Christine Boutin. |
S’il est des soutiens parfois indigestes
pour des hommes et femmes de gauche notamment en faveur d’Emmanuel Macron, il
en est de réellement problématiques pour la crédibilité de la candidate FN au second tour. C’est le cas du soutien de Christine Boutin en faveur de Marine Le Pen.
Mme Boutin symbolise à elle seule la ringardise et le passéisme en politique.
Elle est de celles qui ont toujours eu tort dans leur choix et dans leurs
engagements. Je me permets de le souligner car Christine Boutin est l’une des
responsables d’un parti politique et soumise en tant que telle à la critique
publique.
Mme Boutin a évidemment le
droit individuel d’être opposée à l’IVG, au mariage pour tous, à l’adoption
pour les couples homosexuels…elle a même été condamnée pour homophobie ce qui
ne devrait pas faire plaisir à Florian Philippot, bras droit de Marine Le Pen
et lui même homosexuel. Elle appartient donc au vieux monde et se montre
incapable d’accepter les différences et le changement.
Mais Christine Boutin a plus
d’une corde à son arc. Militante catholique intégriste, ne comptez pas sur elle
pour qu’elle manifeste sa compassion ou sa sollicitude à l’égard des
progressistes ou des réformistes. Mme Boutin appelle donc au vote « révolutionnaire
»…en votant pour Marine Le Pen. Se rend-elle compte que ce vote n’a absolument
rien de révolutionnaire, Marine Le Pen représentant la vieille France qui
trouve ses origines dans l’antisémitisme, la collaboration et le poujadisme
dont son père fut un élu très représentatif ? Rien d’étonnant donc que
cette sympathisante de « Sens commun » (le groupe de la Manif pour tous) se
positionne à l’extrême-droite.
Une extrême droite qui, à
tort ou à raison, continue de faire peur à la majorité des Français. Les thèses
du Front national, la personnalité de ses dirigeants, le ton constamment
agressif de Marine Le Pen, spécialiste de la démolition et de l’insulte, adepte
des fausses nouvelles, inquiète les citoyens. Il ne fait pas de doute qu’une élection
de Marine Le Pen à la Présidence obligerait ces derniers à engager un mouvement
de résistance et de désobéissance civique. Si des lois scélérates étaient approuvées,
si des textes portant atteinte aux libertés fondamentales se trouvaient légitimés
par un vote du Parlement, il va de soi que les hommes et les femmes de progrès
devraient agir pour en limiter la portée voire obtenir leur suppression.
Marine Le Pen n’est pas la
favorite du second tour. Je n’ai pourtant pas l’impression — à voir dans les
jours qui viennent — qu’Emmanuel Macron ait bien compris qui il avait en face
de lui. Elle le pilonne à longueur de journée et de nuit mais ses réactions
tardent. S’agit-il de stratégie ou d’indifférence ? En matière électorale,
rien n’est jamais acquis. A bon entendeur…
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