« Ce sera facile de battre Priollaud lors des
prochaines législatives. » Cette
phrase, prononcée par François Loncle, député, lors d’un entretien avec un
journaliste de La Dépêche en a fait sursauter plus d’un. J’imagine que nous
sommes légion à marquer notre étonnement pour ne pas dire plus. Prononcer une
phrase pareille, c’est ou faire preuve d’un optimisme excessif ou bien exprimer
une opinion totalement subjective. François Loncle, député depuis 1981, devrait
savoir qu’il est totalement impossible, six mois avant une élection, d’en prévoir
l’issue. Sauf à faire preuve d’une immodestie à laquelle il ne nous avait pas
habitués.
Cette opinion — je retiens l’hypothèse
la plus favorable pour le député de Louviers — relève de la méthode Coué ou de
la langue de bois. Alors qu’on ignore encore quels seront les candidats à l’élection
présidentielle, qu’on ne sait rien de la personnalité du futur vainqueur,
comment peut-on parier sur le résultat d’une élection législative fort dépendante
du contexte national ? Le sort des candidats de gauche, notamment, ne sera pas
le même en cas de victoire d’un président de droite voire d’extrême droite. Il
sera également différent selon que François Loncle se représentera ou laissera
la place à un successeur dont on ignore encore le niveau d’engagement et de
notoriété de même que sa place sur l’échiquier politique. Il est de toute façon bien prétentieux de mépriser ses adversaires.
Formulons quelques hypothèses.
Si Fillon est plombé et va au bout de sa candidature, je donne peu cher de ses
chances. La droite éliminée, Marine Le Pen en profitera à la marge. Alors ?
Hamon ou Macron pour disputer la finale ? Si les sondages actuels
fournissent quelques indications (méfions-nous des sondages), la fille Le Pen sera battue. Si le vainqueur
est Emmanuel Macron, Bruno Questel, candidat à l’investiture macroniste aura
quelques chances…tandis que Richard Jacquet (PS) sera un meilleur postulant en
cas de victoire de Benoît Hamon.
Tout laisse penser,
cependant, que la droite ne restera pas inerte. Certes l’éventuel KO de la
droite à la présidentielle ne favorisera pas François-Xavier Priollaud car depuis
l’inversion du calendrier voulue par Jospin et Chirac, les Français(e)s
choisissent souvent de donner une majorité au nouveau président. Mais la
volatilité de l’électorat est telle qu’à Louviers comme ailleurs, écrire l’histoire
avant qu’elle ne se présente procède de la conjecture hasardeuse. Il reste une
solution. François Loncle, en suggérant dès aujourd’hui que battre Priollaud
sera facile veut tout simplement dire qu’avec lui, candidat, le maire de
Louviers n’aurait aucune chance. Gonflé, non ?
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