Le Conseil d’Etat a invalidé
l’élection comme conseiller régional de Dominique Reynié, tête de la liste LR
en Languedoc-Roussillon, au prétexte que ce dernier n’y habitait pas et n’y
travaillait pas. C’est incroyable. Voilà un homme qu’on a entendu mille et une
fois sur la chaine de télévision France 5 dans l’émission C dans l’air. Il y
plaidait pour un renouvellement des hommes, des idées et des pratiques. Et que
fait-il ? Il applique les vieilles feintes de balayeur consistant à se
trouver une résidence de fortune pour ne pas dire d’occasion, sa mère acceptant
de lui rédiger un bail démontrant qu’il possédait une chambre dans la maison de
ses parents. La chambre du fils comme lien avec une région, voilà qui pose son
candidat, professeur à Sciences Po Paris où on enseigne les fondements de notre
démocratie et de notre République.
Cette annulation d’élection
est d’autant plus paradoxale que la mésaventure de Dominique Reynié est tout
simplement due à une action devant la justice administrative d’un candidat LR évincé et
résidant bien, lui, dans la région qu’il aspirait à représenter. Cette
annulation survient au bon moment. Elle rappelle que les petites manigances,
les petites entorses à la loi, peuvent être sanctionnées, quel que soit l’impétrant.
Elle souligne aussi et de manière cruelle pour M. Reynié, que les actes doivent
être conformes aux discours. On ne peut pas prêcher la disparition de méthodes anciennes
et limites et s’en faire le zélé défenseur pour entamer une carrière politique.
M. Reynié est d’ailleurs bien placé pour savoir que les professionnels de la
politique défendent leur pré carré et ne se font aucun cadeau. M. Grand, l’auteur
de l’action judiciaire, a non seulement contribué à la défaite de la liste LR
mais en plus, il a obtenu la tête de son rival renvoyé dans ses foyers parisiens.
M. Reynié trouvera-t-il à nouveau le temps de pontifier sur France 5 ?
Merci Yves Calvi.
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