Elise Lucet. (DR) |
Ce matin, je ne regarde pas
mon Smartphone comme hier. Autant j’admire ses miracles de technologie,
autant je déteste le système qui fait ce qu’il est. Depuis hier soir en effet et l’émission
de Elise Lucet sur France 2 « cash investigation » (bravo le service public) on en sait beaucoup plus
sur ce que les grandes marques de Smartphones pratiquent comme esclavage
moderne, directement ou indirectement, que ce soit en Chine, en Afrique ou
ailleurs.
Le sujet de l’émission était
on ne peut plus simple. Votre Smartphone, qu’il s’agisse d’un Iphone (Apple), d’un
Galaxy 4 (Samsung), d’un Blackberry ou d’un Nokia ou de toute autre marque,
comment se décompose-t-il ? Quels sont les éléments nécessaires à son
fonctionnement, de la batterie au lithium aux condensateurs en Tantale, en
passant par tous les autres stades de fabrication et d'assemblage de ces appareils réalisés par une main d’œuvre
taillable et corvéable à merci, payée avec un lance-pierre, et susceptible de
mourir au premier éboulement.
Elise Lucet et son équipe
nous ont emmenés dans tous les pays du monde où quelqu’un, quelque part,
apporte sa force de travail dans l’intérêt des grandes firmes dont le génie créateur
est au moins égal à l’espérance de gains générés par leur manière de faire. Les
journalistes d’investigation ne nous cachent rien de leurs recherches, de leurs
déboires et des montagnes d'embûches semées sur leur chemin. Ils parviennent, à
force de courage et de détermination, à proposer une émission solide, efficace,
même si ce qu’on voit et entend nous révolte.
Une petite chinoise de 13
ans décrit ses journées ou ses nuits de travail d’une durée de 13 heures. Pour
150 euros par mois, avec un jour de repos par quinzaine et deux jours de congés
payés par an, elle est appréciée pour sa soumission aux ordres et la qualité de
son travail. Un mineur congolais décrit son angoisse permanente quand au
fond de la mine de coplan (minerai du tantale) il attend le prochain effondrement
des galeries et ses multiples conséquences, les fractures, les commotions ou
la mort. « La mine sera notre tombeau. »
On comprend bien pourquoi
les capitalistes des sociétés du portable ou leurs directeurs délégués (en Europe et
partout) refusent de rencontrer les journalistes, de tenter de justifier des pratiques
que les conventions internationales interdisent. Et quand par hasard, Elise
Lucet en chope un « c’est La faute aux sous-traitants…on ne savait pas…on va
prendre des mesures. »
Vous me direz, ces scandales
ne sont pas réservés aux Smartphones. Il en va de même dans tant de domaines :
les vêtements (et le Bangladesh) les pièces de rechange pour l’automobile, les
médicaments…etc. C’est ce qu’on appelle la mondialisation.
Une mondialisation au goût
amer. Une forme de putréfaction quoi.
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