Dans une missive au président de la République, cent cinquante universitaires
et chercheurs rappellent le «travail salutaire» à la tête de l’Observatoire de
la laïcité de Jean-Louis Bianco et Nicolas Cadène alors qu’ils sont contestés
par le Premier ministre.
« Monsieur le
Président, Notre pays a été secoué durant l’année 2015 par les événements
dramatiques qui ont à la fois rapproché les Français et nourri des antagonismes
identitaires. Sous votre direction, les services de l’Etat ont réagi avec
rapidité et efficacité face aux attaques terroristes répétées et d’une ampleur
inédite sur notre territoire.
Dans l’adversité, alors que les
angoisses légitimes des Français peuvent conduire à des amalgames qui
renforceraient l’adversaire, nous croyons qu’il importe de garder recul et équanimité.
C’est à cette condition que l’Etat de droit républicain sera préservé dans ses
principes fondamentaux de liberté, d’égalité et de fraternité. Nous voudrions, à
cet égard, en tant que représentants de la communauté des chercheurs et
universitaires travaillant sur la laïcité, les phénomènes religieux et les
fondements symboliques du lien social, exprimer notre soutien à Jean-Louis
Bianco, président de l’Observatoire de la laïcité, et à Nicolas Cadène, qui ont
su, durant tous ces événements, maintenir contre vents et marées cet organisme dans
sa juste fonction: fournir des informations objectives remontant du terrain, prévenir
et souligner les dérives contraires à la laïcité, laisser s’exprimer les différentes
tendances des mouvements de promotion de la laïcité, permettre un dialogue constructif avec les représentants des grandes religions,
et enfin rappeler inlassablement
les textes en vigueur, de la loi de
1905 jusqu’à nos jours.
Nous incarnons des courants variés, parfois très divergents, mais, au-delà de
nos différences, nous reconnaissons unanimement le travail salutaire de
Jean-Louis Bianco et de Nicolas Cadène à la tête de l’Observatoire. Et il est, à
notre sens, absolument indispensable que ce travail continue.
Nous vous prions de
bien vouloir croire, Monsieur le Président, à l’expression de notre plus vif
respect et de notre plus grand dévouement. »
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