Benoît Hamon et des syndicalistes enseignants à Val-de-Reuil. (photo JCH) |
Le face à face de ce soir à
la télévision est prometteur. D’un côté Manuel Valls, ex-Premier ministre de
François Hollande, l’homme du 49-3, de la laïcité intégriste et de la déchéance
de la nationalité, de l’autre Benoît Hamon, ancien ministre devenu frondeur
après que le gouvernement a mis en place sa politique de l’offre faisant la part
belle aux entreprises sans aucunes contreparties. Lui, il est l’homme du revenu
universel, du rêve comme disent ses détracteurs qui répandent la rumeur déjà
tentée avec Ali-Juppé : Hamon est l’ami des Frères musulmans !
Diantre. Entre camarades, on n’y va pas de main morte comme entre deux gauches
irréconciliables.
Sur le papier, le match
semble équilibré. C’est pourtant un trompe l’œil car la dynamique est
incontestablement du côté de Benoît Hamon. Il est sorti en tête au premier
tour, bénéficie de cinq points d’avance, il a reçu les renforts d’Arnaud
Montebourg et de Martine Aubry. Si ce dernier a gagné face à ses six
concurrents c’est aussi et surtout parce qu’il représente une forme de
nouveauté, place dans ses priorités la justice sociale et met en avant des
mesures favorables aux jeunes de notre pays. Rares sont ceux qui leur parlent
les yeux dans les yeux sans mentir sur les difficultés qui attendent le
prochain président, quel qu’il soit.
Manuel Valls met en avant la
crédibilité de son projet, s’appuie sur son expérience au plus haut niveau,
assure qu’il est le seul présidentiable digne de ce nom à gauche. Après une
campagne hésitante, il a décidé de frapper dur et fort sur son
camarade-adversaire qui ne serait qu’un marchand d’illusions. Il va loin dans
sa charge puisqu’il refuse, cette semaine, et contrairement à la lettre et
l’esprit de la charte des candidats à la primaire citoyenne, de s’engager à
soutenir Benoît Hamon si celui-ci gagne la finale. Un refus de perdant
potentiel sans aucun doute. D’autant que les Français ont mis à terre Sarkozy,
Juppé, Hollande, Duflot, des sortants sortis sans ménagement. Valls pourrait
bien connaître le même sort funeste.
Après cinq ans de
hollandisme, les Français veulent renverser la table. Ils ont assez des
demi-mesures et des hésitations ainsi que des faux pas. Pourquoi
n’essaieraient-ils pas un homme tourné vers l’avenir : revenu universel,
taxe robot, révolution écologique… et qui a fait de la question sociale sa priorité.
La vie quotidienne des Français, leur emploi, leur pouvoir d’achat, leur santé,
l’éducation de leurs enfants, cela vaut tous les coups de menton sur la
sécurité (indispensable) la lutte contre le terrorisme (nécessaire)…Deux
gauches, deux visions du monde. A suivre ce soir sur France 2 et TF1.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire