J’ignore si une majorité se
dégagera en faveur de Marc-Antoine Jamet. Toujours est-il que Nicolas
Mayer-Rossignol a proposé sa candidature au poste de président de la commission
des finances du nouveau conseil régional. Puisque qu’Hervé Morin et ses
colistiers ont proposé, fort démocratiquement, au principal groupe d’opposition
la présidence de cette commission il est dans l’intérêt de tous qu’elle soit détenue
par une personne capable de soumettre et de contrôler des mesures en faveur des
habitants des territoires des cinq
départements normands.
Marc-Antoine Jamet, président
sortant de la commission des finances de l’ancien conseil régional de
Haute-Normandie, y a démontré toute sa science. Pendant des années, les
finances de cette région ont été très bien tenues. Des marges de manœuvres dégagées.
L’avenir protégé. Il est donc l’homme idoine. Mais eu égard à son caractère et
sa personnalité parfois clivante (cf. son intervention brillantissime sur les
indemnités des élus) le maire de Val-de-Reuil, premier secrétaire de la fédération
PS de l’Eure, ne fait pas l’unanimité, surtout dans les rangs de la droite. Et
alors ? Ce que doivent rechercher les élus régionaux est simple : un élu
compétent, à la hauteur de la tâche…et surtout soucieux de l’utilisation
rationnelle des fonds publics. Quand on décide de confier à l’opposition la présidence
de la principale commission d’une assemblée, on doit en accepter toutes les
conséquences. Qu’elles plaisent ou non. On verra très prochainement comment la
majorité UDI-LR met en pratique ses velléités démocratiques.
Restons dans le domaine régional.
Nous sommes nombreux à nous interroger, peut-être de manière prématurée d’ailleurs,
sur la personnalité qui représentera la gauche avec quelques chances de gagner
lors des prochaines élections législatives dans la circonscription de Louviers.
Si François Hollande (ou quelqu’un d’autre à gauche) l’emporte lors de la présidentielle
de 2017, ils seront nombreux à vouloir succéder à François Loncle sauf si celui-ci
rempile pour un nième mandat. A cœur vaillant rien d’impossible.
Admettons que le député
actuel décide de prendre — comme on dit — une retraite bien méritée, n’est-il
pas élu (sauf 93-97) depuis 1981, cherchons qui pourrait le remplacer. A l’évidence,
Bruno Questel, son suppléant actuel sera sur les rangs. La création de son
groupe dissident du PS au conseil départemental, son adhésion (récente) au PRG
(Parti radical de gauche) nous donnent une bonne idée des manœuvres en cours.
Bruno Questel a compris que pour être désigné, il devrait contourner l’appareil
départemental du PS. Il espère réaliser le coup de 1978 quand François Loncle,
(MRG à l’époque) avait été désigné directement par François Mitterrand pour
gagner la circonscription de Louviers. Ce qu’il fit en 1981 lors de la vague
rose. Rien ne dit, bien sûr, que les socialistes de l’Eure laisseront se réaliser
sans réagir ces comportements d’un temps révolu mais un accord « national »
pourrait bien attribuer la 4e de l’Eure aux amis de Franck Martin et
de Jean-Michel Baylet. Le feuilleton n’en est qu’à l’épisode 1.
La soirée de jeudi fut animée,
paraît-il, lors de la séance plénière du conseil d’agglomération Seine-Eure.
Les élus de l’opposition de gauche se sont levés comme un seul homme et ont
quitté leur siège après avoir demandé en vain un nouveau vote suite à une décision
confuse arithmétiquement. Patrice Yung, l’ancien président, a reproché à
Bernard Leroy, son successeur de gérer l’agglo au fil de l’eau sans avoir de
cap bien défini.
Le maire du Vaudreuil n’analyse
pas ainsi la situation si bien que le budget, le gros morceau de l’ordre du
jour, a ensuite été examiné par les délégués majoritaires et sans discussion. Malheureusement
pour ceux et celles qui croyaient échapper aux questions ou aux demandes d’explications,
le quorum n’était plus atteint (à un siège près) si bien qu’il faudra à l’exécutif revenir devant l’assemblée
pour voter à nouveau le BP 2016 ! C’est un truc vieux comme la démocratie
locale. Quand une majorité fait face à une opposition, elle doit veiller à
atteindre le quorum à elle seule. Simple précaution. Dans la commune du
Vaudreuil, sans opposition, la question du quorum ne se pose pas et Bernard
Leroy se montrera, dorénavant, plus vigilant pour faire voter en une seule séance
son budget de l’agglo.
Souhaitons seulement que cet
accident de parcours ne se renouvelle pas trop souvent car dans la région
Nord-Pas-de-Calais-Picardie (même si les situations ne sont pas exactement comparables) il a fallu douze heures à Xavier Bertrand, président,
pour faire examiner les onze questions inscrites à l’ordre du jour. L’opposition
systématique et tatillonne des membres du Front national, la seule présente
depuis que la gauche a abandonné la partie, a réduit la séance à des batailles
picrocholines sans aucun intérêt. Comme Marine Le Pen, la chef du FN était
absente (et elle le sera souvent) un fantasque bras droit a voulu faire le
malin et faire parler de lui.
Ce monsieur Hemery, peu
connu au bataillon, a empoisonné l’atmosphère et certains de ses collègues n’ont
pas été regardants sur les termes employés en direct. M. Darmanin, vice-président
du conseil régional, a même décidé d’entamer une action juridique pour ramener à
la raison ceux qui en manquent. J’ai souvent écrit sur ce blog combien les représentants
du FN étaient plus portés sur le culturisme que sur la culture.
Il ne faudrait pas mélanger les pères et les fils. Je sais bien qu'il est de bon ton, chez certains, de charger Laurent Fabius de tous les maux. Mais un père quel qu'il soit, ne peut être rendu responsable d'un fils majeur et vacciné. Si Thomas, l'un des enfants de l'actuel ministre des affaires étrangères a maille à partir avec la justice, il ne le doit qu'à ses éventuels délits et non parce qu'il a un père engagé en politique depuis toujours.
A-t-on reproché à Rachida Dati d'avoir un frère délinquant quand elle était ministre de la justice sous Sarkozy ? Si certains l'ont fait, ils ont eu tort. La force de la justice démocratique est qu'elle ne demande des comptes qu'à ceux dont la conduite pose problème individuellement et personnellement. J'imagine que Laurent Fabius doit être assez malheureux comme cela. Pas la peine d'en rajouter inutilement.
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