Malik Oussekine est mort
lors d’une manifestation étudiante en décembre 1986 contre le projet de loi
Devaquet. Ce jeune homme avait été frappé par un membre d’une équipe dite de
voltigeurs autrement dit par des policiers circulant à moto. Les conséquences de
ce drame furent à la hauteur de sa gravité. Le ministre démissionna et la loi
fut retirée.
Le gouvernement actuel
ferait bien de relire les événements d’aujourd’hui à l’aune de ceux de 1986.
Trente ans, c’est insuffisant pour l’oubli et encore moins pour le pardon. Les
violences policières d’hier dues à quelques brebis galeuses d’un commissariat
du 19e arrondissement illustrent un goût pour la violence à la fois
inutile et totalement contre-productif. La vidéo qui tourne en boucle sur les réseaux
sociaux démontre que le jeune lycéen à terre ne présentait absolument aucun
risque pour les policiers. Il n’était ni agressif ni armé et aurait donc dû être
relevé sans autre forme de procès. Le violent coup de poing du policier, sujet à
une enquête de la police des polices, est tout simplement aussi gratuit que
stupide.
C’est navrant car le
maintien de l’ordre relève de la responsabilité du pouvoir, il doit être, surtout
quand ce pouvoir est de gauche, assumé avec intelligence et raison. Il
appartient aux différents ministres en charge de la sécurité des personnes et des
biens de veiller scrupuleusement au respect d’une éthique et d’une
proportionnalité de la réponse aux exactions éventuelles. Les ordres donnés à
la hiérarchie policière n’admettent pas d’à-peu-près ni de laisser aller. Après
les drames qui ont endeuillé notre pays et l’élan confiant suscité à l’égard
des courageuses forces de l’ordre, il est dommage qu’une bavure évidente ébrèche
ces sentiments.
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