« Mon Dieu, j’ai un très
grand regret de t’avoir offensé, parce que tu es infiniment bon, et que le
péché te déplaît. Je prends la ferme résolution avec le secours de ta sainte
grâce de ne plus t’offenser et de faire pénitence. »
François Fillon le Chrétien, comme il l’a affirmé lui-même à la télévision,
devra réciter dix fois cet acte de contrition pour obtenir le pardon de ses
offenses. Si toutefois il se confesse auprès de l’abbé de Solesme.
Devant une France médusée — imagine-t-on le général de
Gaulle s’excuser auprès des Français pour une erreur qu’il aurait commise — l’ancien Premier
ministre a reconnu hier que la pratique des emplois familiaux n’avait plus lieu
d’être, que les Français n’acceptaient plus que les épouses, les fils et les
filles, «collaborent» avec leur mari ou père parlementaires d’autant plus, comme
l’a répété M. Fillon, que le contenu de leur travail et l’effectivité de
celui-ci ne regardent personne et surtout pas la justice au nom de la
séparation des pouvoirs (1) !
Circulez, il n’y a rien à voir ! François Fillon, après
sa prestation millimétrée, en est-il pour autant quitte envers les Français et
notamment ceux et celles qui ont voté pour lui lors de la primaire de la droite
et du centre parce qu’il croyait en sa probité et son honnêteté ? Il est
tout de même paradoxal que François Fillon s’appuie sur ce vote pour justifier
son maintien comme candidat incontournable alors que les faits et les actes
dont il s’excuse sont aux antipodes des mobiles de ses électeurs. Ce hiatus
regarde la droite et les sondages, auxquels M. Fillon ne croit pas, nous
donneront dans quelques jours, une idée de ce qui va se jouer dans les semaines
à venir.
Si j’osais, je dirais que François Fillon très
involontairement sans doute rend service à la gauche. Un animal blessé, animé
d’une colère froide, crée un danger, certes, mais la vulnérabilité de François
Fillon l’affaiblit et surtout affaiblit les propositions de son programme.
C’est là que les Français l’attendent. Car la baisse de Fillon dans les
sondages a débuté bien avant le Pénélope Gate. Quand les Français ont lu et
compris le sens de sa candidature, quand ils ont intégré les immenses
sacrifices demandés aux classes modeste et moyennes, ils ont marqué plus que
des réticences. Maintenant qu’on sait que François Fillon et sa famille s’exonéraient
des sacrifices collectifs, qu’il était entouré et conseillé par des financiers
et autre assureurs à l’affût (2), il est bien évident que sa parole portera moins
haut et moins loin car sa crédibilité est sérieusement entamée. Faites ce que
je dis mais ne faites pas ce que je fais. Amen.
(1) Par un communiqué publié hier soir, le PQN, le parquet financier national a confirmé sa compétence et sa capacité à continuer de diriger l'enquête préliminaire.
(2) « De qui François Fillon est-il le prête-nom ? » à lire l'excellent article du Monde diplomatique de ce mois.
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