 2002 qui n’avait pas tiré les enseignements du second tour de l’élection présidentielle.
Les élections législatives qui s’annoncent seront décisives pour la formation d’une majorité ouverte et pluraliste.
Ce qui doit nous rassembler, c’est l’intérêt de la France, l’avenir de l’Europe et le projet de société que nous voulons transmettre à la jeunesse.
La  tâche est immense et nous devons nous mettre immédiatement au travail ! »

 



 

Aucun commentaire: