Michel Denisot |
En supprimant le grand
journal de Canal plus, Vincent Bolloré met fin à une lente agonie. Ceux qui,
comme moi, ont connu les grandes heures de Michel Denisot et de son équipe,
souffraient le martyr et, in fine, ne regardaient plus, non seulement le Grand
journal mais les émissions de Canal plus devenu Canal moins. Franchement,
depuis que les guignols d’origine avaient pris la porte, que Yann Barthès était
parti sur C8, que monsieur Eldin avait pris le relais, rien n’allait plus dans
la soirée proposée sur la chaîne cryptée. On marchait cul par dessus tête.
De 1,5 million à deux
millions de téléspectateurs aux grandes heures du Grand journal, Canal plus est
passé à 100 000 fidèles ou plutôt à 100 000 accros insensibles à la médiocrité
ou à l’avachissement de la pensée. Du temps de Denisot, tout n’était certes pas
parfait mais l’émission avait du rythme, les invités haussaient le niveau et le
ton, le rendez-vous relevait à la fois de l’information, de la variété, du divertissement.
Jean-Michel Apathie racontait, hier soir dans C à vous, son passage de neuf années
dans le Grand journal. Il évoquait avec émotion la qualité des équipes de Canal
et l’ouverture au monde des animateurs. Aujourd’hui, constate-t-il, tout est
rabougri, gnangnan…vulgaire. Au reproche d’une chaîne pour bobos et
gauchistes, Jean-Michel Apathie s’emporte : « ai-je une tête de gauchiste, je ne sais même pas ce que c’est le gauchisme.
» On dit même que les Guignols ont rendu sympathique Jacques Chirac au
point d’avoir contribué à le faire réélire !
Nous devons être nombreux,
aujourd’hui, à nous poser la question suivante : faut-il renouveler son
contrat avec Canal Plus dont l’esprit et la gestion industrielle ont abouti à
rendre cette chaîne infréquentable ? Il me reste quelques mois de réflexion
avant l’échéance annuelle mais pour tout vous dire, mon choix est déjà fait.
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