Intenable. La présence au
gouvernement de Manuel Valls de Christiane Taubira devenait intenable. On n'imagine pas une ministre de la justice siéger au banc des ministres avec à ses
côtés le premier d’entre eux exposant les motifs d’un texte désapprouvé par
celle-là même qui aurait dû le porter. J’entends d’ici les cris et les
hurlements des députés de droite. Ils auraient été trop heureux de se « payer »
celle que, depuis des années, ils agressent verbalement (pour le moins) pour ce
qu’elle est, ce qu’elle représente et ce qu’elle défend.
Christiane Taubira, je l’ai
écrit maintes fois sur ce blog, fait honneur à la politique et au débat
d’idées. Qu’elle ait des convictions chevillées au corps, personne ne pourra à
gauche les lui reprocher. Qu’elle se batte pour elles dans et hors du
gouvernement, n’est pas étonnant compte tenu des constantes prises de position
d’une femme rebelle peu habituée à se laisser dicter sa conduite et encore moins
à accepter des propositions contraires à ses engagements.
La voilà donc boutée hors de
l’exécutif. C’est sans doute un soulagement pour elle-même d’abord, pour ceux
qui l’apprécient ensuite et enfin pour le président de la République. François
Hollande ne pouvait conserver à ses côtés une femme libre. Une femme qui ne
pouvait plus continuer « à fermer sa G……» comme disait Jean-Pierre Chevènement et
qui, logiquement, a décidé de mettre fin à son calvaire des dernières
semaines.
Comment aurait-elle pu accepter
la déchéance de nationalité, et même la poursuite de l’état d’urgence sauf «
péril imminent » selon des indices que tout un chacun ne possède pas ? Je
mettrais enfin un bémol (injustifié peut-être) à l’action de Christiane Taubira
au travers de sa possible amitié avec Bernard Tapie. J’écris possible car rien
de concret ne peut lui être reprochée sinon leur ancienne présence commune au
sein des radicaux de gauche. Les hésitations de Jérôme Cahuzac à l’égard du
dossier Tapie ne sont peut-être pas les seules à s’être exprimées en faveur de
l’affairiste. Mais cela reste du domaine des supputations.
Pour ses talents de
tribunicienne, sa défense des causes justes comme la loi sur le mariage pour
tous qui restera gravée dans toutes les mémoires au point que même Sarkozy
s’engage à ne pas la modifier s’il revient au pouvoir, Christiane Taubira
mérite de retrouver son siège à l’Assemblée nationale. Les voix puissantes n’y
sont pas légion.
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