Après six tours de scrutin
(primaires de droite et de gauche, élection présidentielle) aussi « dégagistes » les uns que les autres,
les Français(e)s ont deux autres tours devant eux. Les 11 et 18 juin prochains,
les élections législatives mettront un terme (provisoire) aux choix décisifs
des citoyens appelés à élire les hommes et les femmes qui gouverneront la
France pendant les cinq années à venir.
Premier constat : la
défaite éclatante du Front national qui, même s’il change de nom et de
d’adresse, conserve les mêmes obsessions et les mêmes fondamentaux : la
fermeture, le repli, la haine de l’autre. Seconde remarque, une révolution pour
le coup avec la victoire d’un homme surgi de nulle part, socio-libéral, doté
d’un culot monstre et qui a compris, avant d’autres, que le pays manquait d’air
et de souffle.
Face à lui et à son
rassemblement détonnant dont on ne connaît encore ni toutes les limites, ni
tous les effets, se dresse une coalition hétéroclite avec un PS abîmé, une
droite éclatée, une France Insoumise animé par un chef charismatique mais
dominateur (le PCF a été renvoyé dans les cordes) et enfin une extrême droite
revancharde privée de la participation de Marion Maréchal Le Pen —
démissionnaire de tous ses mandats — pour cause de contestation silencieuse de
la ligne Philippot.
Bien malin qui pourrait
dire, aujourd’hui, ce qui sortira des urnes en juin prochain. Dans notre
circonscription, sociologiquement de gauche paraît-il, il y aura pléthore de
candidatures. On saura cette semaine qui défendra les couleurs de « La
République en marche ». On parle de Bruno Questel, maire de Bourgtheroulde, soutenu
par François Loncle, mais la droite Le Mairiste n’aurait pas dit son dernier
mot avec un François-Xavier Priollaud (LR-UDI-MODEM) sur les rangs ! La France insoumise avec Bernard Frau (1), va au-devant de bien des
désillusions. Le PCF va jouer ses cartes à fond contre lui avec Arnaud Levitre tout
comme le PS avec Richard Jacquet, un élu de terrain de grande valeur, victime des
soubresauts nationaux. Enfin, parmi les candidats qui compteront, la
circonscription découvrira un candidat du FN totalement inconnu n’ayant pour
seul viatique que la rose bleue de Mme Le Pen. Il paiera certainement la baisse
de forme de sa cheffe.
Si les électeurs
renouvellent leurs choix du premier tour de la présidentielle, une triangulaire
voire une quadrangulaire est possible. Pour ce faire les impétrants devront
recueillir 18 à 20 % des exprimés. Laissons décanter.
(1) Il semble que M. Frau ne soit plus dans la course. Les instances de la France insoumise ont dû éplucher son CV de très près.
Article à paraître dans La Dépêche de ce jeudi 11 mai.
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