12 février 2017

Le dépit des électeurs de François Fillon se situe à la hauteur de leurs espoirs


Mettons nous une seconde à la place des 4,4 millions d’électeurs(trices) qui ont voté au second tour de la primaire de la droite et du centre. Avec 60 % des suffrages, François Fillon a dominé de la tête et des épaules un Alain Juppé vieilli et fatigué. Ces millions d’électeurs ne peuvent accepter, sans broncher, de voir leur favori empêtré dans une affaire dont ils ne voient pas le bout. Ils ont raison de craindre une campagne plombée par le possible emploi fictif de Pénélope Fillon et par le torrent de révélations qui se succèdent. Ils ont donc l’impression que la justice et les médias conjuguent leurs efforts pour couler le favori d’une élection imperdable…sur le papier. Ils crient à l’injustice  même si tous les faits connus concourent à une évolution normale de l’enquête policière. Leur dépit est à la hauteur des espérances.

Pas lui, pas ça ! Et pourtant. C’est bien le candidat de la probité et de l’honnêteté dont on parle. C’est bien celui qui n’imaginait pas qu’un candidat mis en examen pût être candidat à l’élection du président de la République. C’est bien celui qui, silencieusement et discrètement, employait son épouse comme assistante parlementaire (fictive ?) fort bien payée au demeurant sans oublier ses enfants aux émoluments conséquents. C’est bien cet homme-là à qui on aurait donné le bon Dieu sans confession (lui le chrétien !) qui, aujourd’hui, se voit contraint de présenter ses excuses aux Français et de plaider (avec quel succès ?) une séparation des pouvoirs revendiquée pour empêcher la manifestation de la vérité. Dans son camp, ils s’y mettent d’ailleurs tous pour rappeler les grands principes dont certains s’exonèrent si facilement par le biais de pratiques rejetées par les Français.

Et comme il n’existe pas de plan B à droite, Fillon continue de creuser sa tombe. Partout où il passe, des comités d’accueil musclés l’attendent avec banderoles et casseroles. Tantôt à Poitiers, tantôt sur l’île de la Réunion, le chemin de croix du candidat de la droite et du centre n’en finit pas. Il reste encore deux mois et demi de campagne. Tiendra-t-il, physiquement, psychologiquement, politiquement ? C’est un candidat exsangue que les plus convaincus parmi les Français de la droite et du centre auront à choisir en avril. S’il parvient à se maintenir dans la course jusque là.

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