Je ne m’y résous pas. Et
personne dans la France de 2017 ne devrait s’y résoudre. La normalisation du
Front national et la présence de Marine Le Pen au second tour de l’élection
présidentielle devraient choquer des millions de consciences. Et soulever
un vent de révolte, pacifique
certes, mais indispensable à la vitalité des symboles forts de notre République.
Que l’héritière du domaine de Montretout ait surtout montré le visage hideux
d’une France d’hier, la France de 1500 ans d’histoire et de la pureté de la
race, voilà qui devrait nous empêcher de dormir sur nos deux oreilles. Car la
France ne se dissout pas dans la monarchie ni dans les guerres coloniales si
chères à son père et à sa famille politique.
Je ne me résous pas à
entendre Marine Le Pen sur les chaînes de télévision, invitée au 20 heures
dénoncer « un front républicain pourri » après avoir exigé qu’on supprime le
drapeau européen du décor, ou Florian Philippot, son bras droit en supermenteur
fustiger ledit drapeau comme « torchon des oligarchies ». Les mots ce ces
bateleurs précèdent les actes. Leur haine de l’autre, de tout ce qui n’est
pas eux, autorise tous les excès et tous les coups bas alors même qu’ils usent
et abusent d’un système qui les nourrit. Marine Le Pen devrait être mise en
examen comme Fillon l’a été. Lui a payé, elle paiera.
La normalisation du Front
national, parti antirépublicain, me choque. Je ne parviens pas à comprendre
comment nos concitoyens des campagnes qui n’ont jamais vu un immigré dans les
rues de leur village abreuvent de leurs suffrages ce parti de l’anti-France.
Car notre pays, s’il est admiré et respecté dans le monde entier, l’est bien au
nom de valeurs universelles, au nom des Lumières qui continuent d’éclairer le
monde.
Le dimanche 7 mai, et je
pèse mes mots, le vote des Français vaudra choix de civilisation. Les Français
auront à choisir entre la « vieille » France des Le Pen et du ressentiment ou
celle des républicains et des démocrates attachés à un système — je n’ai pas
peur du mot — dans lequel l’Etat, les fonctionnaires, jouent leur rôle régalien-régulateur
et les salariés, entrepreneurs, créateurs, assument leur utilité sociale.
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