26 janvier 2016

A Evreux, la nouvelle municipalité bafoue la liberté d'expression et de réunion


Denis Collin écrit : « Évreux : La mairie vient de refuser à l’association la Libre Pensée une salle au motif que la Libre Pensée étant hostile aux religions lui prêter une salle contreviendrait à la loi de 1905. Le monsieur responsable de cette argutie ignore que les principaux initiateurs de la loi de 1905 (dont Aristide Briand) étaient d'éminents membres de la Libre Pensée. Mais passons: il ne faut pas demander de la culture historique à un élu…inculte !
Ce qui est gravissime, c'est que la municipalité d'Évreux met hors-la-loi la critique anti-religieuse...et viole du même coup la loi fondamentale de la république.
Je tiens à la disposition de qui m'en fera la demande la réponse de M. Ludovic Bourrellier, adjoint au maire et conseiller départemental, un petit chef-d'œuvre du genre, y compris dans l'art de la conjugaison des verbes irréguliers...
Faites connaître cette information à vos amis. »

Mon commentaire : La lettre de l’adjoint au maire, que je publie ci-dessous, livre une interprétation partisane et excessive de la loi de séparation de l’église et de l’Etat. La laïcité à la nouvelle sauce ébroïcienne, interdirait la critique des religions et les associations se livrant à une telle critique se mettraient ainsi hors la loi.
La laïcité c’est le droit de croire, de ne pas croire, de pratiquer une religion ou pas, d’exprimer sa liberté à l’égard de telle ou telle croyance. Elle est le symbole de la neutralité de l’Etat. La municipalité d’Evreux, pour s’en tenir à son rôle, ne devrait pas s’immiscer dans le débat légitime opposant les croyants aux non croyants.

Autant les croyants ont le droit de faire du prosélytisme et ils ne s’en privent pas, autant ceux qui ne croient pas ont le droit et le devoir de faire de même et on ne doit pas les en priver. Accorder une salle de réunion à une association déclarée fait partie des obligations morales d’une municipalité sauf, évidemment, à ce que cette association dispense des propositions délictuelles. Ce n’est évidemment pas le cas de la Libre Pensée, association créée au milieu du 19e siècle et dont les idées influencèrent grandement la loi de 1905. Victor Hugo, Louis Blanc, Clemenceau, Ledru-Rollin…étaient amis de la Libre pensée.
Il aura donc fallu qu’une municipalité, a priori républicaine, fasse preuve d’un zèle injustifié pour priver une association de la capitale de l’Eure du droit de réunion dans un local public. Au-delà de la méprisable attitude de l’élu cité plus loin et du maire qui le couvre, il convient d’insister sur le parti pris inadmissible d’élus censés représenter l’ensemble de la population ébroïcienne au sein de laquelle figurent des hommes et des femmes libres penseurs et fier(e)s de l’être.

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