Les citoyennes et citoyens de France se sont exprimés et ont élu Emmanuel Macron, Président de la République.
A l’issue de plusieurs mois de débats, parfois passionnants, parfois
affligeants, avouons-le, les Françaises et les Français ont choisi le candidat
qui incarne et sauvegarde les valeurs de la République et je suis heureux de ce
sursaut démocratique.
Le premier enseignement de ce scrutin est que les Françaises et les Français
ont éliminé clairement le projet de Madame Le Pen.
Ils ont rejeté l’autoritarisme du projet du Front National et lui ont opposé
la Liberté. Ils ont refusé la théorie d’extrême droite qui consiste à établir
plusieurs rangs de citoyens et lui ont préféré l’Egalité. Ils ont refusé la
division des français et la stigmatisation généralisée et lui ont opposé la Fraternité.
Les Français ont mesuré l’inconséquence du projet du FN et l’inconsistance
de sa candidate. L’amateurisme de sa fin de campagne, le manque de connaissance
des grands enjeux qui sont devant nous, l’approximation de ses propos sont à l’image
de ceux qui se présenteront en son nom, aux élections législatives. Ils ne
connaissent pas les réalités de terrains, ne s’intéressent à nos territoires
que lors des élections et n’ont aucune idée à développer, sinon le projet que
les Françaises et les Français viennent de rejeter.
Je dois prendre en compte le vote parfois de colère, souvent de dépit et de
refuge d’un grand nombre d’électeur et c’est le deuxième enseignement.
Les scores du FN sont historiquement hauts. J’ai la pleine conviction que
les votes de désespérance sont aussi le produit d’une société qui produit
toujours plus d’inégalités et d’injustices. Les Françaises et les Français
seront en capacité d’accepter les réformes indispensables du pays, seulement s’ils
ont la certitude que l’effort demandé sera juste et équilibré.
Le troisième enseignement est qu’une nouvelle fois, le rejet d’un candidat
fait l’élection de son concurrent. Le Président élu a choisi un slogan qui est
désormais une feuille de route : « Ensemble la France ».
C’est là aussi une condition de la réussite du quinquennat qui commence. Le
quart des suffrages exprimés au premier tour n’est pas suffisant selon moi pour
rassembler et fédérer les Français dans une communauté de destin. Si la volonté
est de rassembler, alors toutes celles et tous ceux qui souhaiteront
accompagner un projet réformateur, progressiste devront être entendus, écoutés
et associés. Tout autre méthode conduirait selon moi à réactiver des clivages
contre-productifs.
Sans jamais oublier d’où je viens, ni renier mes valeurs, je serai
disponible pour faire réussir un projet utile aux Françaises et aux Français.
Rassembler n’est pas renoncer. C’est tout le sens de ma candidature à l’élection
législative dans la 4ème circonscription du département de l’Eure
les dimanches 11 et 18 juin. »
Marc-Antoine Jamet : Macron parfois arrogant, parfois débutant…
Pour la Fédération du Parti Socialiste de l’Eure, le résultat du second
tour de l’élection présidentielle emporte avec lui plusieurs enseignements.
Le premier, le plus rassurant pour la République, est la relative faiblesse
de l’abstention par rapport à ce que certaines prévisions avaient laissé
entendre. Elle reste nationalement à un niveau encore très proche de celle
observée il y a quinze jours. Les consignes ambigües et, somme toute,
irresponsables données par certains candidas n’ont fort heureusement été
suivies que de peu d’effets, même s’il faut déplorer la multiplicité des votes
blancs et nuls qui, d’une certaine façon, permettent ce soir la surreprésentation
de l’extrême droite. Au contraire, de nouveaux électeurs, absents, lors du
premier tour, sont venus conforter le camp de la démocratie et faire barrage au
Front National. Ils ont été l’élan vital de la France pour échapper au
populisme.
Le second point satisfaisant de la soirée est le score, nettement plus bas
qu’elle ne l’espérait, enregistré par Marine Le Pen au plan national. On peut y
voir la conséquence du comportement calamiteux de la Présidente du Front
National lors du débat d’entre deux tours, mais cela tient également à la
mobilisation concrète des républicains en de nombreux points de l’hexagone à
l’image de celle qui s’est faite autour du Premier Ministre Bernard Cazeneuve à
Val-de-Reuil jeudi dernier. Mais ce constat positif ne se vérifie pas hélas dans l’ensemble
de notre département. Loin de là. On mesure à quel point l’Eure est malade,
gouvernée qu’elle est par des majorités de droite dans la plupart de ses
villes, au conseil départemental et à la région Normandie. Les résultats qu’y
recueille le FN (près de 45%) et les pointes qu’il peut atteindre dans
certaines communes où il frôle ou dépasse les 50% sont alarmants.
Un troisième point ne peut être passé sous silence. La Gauche de
Gouvernement, singulièrement le Parti Socialiste qui animait pourtant la
majorité sortante, est absente de ce second tour et, comme en 2002, s’en est
remis à un candidat qui n’était pas issu des ses rangs pour faire obstacle à
l’extrême droite. C’est un grave échec qui doit amener, sans attendre et dès
les prochaines échéances électorales, un ressaisissement, un redressement et
une refondation si les formations traditionnelles de la Gauche ne veulent pas
définitivement disparaître, dépérir ou se marginaliser.
Au-delà de ces éléments de fond, les socialistes de l’Eure veulent saluer
la victoire du nouveau Président de la République qui l’emporte ce soir avec plus de 9
millions de voix d’avance. Il faut souhaiter qu’il soit le Président de tous
les Français. Il faut espérer pour notre pays qu’il réussisse. Il est
impossible de ne pas voir l’intelligence et la fulgurance de la trajectoire
d’Emmanuel Macron, l’audace qu’il a mis dans sa conquête du pouvoir, la
jeunesse et la modernité de ses idées. Autant d’atouts, autant de dangers. Tout
dépendra de lui, de ses premiers gestes, de ses premières décisions. Nous
observerons donc le choix de son Premier Ministre, la composition de son
Gouvernement, la majorité qu’il ambitionne avec la plus grande vigilance. Ces
gestes indiqueront sa véritable orientation politique. Il faudra également
prêter la plus grande attention aux éléments de son programme économique. Sur
le calcul des retraites, l’indemnisation du chômage et la fiscalité, comme sur
beaucoup d’autres dossiers, il devra infléchir ses positions et revoir ses
propositions s’il ne veut pas sombrer dans le libéralisme le plus austère, le
plus stérile. Schroeder oui, Thatcher non. Renzi certainement. Merkel pas
vraiment. May pas un instant.
Nous avons évidemment une pensée émue et chaleureuse pour François Hollande
qui fût un grand chef de l’Etat et a su diriger, faire avancer, moderniser
notre pays au milieu des épreuves les plus dures. L’Histoire lui rendra
justice. Il est clair que la République devra lui permettre de s’exprimer et de
jouer tout son rôle dans les années qui viennent.
Nous, socialistes eurois, derrière nos candidats Richard Jacquet, Martine
Séguéla, Marie-Claire Haki, Laetitia Sanchez, sommes désormais tournés vers
l’avenir, c’est-à-dire vers les législatives. Justice sociale et égalité des
chances ne sont pas dépassées. Il demeure une Gauche et une droite. Le camp du
mouvement hier divisé, aujourd’hui éliminé, doit demain savoir se rassembler. Des discussions ont été
ouvertes, dans l’Eure, avec nos amis écologistes et nos alliés communistes.
Elles doivent se poursuivre et trouver une issue positive.
Le mouvement En Marche, parfois arrogant, souvent débutant, doit trouver un
équilibre dans ses attitudes et ses prises de position. En aucun cas des
candidats parachutés, hors sol ou même rejetés par les autres partis ne peuvent
prétendre représenter les habitants de notre département mieux que des élus de
terrain, enracinés, clairs dans leurs choix, connus de tous. Sans cela nous
subirons dans l’Eure le joug du Front National et laisserons les cinq
circonscriptions de l’Eure à ces candidats, souvent mis en examen, racistes et
incompétents, comme Nicolas Bay, ancien disciple de Bruno Mégret, qui
multiplient les provocations à l’encontre des idées et des valeurs qui sont le
socle de notre pays et son message universel.
Cependant, c’est la dernière fois que nous échappons au plus haut niveau de
nos institutions au Front National. Derrière Marine se dresse l’ombre de
Marion. Il s’agit du même système aberrant en pire. Il est donc essentiel de ne
pas oublier la leçon des urnes. Notre pays souffre. Il est rongé par l’extrême
pauvreté d’une partie de plus en plus importante de la population, les
angoisses collectives et la perte des repères traditionnels, ainsi que par la
précarité et le désespoir qui, en milieu rural, comme en milieu urbain, ont
poussé des millions de personnes vers l’extrémisme. Crise, chômage et
terrorisme sont devenus insupportables. Il faut à la France retrouver l’emploi,
la sécurité et la prospérité, les trois allant ensemble, pour tourner
définitivement le dos à la violence politique, sociale et idéologique. C’est la
feuille de route qu’ont tracée aujourd’hui les Français à Emmanuel Macron. Sa première
déclaration a été de ce point de vue peu convaincante. Il devra pourtant être à
la hauteur de ces enjeux. L’avenir dira s’il en est capable. »
« J’exprime
ce soir ma satisfaction de constater que les Français ont fait un choix clair
en faveur d’Emmanuel Macron qui devient le 8e Président de la Ve République.
Le score
de Marine Le Pen reste toutefois historiquement élevé et je considère pour ma
part qu’une voix en faveur du Front National sera toujours une voix de trop.
Emmanuel
Macron a désormais l’obligation de rassembler au-delà des clivages partisans du
passé, afin de ne pas reproduire l’erreur de 2002 qui n’avait pas tiré les
enseignements du second tour de l’élection présidentielle.
Les élections
législatives qui s’annoncent seront décisives pour la formation d’une majorité
ouverte et pluraliste.
Ce qui
doit nous rassembler, c’est l’intérêt de la France, l’avenir de l’Europe et le
projet de société que nous voulons transmettre à la jeunesse.
La
tâche est immense et nous devons nous mettre immédiatement au travail ! »
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