Décidément, Nicolas Sarkozy
n’est plus dans le coup. Alors qu’une majorité de Français et maintenant d’élus
sont franchement contre le cumul des mandats entre un mandat de parlementaire
et la présidence d’un exécutif local, l’ancien président de la République
caresse ses compagnons ( ?) dans le sens du poil en se déclarant favorable
au cumul.
La loi actuelle prévoit que
les futurs députés et sénateurs, élus en 2017, devront choisir entre leur
mandat parlementaire et leurs fonctions locales, président(e) de conseil départemental
ou régional, maire de grande ville, président d’agglomération ou de métropole
etc. Pour éviter d’être, d’ores et déjà atteint, par la loi, Hervé Morin, par
exemple, ne s’est pas montré très empressé de démissionner de son mandat de député
en faisant déposer un recours contre son élection par l’un de ses amis lui
permettant ainsi de conserver ses fonctions d’élu de la nation jusqu'au prochain renouvellement de l'assemblée.
Tous ceux qui ont le mot de
moderne en bouche ne sont pas toujours ceux qui souhaitent s’appliquer à eux-mêmes
des règles simples, claires transparentes. Pour mener à bien un mandat à l’Assemblée
nationale ou au Sénat, il ne faut faire que cela. Assister aux réunions de
commissions, travailler à la préparation des propositions de lois, contrôler le gouvernement, être présent
dans la circonscription pour écouter le pays et tenir des permanences, voilà
des tâches bien suffisantes pour un homme ou une femme normal(e). Sarkozy invoque
« la nécessité de détenir un mandat local pour être sur le terrain. » Comme s’il
était nécessaire d’être maire ou président de conseil départemental pour
entendre le « bruit et la fureur » comme dirait Jean-Luc Mélenchon. Il est vrai qu'à Neuilly-sur-Seine, on ne doit pas entendre grand'chose de la colère des salariés ou de celle des chômeurs.
Avec les réseaux sociaux,
les multiples canaux d’informations et de communications, le monde change et le
travail parlementaire également. Le temps des lettres manuscrites signées par
le député du coin est révolu. Ce qu’on attend d’un vrai parlementaire c’est
qu’il explique ses choix, les motive, fasse la pédagogie des textes du
gouvernement soit pour les approuver soit pour les contester. Il est
indispensable que les électeurs comprennent le sens du travail en cours et prenne
connaissance des votes de l’élu de leur circonscription. Distribuer des
programmes et promettre, c’est bien, tenir ses engagements c’est encore mieux.
Quant à Sarkozy, il a encore raté une belle occasion de se taire. Il est bien
le seul à penser que le futur gouvernement de droite (si elle arrive au pouvoir
en 2017) fera, de l’abolition de la loi sur le cumul, une priorité.
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